LA SOLITAIRE DU FIGARO 2008 (23 JUILLET AU 17 AOUT)

LES NEWS LE 7 aout 2008

12:09
Bon anniversaire Tonio !

Antonio-Pedro Da Cruz fête aujourd’hui ses 42 printemps. Le grand Cap-Verdien n’est pas superstitieux et heureusement pour lui, sinon la pression serait énorme : la dernière fois qu’on a fêté l’anniversaire d’un skipper sur La Solitaire, c’était à Vigo la semaine dernière et c’était Gildas Morvan…On sait ce que ça a donné par la suite.

14:21
Laurent Gouezigoux (Boistech) : J’ai beaucoup appris

« Entre deux participations à la Solitaire, j’ai embarqué à la pêche pendant 10 mois sur l’Indomptable, le chalutier de Tanguy Lagadeuc de Dahouet, dans la baie de St Brieuc, qui était aussi mon entraîneur de voile quand j’étais petit. Avec lui j’ai pris des vents de 50 et même 60 nœuds, des creux de 8 mètres dans le sud Irlande et le plus souvent on continuait à bosser…J’ai beaucoup appris, sur la météo entre autres, pendant cette expérience. Avec Tanguy, on s’est appelé au téléphone pour qu’il me briefe sur le parcours de cette 3e étape, toute la remontée de la mer celtique et du canal St Georges, où il y a des courants forts, parfois de la brume, de la mer formée et surtout du trafic de cargos, de pétroliers, de pêcheurs. On a listé avec lui les endroits où il faut savoir se reposer et ceux où il ne faut surtout pas dormir. Et le coup de fil a duré une heure et demi…c’est qu’il y avait beaucoup de choses à dire ! »


15:40
Abandon de Pietro D’Ali (Mac Louis)

Victime d’une conjonctivite virale contractée dès la première étape, l’Italien Pietro D’Ali (Mc Louis) a pris la lourde décision d’abandonner la Solitaire. Pietro était 16e du classement général à 10h14 et il pouvait encore espérer une place sur le podium, c’est donc très déçu qu’il a expliqué sa décision. « On a tout essayé avec le médecin, mais je ne peux pas naviguer en solitaire comme ça » regrette Pietro, un pansement oculaire sous ses lunettes noires. « La douleur m’empêche totalement de dormir, même à terre et c’est tout juste si j’arrive à marcher car je ne vois pas grand chose. J’ai donc pris la difficile décision de me retirer car il n’y a pas grand chose d’autre à faire, cela n’aurait eu aucun sens de faire cette étape juste pour être en mode convoyage, juste pour faire le parcours et cela pouvait même être dangereux. » La Solitaire perd un de ses grands éléments victorieux d’une étape à La Rochelle en 2005, Pietro est un de ces cadors rapides et très expérimentés toujours capables d’un coup d’éclat et de jouer le classement général. Mais évidemment c’est la santé des marins qui prime.

17:03
Et maintenant, le gros morceau
Vendredi à 14h00, les 47 marins vont prendre le départ de la troisième et dernière manche de cette 39e Solitaire du Figaro. La plus longue de l’histoire : 825 milles entre Cherbourg-Octeville et l’Aber Wrac’h, via un grand tour en mer d’Irlande. Une étape de tous les superlatifs qui attise des espoirs proportionnels à sa difficulté du morceau…

« Cette étape est énorme, tellement énorme que le classement peut encore être bouleversé ». Par ces propos, Jeanne Grégoire (Banque Populaire) se fait la porte-parole des concurrents les plus avides de résultat, qui entrevoient dans cet épique périple une occasion inespérée de faire basculer un classement général pour l’heure verrouillé par le leader Nicolas Troussel (Financo). Malheureusement, l’un d’entre-eux, Pietro D’Ali (Mc Louis) ne sera pas au départ : il souffre depuis la première étape d’une conjonctivite virale qui n’a fait qu’empirer jusqu’à Cherbourg-Octeville. Le skipper italien, trop handicapé, a décidé de jeter l’éponge.

Six jours dans les pièges de la régate côtière
Pour les autres, au regard de cette ultime confrontation sous forme d’immense parcours banane en mer d’Irlande, les deux premières manches font presque figure d’amuse-gueule. Il reste la moitié des milles à courir et autant de jours à se bagarrer en mer.

Car cette troisième étape est exceptionnelle à plusieurs titres : c’est la plus longue jamais tracée par les organisateurs de La Solitaire : 825 milles. C’est celle qui emmènera les concurrents le plus au nord, autour de l’Ile de Man, par 54 degrés de latitude, soit presque aussi nord que le cap Horn est sud !

Pour les navigateurs, la première difficulté réside dans la durée de course, soit 5 à 6 jours de mer. A celle-ci s’ajoute les pièges de la navigation côtière, dans un « couloir » délimité par l’Angleterre d’un côté et l’Irlande de l’autre. Un corridor jalonné de caps, de bancs de sables, de courants et soumis bien entendu, au trafic maritime.

Si une grande majorité de marins connaît déjà la mer d’Irlande, peu sont ceux qui se sont déjà aventurés aussi haut. Aujourd’hui, chacun recherchait donc « l’indic » idéal, capable de leur fournir les meilleurs tuyaux. Laurent Gouezigoux (Boistech) a fait appel à son ancien entraîneur Tanguy Lagadeuc, patron pêcheur à Dahouet, qui connaît très bien les parages. Le britannique Nigel King, concurrent l’année dernière, a également été sollicité par les coureurs du Centre de la Rochelle tels Didier Bouillard (Medevent), Frédéric Rivet (Bureau-Center) et Gérald Veniard (Macif), pour délivrer quelques précieux secrets concernant l’Ile de Man. Quant à Andy Greenwood (Imtech), il fera figure de local de l’étape, avec à son actif plusieurs courses convoyages dans le secteur.


270 milles sous spi dans la brise
La météo, elle, promet un début d’étape tonique avec un départ au près dans 15 à 18 nœuds de nord-ouest pour sortir de la Manche, fraîchissant la première nuit autour de 20 à 25 nœuds. Samedi au petit matin, alors que les solitaires devraient ferrailler dans les parages des Scilly (archipel situé à l’ouest de la Cornouaille), ils subiront le plus fort du front avec 35 nœuds dans les rafales. La bonne nouvelle est que ce vent va basculer au sud-ouest. Très vite, les écoutes seront choquées et les spis vont sortir des sacs pour une belle cavalcade de 270 milles en mer d’Irlande, en direction d’une bouée sous le vent de 53 km de long - l’Ile de Man –. Le retour devrait quant à lui s’effectuer au louvoyage pour un finish au portant à l’Aber Wrac’h. Voilà pour le scénario prévu à long terme.

Cette troisième étape promet quoi qu’il arrive d’être longue, riche, fatigante et pleine de surprises. De quoi réjouir les observateurs mais aussi les marins qui espèrent bien voir les compteurs remis à zéro.

18:58
Antonio-Pedro Da Cruz, (Baïko, 33e) qui fête aujourd’hui ses 42 printemps

« Je vais affiner la météo cet après-midi, mais disons qu’en résumé, il va y avoir du vent quasiment tout le temps et ça c’est une bonne nouvelle car plus de 800 milles, c’est long… presque une demi traversée de l’Atlantique à certains endroits. Par exemple, du Cap Vert aux Antilles il y a 2000 milles. Moi j’aime bien la longueur, il va y avoir du jeu et je pense que cette dernière étape peut encore creuser des écarts énormes. Heureusement, l’escale de Cherbourg nous a permis de bien récupérer. Tant mieux, car l’endurance va jouer un grand rôle sur ce dernier parcours. »

LES NEWS DU JOUR


08/08/2008

09:30
Départ de la troisième étape aujourd’hui à 14h00

Le vent souffle déjà ce matin sur Cherbourg-Octeville. Les 47 Figaro en course doivent quitter les pontons à 11h00 pour rejoindre la grande rade. Le départ sera donné dans la passe ouest à 14h00. Puis, les solitaires s’élanceront vers une éventuelle bouée de dégagement, avant de faire cap sur la bouée Radio France qui sera située à 1,5 milles au large de la passe. La météo prévoit 15 à 18 nœuds de secteur nord-ouest pour le coup d’envoi de cette 3e et dernière étape.

11:04
Elodie Riou ne prendra pas le départ de la dernière étape, Liz Wardley forfait elle aussi
Très émue ce matin, la navigatrice de KPMG a annoncé officiellement qu’elle ne prendrait pas le départ de la 3e étape, pour des raisons médicales. « Dans la deuxième étape, j’ai dormi dans une mauvaise position, ça a appuyé sur le nerf sciatique et je ne peux plus relever mon pied, je n’ai plus de sensations, ma cheville n’est plus tenue. Il n’y a pas eu d’amélioration et avec le vent annoncé -35 à 40 nœuds dès samedi matin au passage des Scilly-, je vais avoir besoin de tous mes appuis. Après mes débuts où je n’étais pas très contente de moi, j’espérais pourtant faire une belle dernière étape, d’autant qu’elle arrive chez moi » explique la jeune femme très déçue. « Je dois dire qu’Elodie était très motivée pour partir et qu’il a fallu que j’insiste beaucoup. J’ai réussi à la convaincre qu’avec les conditions de course annoncées, ce n’était pas prudent. Il a fallu que je me batte pour le lui faire accepter. Elle a pris cette décision à contrecœur » a ajouté Jean Yves Chauve, le médecin de l’épreuve.

Liz Wardley (Sojasun), forfait elle aussi
Ils ne seront donc que 45 concurrents au départ de cette ultime étape de 825 milles. Liz Wardley (Sojasun) a annoncé à son tour qu’elle ne prendrait pas le départ à Cherbourg-Octeville, elle aussi pour raisons médicales. Les deux abandons d’Elodie et Liz viennent s’ajouter à celui de Pietro D’Ali (Mc Louis), annoncé hier, ceux de Franck Le Gal (Lenze), et Jean Philippe Le Meitour (La Voix de l’enfant) au cours de la 2e étape.

11:20
Ronan Treussart (Groupe Céléos) : "On est habitué à ce genre d'exercice"

« Ce sera une grosse étape, avec beaucoup de transitions, mais on est habitué à ce genre d’exercice. Dans la première partie, ce sera dépressionnaire et on connaît bien le timing. Il faudra être très vigilant. On passera avec 35 à 40 nœuds au vent des côtes et ce ne sera pas anodin. Il ne faudra pas faire le con, mettre la toile qu’il faut au bon moment. On privilégiera la sécurité avant tout. Avec ce vent, je n’ai pas pour habitude de faire les choses précipitamment. Même si la course ne se gagnera pas là, elle peut se perdre ici pour les gens qui ne sont pas entraînés. De mon côté, j’ai toujours le même objectif et la même motivation, même s’il y a des jours avec et des jours sans. Quand je pars sur une régate, c’est pour gagner. Dans cette course où il y aura du vent, je peux me battre pour être devant et faire une belle étape. Je voudrais finir dans les 10 et c’est encore possible. Je vais tout faire pour. »

11:54
Malko Szekely (Région Basse Normandie) : "On va aller vite"

« On va visiter des coins que l’on ne connaît pas. Personnellement, je n’ai jamais été au-delà des Scilly. On va y aller vite, il y aura du vent. On réduira la toile. Mais ces bateaux sont marins, raide à la toile, donc ça devrait le faire. Je suis plutôt du genre prudent et ce matin, ma compagne et mes amis m’ont bien rappelé de l’être. Dans les conditions difficiles, on s’attache, on met le gilet, cela vient naturellement. »

12:08
Nicolas Luven (Foncia) "Cette étape-là ne sera pas facile"

« Là, on va dans des coins où ce ne sera pas évident. La mer d’Irlande a sa réputation, et il y aura du trafic. Crosshaven (en Irlande), est l’endroit le plus haut où je suis jamais allé. Cette étape-là ne sera pas facile. Quoi qu’il arrive, il y aura du vent et il ne faudra pas casser… il faudra être attentif à la gestion de la course »

12:23
Le départ est retardé

Le pavillon aperçu vient d’être envoyé ce vendredi midi, signifiant un retard dans la procédure de départ, lequel était initialement annoncé pour 14h. Le directeur de course Jacques Caraës explique : « ce matin, les nouveaux fichiers météo nous montrent sur la route du retour une dépression difficile à cerner qui peut générer des vents de 35 à 40 nœuds, voire plus, au niveau de la mer celtique et du canal de Bristol. Ce système a intrigué la classe Figaro, de notre côté nous le surveillons de près et avons décidé de nous donner un temps de réflexion supplémentaire pour faire une autre analyse, avec d’autres données météo, afin de trancher pour la suite de l’étape. »


« Cela ne remet pas en cause l’étape pour l’instant, on se donne simplement un temps de réflexion d’au moins deux heures, voilà pourquoi on a envoyé ce signal d’aperçu signifiant un retard à terre. Le départ est reculé d’au moins deux heures. On ne peut pas reculer le départ de 24 heures, car la dépression qui circule actuellement sur les îles britanniques sera sur nous demain et si on attend 24 heures, nous partirions pendant un BMS en cours. Pour moi, nous partirons cet après-midi ou ce ce soir. On n’envisage pas forcément un changement de parcours pour l’instant, on cherche simplement une solution adaptée, mais on veut se prendre le temps de la réflexion. Nous allons maintenant regarder à nouveau les fichiers et données météo – nous devons en recevoir d’autres d’ici deux heures - pour prendre une décision la plus rapide possible. » Les bateaux, pour l’instant, restent donc amarrés aux pontons de Cherbourg, en attendant la nouvelle décision.

Jeanne Grégoire au départ d'une étape au format XXL
10:28:38
Après quelques jours d'une escale réparatrice à port Chantereyne, les concurrents de la Solitaire du Figaro sont désormais à quelques heures d'un nouveau départ, le dernier de cette 39ème édition. A l'occasion de la présentation du parcours en décembre dernier, l'annonce du format du troisième acte avait coupé le souffle à plus d'un. Il faut dire qu'en presque quarante années, jamais telle étape n'avait été proposée aux solitaires. Cherbourg-Octeville - L'Aber Wrac'h via l'île de Man en mer d'Irlande, soit 825 milles, autant dire que le dernier round représente à lui seul la moitié de la distance parcourue cette année. Sixième après les deux premières étapes, Jeanne Grégoire attend le dénouement avec une impatience non dissimulée. Si le skipper de Banque Populaire sait que la partie ne sera pas aisée tant d'un point de vue météorologique que dans la gestion du rythme de course, elle a également pleinement conscience que sa position dans le classement et les faibles écarts lui laissent largement de quoi jouer et avoir en ligne de mire une place dans le Top 5 au classement final... voire mieux !
825 milles, une aussi longue distance à parcourir n’avait été offerte sur une seule et même étape d’une Solitaire du Figaro. Mais au-delà d’un chiffre impressionnant, il faut surtout envisager cette troisième manche comme un marathon qui risque fort de se jouer au sprint… de bout en bout ! Après deux actes qui ont vu le leader Nicolas Troussel s’échapper au temps, cette « virée » en mer d’Irlande est perçue par Jeanne Grégoire comme une course à part entière. La distance et le rythme imposés par les zones traversées semblent propices aux plus expérimentés de la classe mais pour figurer aux avant-postes dans les Abers, il faudra contourner l’une des difficultés majeures inhérentes à ce morceau de choix : « Le gros piège sera le rythme et surtout la capacité des uns et des autres à rester frais et lucides. Pour ce faire, il faudra trouver les moments opportuns pour dormir et ne jamais perdre de vue que cette étape a un format particulier. D’un point de vue stratégique, il y aura forcément quelques petits coups à jouer, mais pas tant que ça. La différence peut se faire davantage sur l’état de fatigue d’autant que la météo devrait particulièrement nous solliciter. Je pense que le vent descendra rarement en dessous de 17-20 nœuds, ce qui veut dire que nous aurons beaucoup de changements de voiles d’avant à faire, du louvoyage sur les premières heures de course et qu’il ne nous sera pas facile de nous ménager des plages de repos. Avec la fatigue des deux premières étapes, il nous faudra être rigoureux dans notre organisation à bord ».

Cet après-midi à 14 heures, le comité de course donnera donc le départ de cette étape XXL entre Cherbourg-Octeville et l’Aber Wrac’h. Les solitaires s’engageront alors sur 825 milles d’une course semée d’embûches et devront négocier les cargos, les pêcheurs, le trafic maritime en général et la fatigue, facteur qui pourrait s’avérer déterminant. Si Jeanne sait qu’elle a plus d’une carte à jouer avec notamment la possibilité qui s’ouvre à elle d’être la première femme sur un podium final, au moment de fignoler les préparatifs pour ce dernier acte, les pensées de la navigatrice ne s’expriment ni en minutes ni en position sur la ligne d’arrivée dans les Abers : « En arrivant au ponton, je veux pouvoir me dire que ce mois d’août n’a été que du bonheur en termes de navigation ! ».

LES NEWS DU JOURS N°2

08/08/2008
15:29
Départ retardé et changement de parcours

Compte tenu de la nouvelle donne météorologique, avec une dépression violente qui aurait cueilli les coureurs dans leur retour en mer d’Irlande, le parcours de la 3e étape a été modifié et annoncé aux coureurs il y a une demi-heure, à l’occasion d’un briefing exceptionnel. La flotte s’élancera aujourd’hui à 18h00 sur un nouveau tracé de 574 milles qui les emmènera 250 milles au large de Brest, pour virer une bouée météo appelée « Britanny Buoy », à laisser à bâbord. Cette portion devrait s’effectuer au près dans un vent soutenu dès samedi matin, avec 25 à 30 nœuds d’ouest-sud-ouest. Retour ensuite au largue vers l’occidentale de Sein à laisser à bâbord, avant de filer sous spi vers l’Aber Wrac’h, pour une arrivée théorique le 11 août dans la journée.



15:45
Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) : « je vais m’adapter »

« Ce changement de programme est une bonne chose pour toute la flotte. Cela dit, le nouveau parcours mis en œuvre, avec 250 milles de près, ce n’est pas ma tasse de thé. Mais je vais faire comme tous les autres, je vais m’adapter. »


16:05
Elodie Riou a décidé de repartir

Forfait ce matin pour raison médicale, compte tenu des conditions météo prévues sur le parcours initial de 825 milles, Elodie Riou (KPMG), a décidé finalement de repartir en course. Avec la décision de modifier le parcours, la direction de course avait en effet réouvert la possibilité aux concurrents ayant abandonné, de réintégrer cette troisième étape, moins difficile sur le papier. La navigatrice, très contrariée ce matin d’être contrainte de jeter l’éponge, a donc décidé de se relancer dans la course.

16:17
Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile) au sujet du changement de parcours :

« C’est sûr que c’est plus court et que ce sera moins violent et c’est beaucoup mieux que le scénario précédent. Cela dit, ce ne sera toujours pas une partie de plaisir avec une bouée à virer, très loin dans l’ouest, à 250 milles de Brest où on sera au louvoyage dans du vent fort »

16:31
Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) : « ça reste une grande étape »

« Je pense qu’on va arriver très fatigué à la bouée au vent, qu’il va falloir atteindre en tirant des bords dans 25 à 30 nœuds. La fin du parcours me plaît bien, car c’est assez open, avec du jeu un peu comme sur la deuxième étape à la pointe de Bretagne, ça correspond bien à la philosophie de cette édition de laisser beaucoup de liberté donc de possibilités d’attaque. Il ne faut pas se tromper, ça reste une grande étape avec plus de 500 milles… »

16:54
Christophe Lebas (Lola) : « juste et cohérent »

« Tant pis pour la grande glissade sous spi, qui me plaisait bien à moi ! J’aurais aimé ça envoyé le pépin dans le canal St George, là ce sera du près, c’est moins agréable, mais Jacques Caraës fait ce qui lui semble juste et cohérent, il a des décisions pas faciles à prendre, je respecte ça. »

17:12
Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) « il ne faudra pas se tromper »

« Elle va être longue et dure ! On a une bouée dans l’axe à aller chercher dans 25 à 30 nœuds, le bateau va taper, cogner, il y aura beaucoup de changements de voiles à faire. Mais ça va jouer : il faudra tirer les bons bords et ne pas se tromper car celle-là aussi peu créer de grands écarts. De toutes façons, il n’y avait pas pire qu’aller chercher l’île de Man, donc… »

17:25
Fabrice Amadeo (Aquarelle.com) : « m’accrocher le plus possible »

« J’étais relativement serein ce matin.. mais aussi un peu flippé, alors c’est pas plus mal. Je respecte à fond Jacques Caraës, c’est un grand marin et un grand directeur de course, il prend certainement la bonne décision. Pour moi qui suis statistiquement un peu derrière par rapport aux cadors, le près c’est mieux car il y a moins de différence de vitesses entre nous et je suis motivé à fond pour m’accrocher le plus possible. »

17:37
A quelques minutes du départ

Les 46 concurrents sont en train de rejoindre la zone de départ située dans la grande rade de Cherbourg-Octeville.

17:45
Armel Tripon (Gedimat) : « la seule décision à prendre »

« C’était la seule décision à prendre, il n’y a pas à épiloguer là-dessus. Certes, on va faire moins de spi que prévu et beaucoup de près, mais ça c’est la vie ! »

17:51
Erwan Tabarly (Athema) : « refaire sa stratégie »

« Le scénario précédent comportait des risques avec une dépression dans 4 jours qui semblait très costaud. Cela paraît rationnel de ne pas nous envoyer là-dedans. Mais le parcours actuel propose quand même un louvoyage musclé de 250 milles. Pour nous l’urgence du moment est d’aller tout de suite refaire notre stratégie. »

17:52
Lancement de la procédure de départ

A 17h52, Dominique Bérenger, Présidente du Comité de Course a donné le lancement de la procédure de départ.

18:01
Top départ à 18h01!

Le départ de la 3ème étape, Cherbourg-Octeville - L'Aber Wrac'h a été donné à 18h01 dans la grande rade de Cherbourg-Octeville. Rappel individuel pour DCNS 97, Région Basse-Normandie, Gavottes, Bureau-Center.

18:09
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « ce sera quand même sportif »

« Le problème c’est que monter jusqu’à l’île de Man, c’était encore réalisable avec la météo d’hier, mais ce matin, les derniers modèles météo nous donnaient un retour en mer d’Irlande avec plus de 45 nœuds, au près, et la mer qui va avec. L’idée, maintenant, c’est de redescendre au large de Brest pour virer une bouée météo (Brittany Buoy), sur un parcours praticable, même si on a beaucoup de près dans la brise. Ce sera quand même une étape assez sportive, et nous passerons dans des endroits mal pavés, du côté d’Ouessant et de Sein. Ce ne sera pas de tout repos. »

18:24
Nicolas Troussel (Financo) leader : « du jeu pour tout le monde »

« C’est une sage décision. Certes, on va passer 250 milles à tirer des bords dans du vent soutenu, mais c’est de toutes façons mieux que ce qui était prévu à l’origine, la direction de course a su écouter les demandes des skippers. Le parcours peut s’avérer être très intéressant, avec du jeu pour tout le monde. Maintenant, il faut y aller… »

18:34
Les concurrents à la bouée Radio France

Une vingtaine de minutes après le départ, les figaristes sont déjà en train de franchir la Bouée Radio France. En tête, Nicolas Troussel sur Financo suivi de Jean-Paul Mouren (M@rseillEntreprises), et Robert Nagy (Théolia).

19:20
Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) : « avantage aux oiseaux du large »

« C’est une sage décision, sinon, c’était aller au casse-pipe. Cela dit, ce parcours sera difficile avec beaucoup de milles au près, dans un vent musclé de 25 à 30 nœuds et beaucoup de mer avec toutes ces dépressions qui passent en ce moment. Une fois qu’on aura enroulé la bouée, ce sera un peu le ‘billard’, au portant jusqu’à l’Aber Wrac’h. En fait, c’est un immense parcours banane de 500 milles. Au louvoyage, ce sera très dur de gérer les écarts latéraux avec les autres concurrents car nous n’avons pas leur position. On sera livré à nous même pour choisir nos bords. L’avantage sera donné aux oiseaux du large… mais c’est comme ça, la voile est avant tout un sport d’adaptation. »

19:24
Prochain pointage demain matin à 4h30

La flotte des 46 figaristes s'est élancée vers son prochain point de passage : la bouée Brittany, située à 300 milles environ de leurs étraves. Une nuit de louvoyage les attend avant un renforcement du vent demain aux aurores. Prochain pointage demain samedi à 04h30...

20:27:42

La 3e étape de la Solitaire du Figaro est partie !

La 3e et dernière étape de la 39è édition de la Solitaire du Figaro sera longue d'une distance de 500 derniers milles contre 825 initialement prévus.
A 18h01, le comité de course a donné le départ et les 46 marins encore en lice s'apprêtent à en découdre dans un gigantesque « parcours banane », dont la bouée au vent est la Brittany Buoy, à environ 250 milles nautiques dans l’ouest de Brest. Les concurrents reviendront ensuite via l’Occidentale de Sein, puis choisiront leur route à la pointe de Bretagne pour revenir vers l’Aber Wrac’h où sera accueilli le vainqueur de cette 3e et dernière étape. Le parcours initial a donc été modifié en raison des mauvaises conditions météo.

Le coup de canon libérateur a été donné dans la grande rade de Cherbourg-Octeville, sous un soleil à peine voilé de nuages d’altitude, à 18h01, dans un vent de secteur à dominante ouest-sud-ouest d’une dizaine de nœuds qui devrait forcir. Sur un léger clapot désordonné, les concurrents se sont élancés sans bouée de dégagement ni parcours côtier, allant directement chercher la bouée Radio France, à 1,5 mille dans le nord-ouest de la sortie de rade. Sur la ligne de départ, quatre skippers trop impatients étaient rappelés à l’ordre pour avoir coupé un peu trop tôt et devaient réparer ( Gavottes, Région Basse-Normandie, DCNS 97 et Bureau-Center). Bien partis à la bouée, côté terre où le vent semblait un peu plus soutenu, on trouvait alors sur les premières encablures Le Comptoir Immobilier, L’Esprit d’Equipe et Financo.

A la bouée Radio France, quelques minutes plus tard, c’est le leader du classement général Nicolas Troussel qui ne laissait à personne le soin de passer en tête, environ cinq longueurs devant le marseillais, vainqueur de la Transat ag2r, Jean-Paul Mouren. Jeanne Grégoire enroule à la 23è position la bouée. Dans l'après-midi, Jeanne, qui occupe la 6è place du classement général confiait être favorable a un parcours raccourci.

LES NEWS DU JOUR!!!

09/08/2008

06:44
Nuit tactique en Manche en attendant le front

Les 46 figaristes ont passé la première nuit au près pour s’extirper de la pointe du Cotentin et font cap au sud-ouest en direction de la bouée Brittany, leur prochain point de passage, à 250 milles de leurs étraves. Sur cet immense bord de louvoyage, en attendant le front, les marins commencent à tricoter entre veines de courant et bascules de vent. Mais pour sortir de la Manche, chacun a déjà choisi son camp.

En attendant le front qui doit balayer la flotte en fin de matinée, la nuit a été relativement calme, avec une quinzaine de nœuds de sud-ouest et une excellente visibilité. Le froid, en revanche, est bel et bien là, un froid presque automnal, obligeant les marins à s’accoutrer de leurs polaires, cirés et bonnet.

Dans ces conditions de navigation maniables, les premiers choix stratégiques ont vu le jour. La flotte est nettement scindée en deux ensembles inégaux. Un petit groupe, auquel appartient le leader du classement général Nicolas Troussel (Financo), a choisi de passer à l’extérieur des îles anglo-normandes et évoluait ce matin au nord de la route. De l’autre coté, la majorité de la flotte s’est glissée entre Guernesey et Jersey, et progresse près des côtes, à la longitude de Bréhat, à l’abri du trafic maritime.

L’écart latéral est à l’échelle de cet immense bord de près océanique qui n’en est d’ailleurs qu’à ses prémices : 45 milles séparent Gérald Veniard (Macif), le concurrent le plus au nord, et Laurent Gouezigoux (Boistech), qui n’est pas seulement le plus méridional de tous, mais qui pointait aussi en tête au classement de 04h00, à quelques centaines de mètres de Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), de Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) et d’Armel Tripon (Gedimat). Pour l’instant, ce groupe des sudistes semblait être bien placé pour aborder une petite bascule du vent, évoquée par la majorité d’entre eux à la vacation de 5h00 ce matin. Eole est en train de se caler dans l’axe de la route et dans les heures qui viennent, les virements de bords devraient se succéder à un rythme plus élevé.

Cela dit, les écarts en distance au but restent réduits après seulement 12 heures de course – 12 milles entre le leader et Elodie Riou (KPMG), en queue de peloton- et il faudra attendre les premiers croisements, comme sur une petite régate en baie, pour juger de la pertinence des choix tactiques opérés cette nuit.

En attendant, les marins surveillaient de près leur baromètre qui n’avait pas encore amorcé sa chute. Toute la flotte s’apprête en effet à vivre, dans les prochaines heures, un passage de front qui apportera, comme prévu, son lot de vents forts (30 à 35 nœuds).


06:50
Eric D’Hooghe (FMC Recyclage-Thomson Recyclage), 5e et premier bizuth au pointage de 04h00« Tout va bien. Maintenant que j’ai un pilote, c’est quand même plus agréable ! J’ai 15-16 nœuds de vent qui tourne sur la gauche. Tout à l’heure, j’ai détecté un cargo sur mon AIS, mais pas de soucis. Je m’attends encore à plus de gauche et certainement un renforcement du vent dans la journée. Ca fait partie du jeu, je me suis préparé, le but c’est de faire bien avancer le canot et de bien gérer le sommeil. Car bientôt, il faudra être au taquet ».

07:29
Jeanne Grégoire (Banque Populaire), 12e au pointage de 04h00
« C’est clair, ça fait du bien de prendre la mer. L’étape est déjà bien tortueuse et compliquée, mais je m’amuse bien. Je n’ai pas fait les mêmes bords que les autres, j’ai eu un peu peur d’être décrochée mais je viens de croiser Suzuki Automobiles. Sur ce premier bord de près de 250 milles du parcours banane, mieux vaut avoir la banane ! Il fait froid, c’est impressionnant. J’ai déjà mis toutes les couches que je réservais pour le grand nord ! ».

09:00
Jean Pierre Nicol (Gavottes), 8e au pointage de 04h00
« Magnifique départ ! Rappel individuel, j’ai du cravacher un peu pour revenir au contact. Je suis parti à la côte, avec un paquet de 10 bateaux autour de moi. C’est plutôt amusant, mais la nuit, il y a beaucoup d’inconnu. On verra le résultat demain. Pour le moment, après la pointe du Cotentin, j’ai tout fait sur un seul bord. Mais je crois que vais virer dans quelques minutes, il y a une petite bascule et je pense que c’est le moment. »

10:00
Eric Drouglazet en tête, Nicolas Troussel isolé au nord
Chacun sa latitude, à la verticale de l’entrée de la baie de Morlaix. A environ 230 milles de la bouée Brittany Buoy, la flotte - qui a accéléré d’un nœud environ depuis le pointage de 4h - est divisée en trois groupes bien distincts : nordistes, centristes, sudistes. Avantage au centre pour l’instant, juste au-dessous de la route directe, où le gros du peloton est emmené par Eric Drouglazet (Luisina), Jean-Pierre Nicol (Gavottes) et l’inévitable Erwan Tabarly (Athema). Très à la côte, quasiment dans les cailloux de la côte de granit rose, les extrêmes sudistes sont eux passés à l’intérieur des Sept-îles, allant probablement chercher l’avantage du courant de la marée descendante. Il y a dans ce groupe Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), Armel Tripon (Gedimat), Fred Duthil (Distinxion), Nicolas Lunven (Foncia) et Antoine Koch (Sopra Group 1), qui jouent bien le coup et disputent le leadership au peloton : Nicolas Bérenger (4e) n’est qu’à un demi-mille d’Eric Drouglazet en terme de distance au but. C’est encore très serré, donc ! Enfin, tout en haut de la carte, en pleine Manche et bien au nord de la route directe, un groupe de quatre bateaux mange pour le moment son pain noir, à une dizaine de milles des leaders. Or il y a ici Nicolas Troussel (Financo), le leader du général, bien isolé du paquet, mais aussi Gérald Véniard (Macif), Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires) et Jean-Paul Mouren (MarseillEntreprises), le plus nordiste des Marseillais. Ils pointent pour le moment dans les profondeurs du classement, de la 35e à la 40e place. Quelle est leur idée ? Les vacations de cet après-midi devraient nous en dire plus sur leur stratégie. Mais au moins, il y a du jeu et du suspense….



10:38
Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), 13e au pointage de 04h00
« C’est assez agréable tactiquement : ça va et ça vient avec les veines de courant et les rotations de vent. Pour l’instant on s’amuse bien, les conditions sont maniables. J’ai 13 à 14 nœuds de vent, je m’apprête à virer. Il faut commencer à chercher le bord rapprochant. Le but est loin, il ne faut pas faire trop de crochets et il est important de rester avec les collègues. »

LES POSITIONS:

Spoiler:

11:24
Abandons d'Elodie Riou et de Grégory Gendron

Elodie Riou (KPMG) et Grégory Gendron (Sopra Group 2) abandonnent la course et rejoignent directement le port de l'Aber Wrac'h. Ils ne sont plus que 44 figaristes encore en course.


11:40
Le sudiste Bérenger dispute le leadership au centriste Drouglazet

Au pointage de 11h, toujours trois idées à la verticale de la baie de Morlaix. Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs, 2e à 0,4 mille), meneur du groupe du sud très proche de la côte, s’intercale entre deux centristes du peloton : Eric Drouglazet (Luisina, 1er à 389 milles de l’arrivée) toujours leader, et Erwan Tabarly (Athema, 3e à 0,6 milles). Il y a un réel écart latéral entre ces deux groupes et évidemment davantage encore avec les partisans de l’extrême nord emmenés par le leader du général Nicolas Troussel (Financo), lequel pointe en 37e position à 9,7 milles. Gildas Morvan (Cercle Vert, 2e au général) est 16e à 1,8 mille, dans le match, au centre. Pour résumer, le maillot jaune Nicolas Troussel est tout en haut de la carte, assez isolé, le peloton avec des gros bras comme Gildas Morvan et Erwan Tabarly (2e et 3e au général) est au milieu du plan d’eau et de grands prétendants comme Bérenger, mais aussi Frédéric Duthil (Distinxion 4e au général) ou encore Thierry Chabagny (Suzuki automobiles) sont passés à l’attaque dans le sud…. Le moins qu’on puisse écrire c’est que ça joue !

LES NEWS DU JOUR N°2


09/08/2008

13:43
Laurent Pellecuer (Docteur Valnet Aromathérapie), 11e au pointage de 04h00

« J’ai du boulot, le vent bascule. Je ne suis pas content de ce que j’ai fait cette nuit et j’essaie de recoller un peu au paquet de tête. Ca va devenir pénible à partir de midi, quand le front chaud va arriver. Ce n’est jamais plaisant, mais c’est la course… »

15:20
Eric Drouglazet (Luisina), à la vacation de la mi-journée

« Je suis sous solent, j’ai bien anticipé le truc, le bateau est nickel, il marche bien. Je suis prêt à aller à la guerre. J’ai 23 à 24 noeuds de vent pour l’instant. La mer est assez courte et c’est un vrai champ de spaghettis avec toutes les algues. J’ai été obligé de les enlever cette nuit.

Pour l’instant, ça se passe pas mal. Luisina va vite. Tout à l’heure, j’étais à côté d’Erwan (Tabarly) et je l’ai déposé, donc en vitesse, ça va bien. Le vent va monter, mais ce sera fort surtout dans les rafales. On sent que la dépression est quasi stationnaire et on va y rester un moment. Désormais, il y a du vent pour tout le monde, le plus important est d’être bien réglé et de ne pas se prendre des paquets d’algues. Mais cette nuit, on aura passé La pointe Bretagne et il y en aura moins au large. »

16:31
Marc Lepesqueux (Les Conquérants de Normandie/Caen La Mer) à la vacation de la mi-journée

« C’est une sortie de Manche avec du vent, et une petite bascule à gauche, tout se passe bien. Pour l’instant, c’est route directe. Les milles s’égrènent d’ici la bouée Brittany et c’est une bonne chose. Il y a peu de temps, je suis passé sous solent, peut-être un peu tard, d’ailleurs, car le vent commençait à bien rentrer. Quand j’ai fait la manœuvre, ma télécommande m’a fait virer de bord, ballasté sous le vent, génois bordé à contre, super ! Du coup, j’ai mon ciré un peu humide. La mer n’est pas encore trop méchante, mais ça va venir bientôt. Toute la nuit, j’ai laissé le pilote barrer, j’ai pas mal dormi, je suis en pleine forme. »

17:15
Peu de contacts VHF aujourd’hui pour les vacations

Les conditions de navigation étant ce qu’elles sont – du près dans 30 nœuds de sud-sud ouest- peu de coureurs ont répondu à la traditionnelle vacation de la mi-journée. Sur le front des abandons, Liz Wardley (Sojasun) est arrivée ce midi à l’Aber Wrac’h, tandis qu’Elodie Riou (KPMG) et Grégory Gendron (Sopra Group 2) y étaient attendus cette nuit.

17:30
Castagne finale en Bretagne
Au pointage de 16 heures, c’est Eric Drouglazet (Luisina) qui mène la danse d’une courte tête devant Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile). Dans un vent de sud-sud-ouest de 30 nœuds avec fortes rafales et sur une mer courte et hachée, la flotte progresse au près à 6,5 nœuds de moyenne, mais à des latitudes très différentes. A l’approche d’Ouessant, il y a du jeu, du vent, de la mer… et de la bagarre, donc.

Au près, dans une mer qui se creuse et un vent de sud-ouest de plus de 30 nœuds – jusqu’à 40 dans les rafales – les 44 solitaires encore en course (suite à l’abandon ce matin d’Elodie Riou et Grégory Gendron) en ont fini avec les conditions relativement paisibles des toutes premières heures de course, utilisées d’ailleurs essentiellement pour se positionner. Car désormais, c’est la castagne pour aller chercher cette fameuse bouée au vent Brittany Buoy, à 170 milles au large. Sous solent, plantant des pieux dans une sortie de Manche plus que tonique, les marins progressent difficilement vers la première marque. C’est déjà musclé et ça va forcir encore. « Le vent est rentré régulièrement », témoigne ce samedi après-midi Jacques Caraës, à bord du bateau direction de course, « on a 30 nœuds, c’est humide. Le ciel est chargé et nuageux, la mer est hachée et croisée, courte et désagréable, et ça va encore monter… ». Voilà pour le tableau, tandis que les leaders naviguent au large de l’Aber Wrac’h, en approche de la pointe Bretagne. Et on n’est pas prêt de retrouver des conditions plus tranquilles : « le vent va être orienté au sud-sud-ouest toute la journée, avec 25 à 30 nœuds moyens et des rafales à 40. La bascule à l’ouest-sud-ouest mollissant ne va intervenir que vers 23 heures, et on aura encore tout de même 20 à 25 nœuds avec des rafales à 30/35 » prévient Richard Silvani. Côté état de la mer, ce n’est pas les vacances non plus : « ça va être de pire en pire » estime l’homme de l’art de Météo France, « il pourrait bien y avoir 4 à 5 mètres de creux aux abords de Brittany Buoy. »


Attaque au sud, maillot jaune isolé au nord
Musclée, sportive, engagée, cette ultime étape de La Solitaire tient déjà toutes ses promesses. D’autant que stratégiquement, elle est déjà tout sauf une course de chevaux de bois. Il y a en effet trois idées bien distinctes sur le plan d’eau, des trames radicalement différentes qui se sont dessinées dès le passage à la pointe du Cotentin vendredi soir. Au centre, proche de la route directe, on trouve l’essentiel du peloton où navigue l’actuel leader Eric Drouglazet (Luisina), mais aussi Erwan Tabarly (Athema), Jean-Pierre Nicol (Gavottes), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), Laurent Pellecuer (Dr Valnet-Aromathérapie) et plus loin Gildas Morvan (Cercle Vert). A l’extrême sud, un petit groupe emmené par Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), a choisi d’attaquer à la côte bretonne. On y trouve d’autres prétendants au podium final tels que Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), mais aussi Armel Tripon (Gedimat) ou encore Nicolas Lunven (Foncia). Ceux-là tentent « la cuillère » par le sud et menacent directement les meneurs du peloton.

L’autre info du jour est que Nicolas Troussel (Financo) est assez isolé tout au nord, avec un retard d’une dizaine de milles en terme de distance au but. Avec Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires), Romain Attanasio (DCNS 62), Gérald Veniard (Macif) et Jean-Paul Mouren (M@rseillentreprises), Troussel est passé au nord d’Aurigny et de Guernesey la nuit dernière.

Qui aura raison, au bout du plantage de pieux, quand on pourra enfin virer Brittany Buoy ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du jeu. Stratégiquement, les 18 premiers du classement général qui peuvent encore espérer le podium final à l’Aber Wrac’h s’en donnent à cœur joie. Beaucoup ont réussi à dormir lors de la première nuit de course. Tant mieux pour eux. Car ils risquent fort de passer leur week-end à marcher sur les murs et à tenter de maîtriser au mieux les embardées de leurs Figaro, ballotés par une mer qui se refuse à leurs rêves de vitesse. Il va falloir être costaud, très costaud pour sortir vainqueur de cette castagne finale en Bretagne.

BM

17:54
Abandons de Corentin Douguet, Christian Bos, Robert Nagy et Didier Bouillard

La direction de course vient d'être informée des abandons de Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile), Christian Bos (Région Midi Pyrénées), Robert Nagy (Théolia) et de Didier Bouillard (MEDevent). Les 4 skippers font donc route vers l'Aber Wrac'h et n'ont pas demandé assistance.

Ils ne sont plus que 40 concurrents encore en course.

19:47
A Ouessant, avantage aux sudistes

Le groupe des sudistes a pris le contrôle de la course. Au large d’Ouessant, Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) et Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) sont en tête, au contact, devant un peloton étalé en latitude, mais qui reste proche en distance au but. La deuxième nuit en mer s’annonce longue et rude.

Alors que le bilan de la journée se monte à 6 abandons – avec l’annonce récente des retraits de Christian Bos (Région Midi Pyrénées), de Corentin Douguet (E. Leclerc Mobile), de Robert Nagy (Théolia) et Didier Bouillard (Medevent) - les 40 figaros encore en course filent au pré serré dans la brise, à 7,5 nœuds moyens. La direction de course annonçait ce soir sur zone 25 à 30 nœuds de sud-sud-ouest et une houle de 2 à 3 mètres assez désordonnée.

La vigilance est plus que jamais de mise puisque la flotte va passer aux abords du rail d’Ouessant.

Leader de la journée, Eric Drouglazet (Luisina) a pour l’instant cédé sa place aux « sudistes » qui semblent bien avoir fait la cuillère le long des côtes bretonnes. Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) et Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) ont donc pris les commandes de la course et naviguent littéralement bord à bord… de quoi attiser la motivation de ces deux coureurs réputés à l’aise dans la brise. Ils sont suivis à 0,4 milles de Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), autre partisan de l’option sud, tandis que l’ancien leader Eric Drouglazet n’est pas très loin derrière (0,6 milles). Armel Tripon (Gédimat) et Nicolas Lunven (Foncia) font aussi partie de ce groupe de tête. Malgré tout, les écarts en distance au but sont loin d’être rédhibitoires puisque les 15 premiers bateaux se tiennent en 3 milles.

Le leader du classement général Nicolas Troussel (Financo) se maintient toujours au nord de ses petits camarades, et se retrouve en 33e position, à 14,6 milles de la tête de course. Sa stratégie s’appuie t-elle sur un calcul à long terme, au moment où il faudra virer pour laisser la bouée météo Brittany Buoy à bâbord ? Réponse, probablement demain dans la matinée

19:55
Déclaration de Corentin Douguet au sujet de son abandon

Le skipper d’E.Leclerc Mobile est arrivé à 18h00 au port de l’Aber Wrac’h, après avoir déclaré qu’il abandonnait la course. Les explications communiquées à son équipe :

«On allait prendre une grosse cartouche ce soir, je ne me voyais pas là dedans, au beau milieu des cargos. Mes résultats sur cette Solitaire ne m’ont pas non plus motivé, la recherche d’un résultat m’aurait peut être fait oublier le reste, mais là, il n’y avait plus d’objectif sportif. J’avais la sensation que ça ne se passerait pas bien. C’est une décision difficile à prendre, bien plus que lorsque le mat de ton bateau est sur le pont… J’ai le sentiment que lorsque tu te trouves dans des environnements comme la mer ou la montagne, en étant persuadé que tu te mets en danger, il ne faut pas insister. L’an dernier, j’avais sûrement réussi à débrancher mon cerveau, ça c’était bien passé. Là, ça finit en queue de poisson, il va falloir tirer des conclusions de cette édition et s’en servir ».

A noter que Robert Nagy (Théolia) est également arrivé dans le port Finistérien.

LES NEWS DU JOUR

10/08/2008

04:29
Abandon de Laurent Gouezigoux

Dans la soirée, Laurent Gouezigoux (Boistech) a annoncé à la direction de course son abandon. Laurent fait route vers l'Aber Wrac'h.

05:03
Message de Jean-Yves Chauve à bord du bateau GMF Assistance

Vent moyen 30 noeuds. On ne regarde pas l'anémo dans les rafales. Quand on aime, on ne compte pas... La mer est maintenant bien formée mais très irrégulière. Les courants de la pointe de Bretagne ne font rien pour l'améliorer. Il faut pourtant avancer pour aller virer cette Brittany Buoy que, personnellement je ne connais pas. La rencontre sera certainement émouvante mais je ne pense pas que nous aurons le temps de nous y appesantir. L'endroit est un peu désert et, en ce moment, assez mal fréquenté. J'espère qu'elle nous sera reconnaissante de cette visite imprévue. Chacun est tellement impatient de la voir que c'est à celui qui arrivera le premier ! Mais la route est semée d'embûches et le passage du DST sous l'oeil vigilant de Ouessant Trafic, a été assez compliqué.

A bord, ambiance « brafougne ». Dîner en bottes et en ciré, plat unique et rapide et chacun retourne a ses occupations. Même si l'ambiance est parfaite, la convivialité ce sera pour plus tard. Ca bouge dans tous les sens. A travers les hublots on voit les vagues qui se dressent à la verticale devant les deux coques. Instinctivement, on rentre la tête dans les épaules. Les étraves montent, puis restent comme suspendues au dessus du vide. Puis c'est la chute et le choc violent dans le creux de la vague.Toute la structure résonne et tremble. C'est parfois tellement fort qu'on a l'impression que le bateau va se disloquer. Un paquet de mer vient s'écraser sur la nacelle et le cockpit ruisselle sous une cataracte d'eau. Et la scène se répète quelques secondes plus tard.
La VHF est très silencieuse et il n'y aura pas de radio 'Toubib free" cette nuit. D'abord pour laisser le P4 libre pour la sécurité dans ces conditions difficiles mais aussi parce que peu d'auditeurs seront réceptifs. Enfin, cette ambiance, genre shaker permanent, n'est pas le mieux pour la technique comme pour l'inspiration.
JYC

06:11
Gildas Morvan (Cercle Vert), 7e au classement de 4h00 : "C'est pas la catastrophe!"

« Le vent est bien monté au passage de Ouessant avec beaucoup de mer. Je suis sous solent et un ris mais les conditions restent assez copieuses. J’ai un petit problème de girouette, je n’ai plus de mode vent sur le pilote, mais bon, c’est pas la catastrophe ! Je n’ai pas trop mangé depuis le début de l’étape car au près ça cogne beaucoup. Difficile donc d’aller jouer les cuisiniers. En revanche, j’ai dormi un peu. Le vent est assez changeant donc il y a pas mal de réglages à faire ! Vivement le portant ! »

06:26
Duthil, Bérenger et Chabagny en tête dans la brise
Ils sont 38 figaristes en course. 38 furieux accrochés à leur barre, à faire des bonds depuis cette nuit sur les crêtes d’une mer désordonnée. Mais après le passage du front hier soir, les conditions de navigation se sont relativement calmées. Dans la brise, les leaders de la veille trouvent leur plaisir au classement : Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) et Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) mènent toujours le bal.

La nuit n’a pas été de tout repos, loin de là. Hier soir à Ouessant, au plus fort du front, il a fallu rester à l’affût des cargos que les bateaux croisaient sur leur route. Si les ondes VHF sont restées relativement calmes dans cette atmosphère furieuse, les coureurs ont parfois pris la parole pour s’encourager ou signaler les éventuels dangers du trafic. « Le Cross Corsen et Ouessant Trafic ont prévenu du passage des cargos sur le canal 10. Ils ont fait un super boulot » nous indique Jacques Caraës ce matin. Deux concurrents ont jeté l’éponge : Laurent Gouezigoux (Boistech), victime d’un problème de grand-voile et Philippe Bard (Morillon.fr).

A environ 80 milles de Brittany Buoy les marins, secoués depuis bientôt 24 heures sous grand-voile arisée et solent, rêvent de portant. Ils ont peu dormi, mal mangé et passé du temps à la barre pour faire marcher leur monture. Toute la flotte a viré dans la nuit et fait cap au sud-sud-ouest pour se rapprocher de la route. Harnachés, vêtus de leur combinaison sèche, les solitaires naviguaient ce matin tribord amures dans un vent de sud-ouest de 20 à 25 nœuds. Le groupe des leaders est désormais situé sous le vent d’une immense ligne de bateaux longue de 63 milles. Depuis hier soir, Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) à 0,4 milles et Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), à 0,8 milles tiennent la cadence et contrôlent la course. Aux avant-postes, dans un rayon de 3 milles, Eric Drouglazet (Luisina), Nicolas Lunven (Foncia), Armel Tripon (Gedimat), Gildas Morvan (Cercle Vert), Erwan Tabarly (Athema) et Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie) sont aussi en mode « attaque ».

Les écarts en distance au but se sont légèrement creusés, en défaveur des nordistes. Le leader du classement général Nicolas Troussel (Financo), pointe à la 30e place, avec 20 milles de retard. Mais il reste encore des bords à tirer avant d’atteindre Brittany Buoy ce soir, synonyme pour la plupart de délivrance après cette partie de saute-mouton inconfortable. Et encore 275 milles avant la ligne d’arrivée à l’Aber Wrac’h. Les jeux sont loin d’être faits.

06:31
Alexis Loison (All Mer Inéo GDF Suez), 20e au classement de 4h00 : "Je fais vraiment attention a la sécurité"

« On se prend de sacrés paquets de mer ! Ca ne se calme pas vraiment. C’était un peu le stress tout à l’heure. J’ai les varangues qui se décollent suite à mon passage sur les cailloux à Vigo. Les conditions ne sont pas évidentes car la mer est cassante et le bateau fait des sauts impressionnants. Mais je reste bien attaché, je fais vraiment attention à la sécurité. Je pense être vers 20h-22h à Brittany Buoy. »

06:45
Abandon de Philippe Bard

Philippe Bard (Morillon.fr) a annoncé cette nuit vers 3h00 à la direction de course son abandon. Philippe fait actuellement route vers l'Aber Wrac'h.

09:14
Neuf bateaux en trois milles devant

Au pointage de 8h30 ce dimanche, c’est toujours Frédéric Duthil qui mène la danse, à 70 milles de la bouée Brittany Buoy et 254 milles de l’arrivée à l’Aber Wrac’h. Le skipper de Distinxion Automobiles affiche 0,8 milles d’avance sur deux bateaux à égalité derrière lui : Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) et Eric Drouglazet (Luisina). Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) est en embuscade à 1 mille. Entre 2 et 3 milles d’écart au leader, on trouve dans l’ordre Nicolas Luven (Foncia), Armel Tripon (Gedimat), Gildas Morvan (Cercle Vert), Erwan Tabarly (Athema) et Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier). Le leader au général Nicolas Troussel a désormais un retard de 19 milles au leader et émarge en 30e position. Le vent d’ouest devrait tenir encore toute la matinée, un peu moins soutenu qu’hier mais de l’ordre de 18/23 nœuds avec des rafales à 30.

09:15
Erwan Tabarly (Athema), 8e au classement de 4h00 :

« Les conditions sont difficiles comme d’habitude au passage d’un front froid. La conduite du bateau dans 30 nœuds établis avec une mer de plus en plus formée demande beaucoup d’attention mais je suis assez content j’ai fait un virement qui s’est très bien passé ! Je suis confiant pour la suite. Ce n’est pas fini, il reste beaucoup de milles à faire, des bords à tirer et on va encore passer de longues heures scotché à la barre. Ce matin, j’ai profité d’une petite molle après le passage du front pour dormir un peu par tranche de 20 mn. Là j’ai repris la barre, je suis dessus pour donner le maximum car c’est la dernière étape ! »


LES POSITIONS:

Spoiler:

11:27
Philippe Bard et Laurent Gouezigoux (abandons) arrivés à l'Aber Wrac'h

Philippe Bard (Morillon.fr), qui a abandonné dans la nuit, vient d'arriver à l'Aber Wrac'h, où il a rejoint Laurent Gouezigoux (Boistech) arrivé au lever du jour et les sept autres marins qui ont abandonné depuis le départ de Cherbourg-Octeville : Liz Wardley (Sojasun), Grégory Gendron (Sopra Group 2), Elodie Riou (KPMG), Corentin Douguet (E.Leclerc Mobile), Robert Nagy (Theolia), Christian Bos (Région Midi Pyrénées) et Didier Bouillard (Medevent). Tous à bon port, donc.

12:23
Conditions moins dures, à 50 milles de Brittany Buoy

"Le vent a molli" témoigne Jacques Caraës, ce midi, à bord du catamaran direction de course, "on a 15 à 18 noeuds d'ouest et la mer est moins agressive, un peu plus longue, avec moins de crêtes déferlantes". C'est toujours ça de pris pour les 38 solitaires encore en course, dont les premiers progressent - toujours au près, donc - à une cinquantaine de milles de la bouée Brittany Buoy. Celle-ci devrait être virée dans la soirée, peut-être vers 21h. Gildas Morvan (Cercle Vert), qui joue à domicile, est bien revenu aux avant-postes : le géant vert de Landéda pointe en deuxième position ce midi, à moins d'un demi-mille du toujours leader Frédéric Duthil (Distinxion Automobiles). Le groupe de tête est composé de sept autres bateaux, qui tiennent en à peine plus de 2,5 milles : Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs, 3e à 0,9 mille), Erwan Tabarly (Athema), Eric Drouglazet (Luisina), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), Nicolas Lunven (Foncia) et Armel Tripon Gedimat, 9e à 2,7 milles). Le Top ten est complété par Jeanne Grégoire (Banque Populaire). Chez les bizuths, le match est toujours aussi intense entre Adrien Hardy (Agir Recouvrement, 14e à 5,6 milles) et François Gabart (Espoir Région Bretagne, 17e à 7,4 milles) : il y a entre eux 10 minutes à l'avantage de François au général mais 2,8 milles à l'avantage d'Adrien en ce moment ! Nicolas Troussel (Financo) le leader du classement général, est pointé en 30e position, à un peu moins de 18 milles du groupe de tête.

LES NEWS DU JOUR (SUITE)


10/08/2008

15:43
Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) : « ça castagne tactiquement »

" Il a fallu s’accrocher sévère moralement. Je suis en train de manger mon premier repas chaud depuis la première nuit. Les conditions étaient sportives : 30 nœuds de vent avec une houle croisée pas agréable, de quoi remuer les estomacs. Intellectuellement aussi c’est sport il y a des bascules de vent et il faut en tirer parti. Hier, j’ai un peu fait le dos rond. J’ai essayé d’aller vite. J’ai réussi à rester accroché à Fred (Duthil) qui était rapide. Cette nuit, quand le vent a basculé, j’ai pu aller un peu dormir. Parce qu' hier, toute la journée à la barre, ça a été assez rude. Depuis le premier jour quand le vent est rentré, j’ai enfilé ma combi sèche, par-dessus, j’ai mis mon gilet, accroché le harnais et c’était parti pour la castagne. Ca a castagné sévère. Et maintenant, ça castagne tactiquement. C’est étonnant, après 200 milles de près, de se retrouver tous aussi groupés à l’approche du but. C’est le côté sympa du jeu. Il y a du monde dans le bourg, t’observe les autres, tu essaie d’aller chercher les nuages, ça aide à tenir. On a hâte de remettre le bateau debout, à l’intérieur, c’est une peu le vrac. On a hâte de sécher, d’envoyer le beau spi blanc pour aller à l’Aber Wrac’h. ."

16:10
Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) : « après la bouée, ce sera la délivrance »

« Il y a encore 50 milles d’ici la bouée Brittany. Là, on est un groupe de bateaux à se bagarrer en fonction des oscillations du vent, un coup à gauche, un coup à droite. Il y a 5 minutes, un grain est passé, on a eu une grosse bascule d’un côté. Le vent a molli, on a fait des changements de voile, bref, il y a pas mal de boulot. Il valait mieux voir enquillé les heures de sommeil cette nuit. C’est vrai qu’il y a un peu de fatigue à la fin de ce long bord de près de 300 milles. mais c’est la dernière étape, faut s’arracher jusqu’au bout. J’essaie de naviguer du mieux possible, je ne sais pas trop comment ça va se passer avec ceux qui sont partis à droite. Après la bouée, ce sera la délivrance. Mais ça risque d’être le petit train et ce sera plus difficile de gagner des places »

16:47
Armel Tripon (Gedimat) : « C’est vraiment une belle étape »

« Je suis super content, j’ai fait une belle première nuit. Je n’ai pas trop perdu de plumes dans la baston, je suis avec mes camarades aux avant-postes, donc tout va bien. Ce n’était pas vraiment une tempête, c’est resté maniable. J’avais un ris dans la grand-voile, solent devant, le bateau était bien préparé. J’étais à la barre au début quand la mer était hachée, ensuite, je me suis reposé à l’intérieur. Il y a pas mal de manœuvres, on tire des bords, il faut jouer avec les risées et les nuages. Il y a vraiment du jeu jusqu’à la bouée. Je suis à fond, un peu crevé quand même, il va falloir trouver des phases de repos pour rester lucide. Car c’est loin d’être fini, il y a un grand bord de spi, l’atterrissage dans les cailloux et les courants et ça va batailler ferme jusqu’au bout, c’est vraiment une belle étape. »

17:12
Nicolas Lunven (Foncia) : « ça tire sur les organismes »

« On a l’impression d’être encore très loin de la bouée avec ce vent pile dans la figure, les grains qui passent : ça rend notre progression lente et laborieuse. Je crois que Jacques (Caraës) nous a fait faire un détour dans le parcours… parce que hier, on est passé pas loin de l’Aber Wrac’h ! Une fois à Brittany, on envoi le spi et surtout, on enlèvera le ciré qu’on n’a pas quitté depuis le départ, on pourra enfin se faire un petit plat chaud. Cette étape commence un peu à tirer sur l’organisme. Juste à mon vent, à 300 mètres, j’ai Koné Ascenseurs, Suzuki Automobiles, le Comptoir Immobilier. C’est intéressant, ça demande de la concentration mais c’est dur car on commence à être fatigué ».

17:46
REDUCTION DE PARCOURS

La décision est tombée à 17h : la direction de course vient d’annoncer à tous les concurrents une réduction du parcours de cette troisième étape. Les 38 solitaires encore en course ne vont plus chercher l’Occidentale de Sein. Passée la bouée Brittany Buoy, ils mettront directement le cap sur l’Aber Wrac’h, soit trente milles de moins que le parcours initialement prévu. Cette réduction est motivée par un nouveau coup de tabac annoncé pour mardi entre 2 et 5h du matin – une dépression très creuse générant de forts vents de sud-ouest, jusqu’à 40 nœuds. L’objectif de cette réduction est de faire arriver la flotte des solitaires avant le passage de cette dépression. Les premiers pourraient donc arriver à l’Aber Wrac’h dès demain lundi, en fin d’après-midi.

18:06
Les heures de vérité
Cette régate n’est pas finie. Tout se joue dans les 30 heures qui viennent. Le classement général, le podium, les places d’honneur. En tête, un groupe de neuf bateaux - parmi lesquels Gildas Morvan, Erwan Tabarly et Frédéric Duthil – attaque fort. Le leader Nicolas Troussel, a pris un vrai risque en s’isolant dans le nord du plan d’eau mais n’a pas dit son dernier mot : il est revenu à 10 milles. Chez les bizuths, Adrien Hardy et François Gabart sont à égalité !



ATTENTION REDUCTION DE PARCOURS – LIRE EN DERNIERES INFOS


Ventée, sportive, musclée, engagée… cette dernière étape de La Solitaire a déjà eu raison de huit concurrents, qui ont abandonné pour raisons diverses (matériel, physique…). Depuis ce matin, tous ceux-là sont à bon port dans le très bel abri de l’Aber Wrac’h. Au large en revanche, la bataille fait rage, à une trentaine de milles de la bouée Brittany Buoy. La « guerre » est un peu moins dure qu’hier pour les 38 solitaires encore dans le match. « Le vent a molli à 15/18 nœuds d’ouest et la mer est un peu plus longue, moins déferlante moins creuse », témoigne en mer le directeur de course Jacques Caraës. Rincés, trempés, fourbus, ils ne vont pas s’en plaindre, tant les dernières 24 heures ont été éprouvantes. Rivés à la barre, guettant l’accélération, ils sont à l’attaque en suivant les grains et oscillations du vent, tentant d’enchaîner les meilleurs bords pour aller chercher la bouée au vent de ce parcours banane géant, au large de la Bretagne. Cette fameuse Brittany Buoy qui sera virée en soirée par les leaders, peut-être aux alentours de 21h.


Les leaders ? Ceux qui ont pris la route du sud dès la pointe du Cotentin et le long des cailloux de Bretagne nord se frottent les mains. Pour l’instant en tout cas, leur trajectoire à l’intérieur des Sept-îles ou encore dans le sud de la route médiane leur a permis de prendre un léger avantage. Gildas Morvan, Erwan Tabarly et Frédéric Duthil sont de ceux-là. Respectivement 2e, 3e et 4e du classement général, les skippers de Cercle Vert, Athema et Distinxion Automobile sont dans ce groupe de tête où on ne compte pas un seul mais neuf leaders : ils tiennent tous en un petit mille ! Aux côtés de ces trois-là, tour à tour devant ou derrière pour quelques longueurs, on trouve Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), Eric Drouglazet (Luisina), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), Nicolas Lunven (Foncia) et Armel Tripon (Gedimat). Inutile de se fier davantage aux pointages : parmi ces neuf-là, on joue aux chaises musicales à chaque pointage au gré des virements de bord. De 1er à 9e, la place de meneur ne tient qu’à un fil. Beaucoup sont au contact, se virent dessus à vue… La guerre contre les éléments a laissé place à la bataille tactique : une jolie compétition de tricot pour progresser contre le vent qui défend l’accès à Brittany Buoy.


Egalité chez les bizuths !
Le leader du général Nicolas Troussel (Financo) n’est pas dans ce match. Sa route nord l’a isolé et il cravache pour revenir, au moment où la flotte commence à faire l’entonnoir. Son matelas de six heures d’avance reste confortable, d’autant qu’il a déjà réduit de moitié son déficit de 20 milles enregistré hier. Reste à savoir s’il aura réellement du retard à la bouée et si oui combien, sachant qu’une fois celle-ci virée, les premiers vont accélérer au portant pendant que les copains de derrière continueront à tirer des bords deux fois moins vite.


Du 2e au 18e du général… et jusqu’au 38e d’ailleurs, tout comme du 1er au 9e de l’étape et même jusqu’au 14e (Jeanne Grégoire, à 3,7 milles) voire davantage, la lutte est intense, tendue, à tous les étages et à toutes les latitudes. Mention spéciale aux bizuths François Gabart (Espoir Région Bretagne) et Adrien Hardy (Agir Recouvrement). Grosso modo, ces deux débutants-là sont à égalité, à 130 milles de l’arrivée ! On pourrait multiplier les exemples, comparer avantages et inconvénients des latitudes, sachant que le latéral est énorme entre le bateau le plus au sud et le plus au nord : 75 milles à 30 milles de la marque au vent. En langage terrien : près de 140 kilomètres du nord au sud pour aller chercher le même point, 55 kilomètres devant l’étrave… Avantage sud pour l’instant, mais sait-on jamais ? Côté météo, le vent restera ouest toute cette soirée avant une bascule sud-ouest cette nuit, annonciatrice de l’arrivée d’une nouvelle dépression bien creuse, pouvant de nouveau générer des vents allant jusqu’à 40 noeuds. Mais au moment de ce nouveau coup de vent, explique Richard Silvani, de Météo France « la flotte devrait être en totalité sur le chemin retour, donc au portant avec des vitesses de rapprochement beaucoup plus élevées. » Et pourquoi pas être à l’abri avant ce nouveau coup de chien, prévu pour mardi matin. Pour l’instant, les premiers sont attendus à l’Aber Wrac’h dans la nuit de lundi à mardi, au terme de ces heures de vérité. Quand il faudra déclencher chronomètres et calculettes avant de féliciter les vainqueurs et réconforter les vaincus.

BM

18:14
Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) : « On est quand même un peu mort »

« Lors du passage du front à Ouessant la nuit dernière, il y avait de la mer mais ça allait, c’était assez régulier, ça glissait bien, ce n’était pas si exceptionnel que ça. Cela dit, on est quand même un peu mort. Il y a des bascules à exploiter donc, il y a pas mal de virements de bords à faire. Il reste encore 45 milles pour aller à la bouée et on ne va peut-être pas non plus virer tous les 300 mètres ! Cette nuit, j’ai bien dormi quand ça a molli. Donc, aujourd’hui, j’ai la pêche. »

19:25
Gildas Morvan (Cercle Vert) en tête à 200 milles de la maison

Gildas Morvan est un homme de goût. Le géant vert de Landéda avait admis avant le départ avoir une grosse pression sur cette étape, puisque la course arrive en bas de chez lui, à l’Aber Wrac’h. Rien ne dit que cela va durer, mais le skipper de Cercle Vert, déjà vainqueur de la 2e étape, est au moins symboliquement ce soir le plus près de son lit douillet, à 200 milles de l'arrivée. une arrivée envisage désormais demain après-midi, depuis la modification de parcours qui n’oblige plus les solitaires à aller chercher l’Ocidentale de Sein et réduit la distance d’une trentaine de milles. Le jeu des chaises musicales continue dans le peloton de tête des neuf bateaux qui tirent des bords, à 6/7 nœuds vers la bouée Brittany Buoy, encore distante d’environ 25 milles. Le seul véritable changement par rapport au dernier pointage est que le groupe de neuf est désormais… un groupe de dix. S’est en effet invité au festin Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie), revenu par le nord un peu plus vite que les autres et qui pointe désormais son étrave en 4e position, à 1,7 milles de Gildas Morvan. Entre eux sont intercalés Frédéric Duthil (Distinxion Automobiles, 2e à 0,4 milles) et Erwan Tabarly (Athema, 3e à 1,2 mille). Mais encore une fois les écarts sont faibles – les 10 premiers en 3,7 milles – et personne n’a dit son dernier mot, loin s’en faut. La délivrance du passage à la bouée Brittany Buoy, dans quelques heures, sera plus parlante puisqu’elle dessinera la véritable hiérarchie de cette étape, quand il sera l’heure pour les 38 solitaires d’enfin glisser au portant vers le but, qui sera alors distant d’environ 170 milles.

LES NEWS DU JOUR

11/08/2008

04:48
ATTENTION AU CLASSEMENT ET A LA CARTOGRAPHIE de 04h00

Le classement publié ce matin à 04h00 comporte des erreurs que nous sommes en train de résoudre. La cartographie également. Les premiers ont passé la bouée météo Brittany Buoy hier soir à 21h38, avec en tête Frédéric Duthil. Il était suivi dans l'ordre de Laurent Pellecuer, Gildas Morvan, Erwan Tabarly, Marc Lepesqueux, Gildas Mahé, Nicolas Bérenger, Thierry Chabagny, Nicolas Luven, Eric Drouglazet, Armel Tripon, François Gabart, Jean Pierre Nicol, Vincent Biarnes et Ronan Treussart pour les 15 premiers. Nicolas Troussel a 'enroulé la marque' en 20e position à 00h02.

05:43
NOUVEAU CLASSEMENT DE 5h00...

Un nouveau classement et une nouvelle cartographie viennent d'être édités. Les incohérences du classement précédent ont été résolues...


06:42Marc Lepesqueux (Les Conquérants de Normandie – Caen La Mer), 5e à 5h00 : "C'était assez pénible"

« On a l’impression de faire le parcours à l’envers : on a du vent au près et ça mollit dès qu’on passe sous spi ! Là je viens d’empanner, après une bascule de 120°. Après le passage de Brittany Buoy, la houle était vraiment plus forte que le vent, c’était assez pénible. La fin du louvoyage a été difficile aussi pour moi, ce fut un peu la dégringolade au classement. Donc, être passé 5e à la bouée est un vrai soulagement. Maintenant, je suis d’attaque pour conserver cette place ! »

09:32
Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), 1er à 5h00: « Je suis très content d’être premier à Brittany Buoy "

Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), 1er à 5h00: « Je suis très content d’être premier à Brittany Buoy car cela a été vraiment dur. Cette remontée au près fut l’une des plus dures de toute ma vie ! Là je n’ai pas beaucoup de vent, 8-10 nœuds environ, en revanche, il y a pas mal de houle. Le spi se dégonfle une fois sur deux donc faut être sur les écoutes pour avancer ! »

09:33
Duthil et Morvan en tête à 100 milles du but

Au pointage de 8h ce lundi, c’est Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) qui s’est le mieux sorti du jeu des empannages après la bouée Brittany Buoy et fait route en tête vers le but, à 95 milles de la ligne de l’arrivée de l’Aber Wrac’h. Mais Fred Duthil – donc leader de cette étape et 4e au général – est suivi comme son ombre, à 0,6 mille, par un Gildas Morvan (Cercle Vert) visiblement bien décidé à arriver en tête chez lui. Le troisième larron du trio de tête n’est autre que Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie), plus nord mais aussi moins est que le duo Duthil/Morvan. Les vitesses sont de l’ordre de 8 nœuds. Il y a de belles différences de positionnement en latitude et rien n’est joué encore, avec par exemple les dix premiers qui tiennent en 10 milles. Côtés projections au classement général, il y a entre autres un vrai duel entre Erwan Tabarly (4e à 5,4 milles) et Fred Duthil, puisque les deux hommes ne sont séparés que de 8 minutes et 19 secondes pour la 3e place. Le leader du général Nicolas Troussel (Financo), lui, est 20e à 16 milles. Chez les bizuths, les 3 premières positions sont celles de l’inévitable François Gabart (Espoir Région Bretagne, 12e à 10,2 milles), d’Isabelle Joschke (Synergie, 19e à 15,9 milles) et d’Eric D’Hooge (FMC Recyclage-Thompson Recyclage, 22e à 17,2 milles). Adrien Hardy (Agir Recouvrement) a lui décidé d’attaquer dans le sud, plus loin de la route directe et se retrouve pour l’instant un peu plus loin au classement, 25e à 20 milles.

10:12
Les bateaux sous spi, déjà des écarts après le passage de Brittany Buoy

Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) a enroulé en tête la marque de Brittany Buoy à 21h38 hier soir, une douzaine de minutes devant Laurent Pellecuer (Dr Valnet-Aromathérapie) et Gildas Morvan (Cercle Vert). 32 des 38 concurrents avaient passé cette bouée météo ce matin et naviguaient sous spi, plein vent arrière, dans 10 à 15 nœuds de vent. Les voici partis pour un long bord de portant jusqu’à l’Aber Wrac’h où les premiers sont attendus en fin de journée ce lundi.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Après avoir tricoté au près, les 38 figaristes sont partis pour tricoter au portant. Plein vent arrière, sur le chemin de l’arrivée distante de 117 milles, les empannages étaient ce matin au programme dans un vent de sud-ouest d’une quinzaine de nœuds.

Le passage de la bouée météo Brittany Buoy a été épique. Les concurrents ont enchainé les virements de bord pour s’en approcher, négociant des bascules aussi franches qu’imprévisibles. La marque elle-même, n’était pas très visible pour ceux passés de nuit, mais le bateau GMF qui a assuré le pointage, a servi de repère.

« Je crois que j’ai vécu le bord de près le plus dur de ma vie » déclarait Frédéric Duthil ce matin à la vacation. Comme le skipper de Distinxion Automobile, ravi d’enrouler en tête cette très lointaine bouée au vent, tous les concurrents ont vécu ce passage comme une délivrance… Celle en tout cas de naviguer bateau (relativement) à plat et pour certains, de manger leur premier plat chaud. Mais la situation n’est pas aussi confortable qu’il n’y paraît. Au grand large de la Bretagne, une forte houle est venue corser le jeu dans un vent s’étiolant autour des 15 nœuds. Spis instables, et vent pile dans le tableau arrière, les skippers naviguent sur le fil du rasoir, mains sur les écoutes, à l’affut des variations de vent. Certains ont déjà empanné ce matin pour suivre le retour du vent au sud-sud-ouest.

Côté classement, le passage de la marque au vent a créé des écarts, avec un fort bonus, naturellement, pour les plus prompts à envoyer le spi. C’est ainsi que les quelques centaines de mètres qui séparaient hier les 10 leaders se sont transformés en milles. Au classement de 05h00 ce matin, Frédéric Duthil devançait Gildas Morvan (Cercle Vert) de presque 1 mille, Laurent Pellecuer (Dr Valnet-Aromathérapie) de 1,8 milles et Erwan Tabarly (Athema) de 5,4 milles. Douzième et premier bizuth, François Gabart (Espoir Région Bretagne) accuse désormais 10 milles de retard tandis que Nicolas Troussel (Financo), le leader du classement général provisoire, pointe en 20e position à 15 milles du leader.

Mais attention : le début de ce long bord de spi vers l’Aber Wrac’h ne sera pas celui des chevaux de bois, mais au contraire, celui des plus fins stratèges de portant. Il ne faudra pas se louper pour exploiter au mieux un vent qui va progressivement s’orienter au sud, en fraîchissant…

Le pointage à la bouée Brittany Buoy :

1 : Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) à 21h38
2 : Laurent Pellecuer (Docteur Valnet-Aromathérapie) 21h46
3 : Gildas Morvan (Cercle Vert)21h47
4 : Erwan Tabarly (Athema) 22h23
5 : Marc Lepesqueux (Les Conquérants de Normandie-Caen La Mer) 22h34
6 : Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) 22h35
7 : Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) 22h36
8 : Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) 22h44
9 : Nicolas Lunven (Foncia) 22h46
10 : Eric Drouglazet (Luisina) 22h53
11 : Armel Tripon (Gedimat) 22h56
12 : François Gabart (Espoir Région Bretagne)22h58
13 : Jean-Pierre Nicol (Gavottes) 23h04
14 : Vincent Biarnes (Cotes d’Armor) 23h12
15 : Ronan Treussart (Groupe Celeos)23h14
16 : Jeanne Grégoire (Banque Populaire) 23h15
17 : Christopher Pratt (DCNS 97) 23h20
18 : Adrien Hardy (Agir Recouvrement) 23h21
19 : Isabelle Joschke (Synergie) 23h50
20 : Nicolas Troussel (Financo) 00h02
21 : Alexis Loison (ALLMER INEO GDF SUEZ) 00h04
22 : Eric D’Hooghe (FMC Recyclage Thomson Recyclage)00h06
23 : Frédéric Rivet (Bureau Center) 00h20
24 : Aymeric Belloir (CAP 56) 00h20
25 : Antoine Koch (Sopra Group 1) 00h21
26 : Romain Attanasio (DCNS 62) 01h15
27 : Gérald Veniard (Macif) 01h35
28 : Grégoire Le Miere (OTCex Group) 01h55
29 : Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires) 02h00
30 : Malko Szekely (Région Basse-Normandie) 02h08
31 : Jean-Charles Monnet (Degrémont Suez Environnement) 02h11

LES BREVES DU JOUR N°2

11:08:08

10:52
A partir de 11h00, les positions toutes les heures

Les concurrents, sous spi sur le chemin de l'arrivée, sont attendus en fin d'après-midi à l'Aber Wrac'h. A partir du classement de 11h00, les positions seront éditées sur le site toutes les heures....

11:20
Accélération

Comme prévu, le rythme de la flotte s’est accéléré. Toujours en tête au pointage de 11h00, Frédéric Duthil et Gildas Morvan (à 1,2 milles derrière), toujours en tête, affichaient des moyennes de 10 à 11 nœuds, à 70 milles de l’arrivée. Ces deux leaders sont calés sur la même route, Cercle Vert calé dans le sillage de Distinxion Automobiles, tandis que le groupe des chasseurs (Tabarly, Mahé, Lepesqueux, Bérenger, Chabagny, Drouglazet, Lunven et les autres), se trouve plus au nord. Seul Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie), 3e à 1,6 milles, tente sa chance sur une route médiane.

La flotte bénéficie actuellement d’un vent de sud-ouest fraîchissant (15-18 noeuds), permettant aux bateaux de débouler sur un seul bord sous grand spinnaker. Pratiquement en ligne droite vers la ligne d’arrivée, leur prochaine difficulté s’appelle le rail d’Ouessant qu’ils vont aborder en début d’après midi.

12:35Les bateaux sous spi, déjà des écarts après le passage de Brittany Buoy
Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) a enroulé en tête la marque de Brittany Buoy à 21h38 hier soir, une douzaine de minutes devant Laurent Pellecuer (Dr Valnet-Aromathérapie) et Gildas Morvan (Cercle Vert). 32 des 38 concurrents avaient passé cette bouée météo ce matin et naviguaient sous spi, plein vent arrière, dans 10 à 15 nœuds de vent. Les voici partis pour un long bord de portant jusqu’à l’Aber Wrac’h où les premiers sont attendus en fin de journée ce lundi.



Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Après avoir tricoté au près, les 38 figaristes sont partis pour tricoter au portant. Plein vent arrière, sur le chemin de l’arrivée distante de 117 milles, les empannages étaient ce matin au programme dans un vent de sud-ouest d’une quinzaine de nœuds.

Le passage de la bouée météo Brittany Buoy a été épique. Les concurrents ont enchainé les virements de bord pour s’en approcher, négociant des bascules aussi franches qu’imprévisibles. La marque elle-même, n’était pas très visible pour ceux passés de nuit, mais le bateau GMF qui a assuré le pointage, a servi de repère.

« Je crois que j’ai vécu le bord de près le plus dur de ma vie » déclarait Frédéric Duthil ce matin à la vacation. Comme le skipper de Distinxion Automobile, ravi d’enrouler en tête cette très lointaine bouée au vent, tous les concurrents ont vécu ce passage comme une délivrance… Celle en tout cas de naviguer bateau (relativement) à plat et pour certains, de manger leur premier plat chaud. Mais la situation n’est pas aussi confortable qu’il n’y paraît. Au grand large de la Bretagne, une forte houle est venue corser le jeu dans un vent s’étiolant autour des 15 nœuds. Spis instables, et vent pile dans le tableau arrière, les skippers naviguent sur le fil du rasoir, mains sur les écoutes, à l’affut des variations de vent. Certains ont déjà empanné ce matin pour suivre le retour du vent au sud-sud-ouest.

Côté classement, le passage de la marque au vent a créé des écarts, avec un fort bonus, naturellement, pour les plus prompts à envoyer le spi. C’est ainsi que les quelques centaines de mètres qui séparaient hier les 10 leaders se sont transformés en milles. Au classement de 05h00 ce matin, Frédéric Duthil devançait Gildas Morvan (Cercle Vert) de presque 1 mille, Laurent Pellecuer (Dr Valnet-Aromathérapie) de 1,8 milles et Erwan Tabarly (Athema) de 5,4 milles. Douzième et premier bizuth, François Gabart (Espoir Région Bretagne) accuse désormais 10 milles de retard tandis que Nicolas Troussel (Financo), le leader du classement général provisoire, pointe en 20e position à 15 milles du leader.

Mais attention : le début de ce long bord de spi vers l’Aber Wrac’h ne sera pas celui des chevaux de bois, mais au contraire, celui des plus fins stratèges de portant. Il ne faudra pas se louper pour exploiter au mieux un vent qui va progressivement s’orienter au sud, en fraîchissant…

Le pointage à la bouée Brittany Buoy :

1 : Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) à 21h38
2 : Laurent Pellecuer (Docteur Valnet-Aromathérapie) 21h46
3 : Gildas Morvan (Cercle Vert)21h47
4 : Erwan Tabarly (Athema) 22h23
5 : Marc Lepesqueux (Les Conquérants de Normandie-Caen La Mer) 22h34
6 : Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) 22h35
7 : Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) 22h36
8 : Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) 22h44
9 : Nicolas Lunven (Foncia) 22h46
10 : Eric Drouglazet (Luisina) 22h53
11 : Armel Tripon (Gedimat) 22h56
12 : François Gabart (Espoir Région Bretagne)22h58
13 : Jean-Pierre Nicol (Gavottes) 23h04
14 : Vincent Biarnes (Cotes d’Armor) 23h12
15 : Ronan Treussart (Groupe Celeos)23h14
16 : Jeanne Grégoire (Banque Populaire) 23h15
17 : Christopher Pratt (DCNS 97) 23h20
18 : Adrien Hardy (Agir Recouvrement) 23h21
19 : Isabelle Joschke (Synergie) 23h50
20 : Nicolas Troussel (Financo) 00h02
21 : Alexis Loison (ALLMER INEO GDF SUEZ) 00h04
22 : Eric D’Hooghe (FMC Recyclage Thomson Recyclage)00h06
23 : Frédéric Rivet (Bureau Center) 00h20
24 : Aymeric Belloir (CAP 56) 00h20
25 : Antoine Koch (Sopra Group 1) 00h21
26 : Romain Attanasio (DCNS 62) 01h15
27 : Gérald Veniard (Macif) 01h35
28 : Grégoire Le Miere (OTCex Group) 01h55
29 : Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires) 02h00
30 : Malko Szekely (Région Basse-Normandie) 02h08
31 : Jean-Charles Monnet (Degrémont Suez Environnement) 02h11

11:22
Christopher Pratt (DCNS 97), 16e à 5h00: « C’est une vraie délivrance de passer enfin la bouée"

Christopher Pratt (DCNS 97), 16e à 5h00: « C’est une vraie délivrance de passer enfin la bouée, de se faire quelque chose de chaud à manger ! La suite ? Un long bord sous spi vers l’Aber Wrac’h. Mais il ne faut rien lâcher et rester à la barre comme au près, c’est la dernière étape, la dernière ligne droite de cette Solitaire.»

13:27
Jean-Pierre Nicol (Gavottes), 10e à 5h00 : « Tout va bien mais je commence un peu à fatiguer."

Jean-Pierre Nicol (Gavottes), 10e à 5h00 : « Tout va bien mais je commence un peu à fatiguer. Le bord de près a été difficile et je suis très content d’être sous spi. Le passage de bouée a été délicat, c’était « chercher une bouée noire dans le noir » ! Je suis arrivé bâbord et je ne l’ai vue qu’au dernier moment. Je vois le paquet de tête devant moi et je viens tout juste d’empanner. Il y a encore quelques passages à niveau avant l’arrivée. Mais c’est vrai que c’est plutôt sympa d’être dans le coup ! C’est la dernière alors il faut tirer sur la barre jusqu’au bout ! »

13:55
Armel Tripon et Alexis Loison fêtent leurs anniversaires

Aujourd'hui, lundi 11 août, Armel Tripon (Gedimat) et Alexis Loison (All Mer Inée GDF Suez) prennent respectivement 33 ans et 24 ans. On leur souhaite un très bon anniversaire !


14:31
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « mon objectif : préserver ma 2e place au général »

« On y va vite, on a des bonnes conditions du portant sous spi. Là, je suis à 12, 13 nœuds. Pour résumer cette étape, depuis Cherbourg, on est monté jusqu’à la bouée avec beaucoup de mer et de vent. C’était assez dur, assez pénible comme conditions. Là, c’est du plaisir sous spi, c’est très agréable de finir comme ça. Mais je suis assez fatigué car je n’ai pas beaucoup dormi, ma girouette ne marche plus, je n’ai plus d’info sur le vent et plus de mode vent pour le pilote. L’objectif pour moi est d’assurer ma 2e place au général. La victoire d’étape, on verra si c’est possible. Nicolas Troussel, à moins d’un gros contretemps, va gagner cette solitaire. Ca a été une sacrée édition ! »

14:35
Erwan Tabarly (Athema) : « Je risque d’avoir la médaille en chocolat »

« On était content de mettre le spi après 300 milles de près. Au début, il y avait beaucoup de houle. On partait en surf avec les spis qui déventaient et qui se prenaient dans l’étai. Il fallait rester à la barre… pas vraiment le temps de dormir. Mais depuis qu’on a empanné le vent est rentré, il refuse, on est de plus en plus serré, ça va vite, on a 20 à 25 nœuds de vent. J’ai peur qu’au classement général, tout soit fait. Fred Duthil est 5 milles devant moi à 45 milles de l’arrivée. Dans l’état actuel des choses, il va prendre la 3e place et, moi j’ai bien peu d’avoir la médaille en chocolat. Mais je suis très content de cette Solitaire. J’ai bien navigué. C’est la première étape qui a été décisive. Comme toujours, sur cette course, ce sont les étapes de pétole qui font la différence. »

14:46
Les premières arrivées attendues vers 17h30


Désormais au largue sous spi dans une vingtaine de noeuds de sud-sud-ouest, la flotte a bien accéléré. Les bateaux glissent dans les surfs à 12-13 noeuds moyens. Les Leaders Frédéric Duthil, Laurent Pellecuer et Gildas Morvan sont attendus (dans l'ordre ou le désordre !) vers 17h30 sur la ligne d'arrivée de l'Aber Wrac'h...

14:53Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « un bord de spi d’anthologie »

« Entrer dans les 10 au général ? Attention, il me reste encore 60 milles à faire ! L’année dernière, à 20 milles de la ligne, j’étais encore dans les 10 (Jeanne avait ensuite démâté, ndr). Donc, le classement général, je m’en occuperai quand j’arriverai à terre. Le seul truc que je regarde, c’est Christopher Pratt. On a 4 minutes d’écart au classement général et il est à mon vent. Ce bord sous spi est excellent, d’anthologie. Il me ferait presque oublier les 70 heures de près. Je suis montée à 15 nœuds et quand je me mets à la barre, ça dure un bon moment, sauf que j’ai un peu tendance à me faire des vracs »

15:10
Eric Drouglazet (Luisina) : « je suis devenu philosophe »

« On marche à 12/13 nœuds. On se rapproche vite de l’écurie et tout va bien. Je pense que lorsqu’on regardera le classement général, ce sera un peu le même que celui de la 1ere étape, sauf pour Gildas Morvan qui est très bien remonté. Les Figaro passent et ne se ressemblent pas. Regardez Gildas, l’année dernière, il termine 13e ou 14e et là, tout lui sourit. De mon côté, je deviens philosophe avec les années. Pendant cette course, j’ai arrêté de penser au résultat et j’ai quand même pris du plaisir. Il reste des courses à venir et c’est comme ça.
Je félicite déjà Nico Troussel qui a un sacré mental. C’est très fort. »

15:11
Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie) : « Je suis à l’attaque pour grappiller au moins une place »

« Je suis un peu seul, je me suis décalé des ‘zozos’ qui tiennent les deux premières places. Je vais peut être leur faire la cuillère. Je suis à l’attaque pour grappiller une place au moins. Morvan, ça peut le faire et pour Duthil, je ne suis pas si mal placé. Il faut absolument que j’arrive sur le podium de cette étape. Ce serait misérable si je n’y étais pas. On est sous spi serré à fond les ballons. A mon avis, pour aborder les courants, je suis mieux placé qu’eux. Il y a encore des choses et à faire et à peaufiner pour finir devant. Là, sous spi, tout va bien. J’ai mis le spi lourd, comme ça, je peux faire ce que je veux, il est indestructible. »

ACTUS DU JOUR N°3

11/08/2008 16:49
Fred Duthil à 3 milles de l'entrée de la passe de l'Aber Wrac'h

Frédéric Duthil ne devrait plus tarder à s'annoncer à 5 milles de la ligne d'arrivée. Le skipper de Distinxion, en tête, est actuellement à 3 milles du plateau rocheux du Libinter, dernier écueil avant d’embouquer les alignements de l’Aber Wrac’h. Sous génois et grand-voile, le bateau surfe dans une belle houle, poussé par une bonne vingtaine de noeuds de vent de sud. Rien ne devrait empêcher Fred Duthil de remporter cette 3e et dernière étape.

0,5 milles derrière lui on aperçoit les voiles de Laurent Pellecuer et plus loin, celles de Gildas Morvan.

17:25Frédéric Duthil remporte la 3ème étape de La Solitaire du Figaro

A 17h 24 mn 30 s , ce lundi, Frédéric Duthil sur Distinxion Automobile a franchi la ligne d'arrivée de la 3ème étape de La Solitaire du Figaro après 71h 23mn et 30 à la vitesse moyenne de 6,6 noeuds.

17:33
Gildas Morvan (2ème) et Laurent Pellecuer (3ème)

Gildas Morvan (Cercle Vert) a franchi en 2ème position la ligne d'arrivée de la 3ème étape à 17h31mn41 suivi de très près par Laurent Pellecuer (Docteur Valnet - Aromathérapie) à 17h32mn02s.

17:48
Frédéric Duthil remporte la dernière étape à l’Aber Wrac’h

En coupant la ligne d’arrivée de l’Aber Wrac’h ce lundi à 17h24’30’’, Frédéric Duthil s’adjuge la troisième et dernière étape de cette 39e Solitaire du Figaro, partie vendredi de Cherbourg. Le skipper de Distinxion Automobile a bouclé les 471 milles de cette étape en 3 jours 23 heures 23 minutes et 30 secondes, à la moyenne de 6,6 nœuds. Dans son sillage, 7 minutes et 11 secondes derrière, Gildas Morvan (Cercle Vert) et Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie) prennent les 2e et 3e place à 21 secondes d’intervalle, à l’issue d’une véritable bagarre de chiffonniers à quelques encablures de la ligne d’arrivée. Nicolas Troussel (Financo), leader du général est attendu dans environ 2 heures et devrait logiquement remporter sa deuxième Solitaire en trois ans.

18:28
Frédéric Duthil remporte la dernière étape à l’Aber Wrac’h

En coupant la ligne d’arrivée de l’Aber Wrac’h ce lundi à 17h24’30’’, Frédéric Duthil s’adjuge la troisième et dernière étape de cette 39e Solitaire du Figaro, partie vendredi de Cherbourg-Octeville. Le skipper de Distinxion Automobile a bouclé les 471 milles de cette étape en 2 jours 23 heures 23 minutes et 30 secondes, à la moyenne de 6,6 nœuds. Dans son sillage, 7 minutes et 11 secondes derrière, Gildas Morvan (Cercle Vert) et Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie) prennent les 2e et 3e place à 21 secondes d’intervalle, à l’issue d’une véritable bagarre de chiffonniers à quelques encablures de la ligne d’arrivée. Nicolas Troussel (Financo), leader du général est attendu dans environ 2 heures et devrait logiquement remporter sa deuxième Solitaire en trois ans.

On a beau avoir déjà vécu cette sensation unique de la victoire, c’est toujours formidable de remporter une étape de La Solitaire, surtout en abordant en vainqueur la Côte des légendes et le sublime pays des Abers. C’est peut-être le genre de chose qui vient de tourner dans la tête de Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), tout à l’heure, au moment d’atterrir sur le plateau rocheux du Libinter, dernier écueil avant d’embouquer les alignements de l’Aber Wrac’h, y admirer les déferlantes qui bordent le chenal, les sublimes cailloux de l’île Vierge et enfin déflorer cette ligne d’arrivée à bout de forces et de sensations. Debout dans son bateau, les poings en l’air, Frédéric a crié sa joie au milieu des hourras des bateaux spectateurs et des canots de la SNSM venus prêter main forte à l’organisation et célébrer le vainqueur à coups de lances à incendie !

Avant cette arrivée à l’Aber Wrac’h, Fred avait déjà vécu ce bonheur immense à deux reprises : en 2007, il avait en effet remporté la première et la dernière étape à Crosshaven puis aux Sables d’Olonne, lui permettant de se hisser sur la deuxième marche du podium au général, juste derrière un certain Michel Desjoyeaux. Pas franchement un novice, donc.

Sur cette ultime étape, le morbihannais s’est retrouvé d’emblée dans un peloton de tête composé de 10 concurrents. Son option sud en début de louvoyage, en compagnie de ses plus proches adversaires, a été judicieux. Mais c’est surtout son excellente approche hier soir dans la série de virements de bords vers la fameuse bouée Britanny Buoy qui lui permet d’enrouler en tête et de prendre définitivement les devants. Gildas Morvan et Laurent Pellecuer terminent dans son sillage à l’issue d’un match racing endiablé devant les passes de l’Aber Wrac’h…

Entre ces trois-là les derniers 150 milles, à fond sous spi, depuis la bouée Brittany Buoy virée la nuit dernière a été superbe. Comme une délivrance des terribles 300 milles de près à planter des pieux dans la boucaille de Bretagne Nord, « le bord de près le plus rude de ma vie », a dit Duthil cette nuit.

Sur la ligne, les écarts entre ce trio sont dérisoires: Frédéric Duthil termine avec respectivement 7 minutes et 11 secondes et 7 minutes 32 secondes d’avance sur Gildas Morvan et Laurent Pellecuer. Le tout au terme d’un gigantesque parcours banane à travers la Manche d’abord puis le grand large Atlantique de la pointe de Bretagne : une première partie très rude, contre la mer et le vent et un bord de spi ultra rapide au plaisir inversement proportionnel. La nuit dernière à la bouée Brittany Buoy, certains sautaient de joie sur leur bateau d’avoir enfin escaladé la montagne et mérité ce grand schuss qui a donc vu Duthil, Morvan et Pellecuer se détacher en tête pour régler la victoire au bas de ce Tourmalet des mers.

Au moment où Frédéric Duthil, Gildas Morvan et Laurent Pellecuer ont coupé la ligne d’arrivée, le prochain bateau attendu était celui d’Erwan Tabarly (Athema) qui va signer encore une très belle 4e place.

Quant à la victoire au général, elle semble bel et bien promise à Nicolas Troussel, pour la deuxième fois en trois ans. Celui-ci pointait en effet en 18e position à 16,9 milles, soit plus ou moins deux heures de retard sur les leaders. Pas de quoi en tous cas anéantir ses 6 heures d’avance. Nous y reviendrons.

11/08/2008

18:33
Frédéric Duthil remporte la dernière étape à l’Aber Wrac’h

En coupant la ligne d’arrivée de l’Aber Wrac’h ce lundi à 17h24’30’’, Frédéric Duthil s’adjuge la troisième et dernière étape de cette 39e Solitaire du Figaro, partie vendredi de Cherbourg. Le skipper de Distinxion Automobile a bouclé les 471 milles de cette étape en 2 jours 23 heures 23 minutes et 30 secondes, à la moyenne de 6,6 nœuds. Dans son sillage, 7 minutes et 11 secondes derrière, Gildas Morvan (Cercle Vert) et Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie) prennent les 2e et 3e place à 21 secondes d’intervalle, à l’issue d’une véritable bagarre de chiffonniers à quelques encablures de la ligne d’arrivée. Nicolas Troussel (Financo), leader du général est attendu dans environ 2 heures et devrait logiquement remporter sa deuxième Solitaire en trois ans.

19:05
L’interview du vainqueur de l’étape, Frédéric Duthil (Distinxion Automobile)
A peine arrivé aux pontons de l’Aber Wrac’h en fête, Frédéric Duthil s’est prêté de bonne grâce au jeu des questions-réponses au ponton où l’ont accueilli des centaines de spectateurs. Retour sur une étape de feu.

Fred, on imagine que celle-ci fait plaisir…
« Je suis super, super heureux ! Il a fallu aller la chercher celle-là ! Je me suis arraché, arraché, arraché… Il ne fallait rien lâcher, jamais, suivre les oscillations du vent en permanence, elle était bien plus compliqué qu’il n’y paraît, cette étape. Le bord de près était extrêmement long et dur, le plus rude de ma vie je pense. Psychologiquement et physiquement, il fallait tenir le coup… la mer faisait qu’il était indispensable de barrer et régler constamment, il fallait être très concentré. »


Mais au final, l’histoire est belle, non ?


« C’est rigolo : Nicolas (Troussel) gagne la première étape et va gagner le général, Gildas (Morvan) gagne la deuxième et va finir 2e et moi je gagne la 3e et je vais finir troisième. On en a bavé mais ce qui me rassure, c’est que je deviens vraiment régulier, cette saison je ne suis pas descendu du podium, je commence à devenir régulier, c’est le plus dur. Je pense que j’ai gagné en polyvalence, en régularité, en opiniâtreté. »


Le final à trois était épique. A quel moment as-tu compris que tu allais gagner ?


« A l’entrée au plateau du Libinter ! Non, en fait, environ 10 milles avant la ligne, quand on a affalé les spis. Jusque là c’était très chaud, très serré, ça l’a été toute l’étape d’ailleurs. Je voyais Gildas Morvan et Laurent Pellecuer juste derrière moi : ils me chassaient mais j’étais placé entre eux et la marque. Donc sauf casse, si je m’accrochais bien il ne pouvait plus m’arriver grand chose. C’est ce que j’ai fait. Je me suis accroché. »


En somme tu as fait comme en parcours olympique, tu t’es souvenu de ton passé de planchiste ?


« Un peu, oui ! C’est le plus long parcours banane de ma carrière ! Faire de la tactique sur une bouée au vent à 2 milles, a priori je sais faire… mais là c’est ce que j’ai fait sur 300 milles (rires) ! »


Que penses-tu de Nicolas Troussel qui devrait remporter cette Solitaire ?


« Le problème de Nico, c’est qu’il a un peu tué la course dès la première étape ! Nico a navigué super, super propre sur les deux premières étapes. Sur la première, j’étais avec lui quand il est parti. Moi j’étais naze et lui avait encore la force et la lucidité de tenter des petits coups, d’aller chercher des choses. Et cela n’a rien à voir avec la chance, ça s’appelle le talent. »


BM

19:06
16 concurrents ont passé la ligne, Nicolas Troussel attendu dans 40 minutes environ

Les arrivées se succèdent à l’Aber Wrac’h. Jean Pierre Nicol (Gavottes) est le 16e concurrent à avoir franchi la ligne. Il devrait être suivi de Ronan Treussart (Groupe Céléos) puis Nicolas Troussel (Financo). Le vainqueur annoncé de cette 39e édition de la Solitaire du Figaro est attendu aux alentours de 19h30.


19:25
Interviews du 2ème, Gildas Morvan (Cercle Vert), et du 3ème Laurent Pellecuer (Docteur Valnet-Aromathérapie)

Gildas Morvan (Cercle Vert) 2e : « j’ai tout donné »

Gildas Morvan est arrivé chez lui à l’Aber Wrac’h sous les vivas de sa famille et ses copains Copieusement félicité et arrosé par les lances à incendie des canots de la SNSM - qui ont au passage donné un coup de main très apprécié à cette superbe arrivée – le skipper de Cercle Vert a livré ses sentiments. Premiers mots de l’enfant du pays.

Gildas, deuxième de l’étape et deuxième du général… ton sentiment ?
« Un podium où l’on retrouve à chaque place et dans l’ordre les trois vainqueurs des trois étapes, c’est une belle histoire. Sur celle-ci, jai bien failli terminer 3e mais j’ai tout donné sur la fin pour réussir à prendre cette 2e place.

Tu connais bien le coin… c’était quasi du match race sur la fin !
« C’est vrai que sur l’arrivée ici à l’Aber Wrac’h, on a vraiment joué au chat et à la souris avec Laurent Pellecuer. Cet après-midi, j’étais vraiment crevé, sans pilote en mode vent… et un moment il m’a doublé sous spi. J’ai bien failli ne pas le revoir, mais sur l’arrivée ici, je me suis remotivé à fond, je me suis dit qu’il y avait des choses à jouer. Je connais bien le coin, c’est vrai, alors je l’ai attaqué de partout, y compris à l’intérieur de la Libinter, un tout petit peu dans les cailloux (rires), et ça a fini par passer. »

Ton bilan sportif sur cette Solitaire ?
« Même si j’étais venu pour la gagne, je pense quand même que j’ai fait une belle solitaire. Tout s’est joué sur la première étape où Nicolas (Troussel) a un peu tué la course. Ensuite il a géré son avance, y compris en tentant un truc pas évident sur cette 3e étape où il est passé tout la haut dans le nord, loin du paquet. C’est le personnage, il est comme ça Nico, mais c’est une histoire qui aurait pu lui coûter cher…Maintenant, il a super bien navigué sur les deux premières étapes, c’est sûr. Quant à moi, je connaissais déjà la place de 3e (trois fois, ndr), pas celle de deuxième, alors ça c’est fait… mais je serai obligé de revenir l’an prochain pour gagner ! »

Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie) : « Une troisième place sur l’étape, c’est déjà énorme »

A propos de l’ultime match avec Gildas Morvan…
« J’étais devant lui, mais il allait plus vite. J’ai cherché à le bloquer à chaque fois mais à chaque surf, il me sautait dessus. Sur un dernier surf, je n’ai pas pu le contrôler. Il s’est posé à mon vent, il m’a déventé et il est passé. J’y croyais complètement à cette étape, sauf qu’on n’est jamais arrivé tant qu’on n’est pas arrivé ! Gildas était survolté, surmotivé donc tant pis, je prends la 3e place, mais c’est déjà énorme. C’est très joli de terminer là-dessus. Certains ont très bien navigué, ils vont faire un classement général meilleur que le mien, mais ils n’auront pas droit à ce plaisir supplémentaire. »

Les clés de son podium sur cette dernière étape…
« Sur cette étape, j’ai joué la météo à fond. Et à chaque fois, ça a marché. Ca a marché trois fois, ça m’a permis de me décaler, de sortir du paquet, de faire ma trace, A chaque fois, je l’ai fait avec insistance et conviction. 3 coups de poker pour arriver là… »

Le bilan de cette 12e Solitaire…
« Je suis parfaitement à mon niveau, je suis parfaitement compétitif, mais je ne suis pas encore le vainqueur de la Solitaire ! Il manque encore quelque chose et je vais le trouver parce que j’ai décidé de changer de stratégie, comme sur la dernière étape et ça a complètement porté es fruits. J’ai eu une stratégie d’attaque, moins conservatrice, bien ficelée et ça marche beaucoup mieux ! »

19:30
Nicolas Troussel (Financo) remporte la 39e Solitaire du Figaro

En coupant la ligne d’arrivée de l’Aber Wrac’h ce lundi à 19h27’18’’, Nicolas Troussel (Financo) prend la 18e place au classement provisoire d’étape avant jury. Ses six heures et 17 minutes d’avance sur Gildas Morvan au terme de la 2e étape n’ont été entamées que d‘un peu plus de deux heures. Au général avant jury, le skipper de Financo, vainqueur de la première étape et deuxième de la deuxième manche remporte donc sa deuxième Solitaire, après son triomphe de 2006. Plus d’infos à venir, quand le grand vainqueur aura regagné les pontons de l’Aber Wrac’h.

22:29
Nicolas Troussel vainqueur de la 39e Solitaire du Figaro

Arrivé à l’Aber Wrac’h en 18e position à 2h03 du vainqueur de l’étape Frédéric Duthil, Nicolas Troussel (Financo) remporte la reine des courses en solitaire pour la deuxième fois de sa carrière, après un premier sacre en 2006. Gildas Morvan (Cercle Vert) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), lauréats des étapes 2 et 3, complètent dans l’ordre le podium du classement général avant jury de La Solitaire du Figaro.

Cette victoire, Nicolas Troussel la doit à une course exceptionnelle entre La Rochelle et Vigo, une guerre dans la pétole, soldée par une arrivée en Espagne avec plus de 5h33 d’avance sur son dauphin Christian Bos et 6h31 sur Frédéric Duthil. Aucune des deux étapes suivantes n’ont permis à ses adversaires de combler cet écart. Troussel ne leur en a d’ailleurs pas laissé l’opportunité. A Cherbourg-Octeville, au terme d’une très longue bagarre sous spi, il termine, après avoir remonté de nombreuses places, sur les talons du vainqueur Gildas Morvan. Dans cette ultime confrontation jusqu’à l’Aber Wrac’h, il a encore une large marge de plus de 6 heures et peut se permettre de signer une manche en demi-teinte, résultat d’un coup risqué dans le nord sur le long bord de près…

Troussel : un talent salué de tous
Le scénario de sa « succès story » n’est pas sans rappeler celui de 2006 où le navigateur avait « tué la course » dès la deuxième étape à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, creusant déjà des écarts exceptionnels avec ses poursuivants. Cette fâcheuse tendance à frapper un grand coup pour mettre un terme aussi prématuré que définitif aux espoirs de tous les prétendants à la gloire, commence à précéder la réputation de ce jeune père de famille de 34 ans.

Après le fameux « Pécab’ » en 2006, bref slogan laconique, à l’image d’un skipper peu disert, cette 39e édition de La Solitaire vient de consacrer une nouvelle expression : « faire une Troussel ». Comprenez : mettre 6 heures à tout le monde et tuer la course en une seule étape.

Pourtant, derrière les petites phrases anecdotiques, il y a du génie et une vraie maîtrise, que ses adversaires saluent unanimement. Frédéric Duthil le premier : « Nico a navigué super propre sur les deux premières étapes. Sur la première, j’étais avec lui quand il est parti. Moi j’étais naze et lui avait encore la force et la lucidité de tenter des petits coups, d’aller chercher des choses. Et cela n’a rien à voir avec la chance, ça s’appelle le talent ».

Le secret du marin de Plougasnou ? Probablement une grande confiance en ses propres capacités, après 8 participations à La Solitaire. « Depuis quelques années, je navigue comme ça, en croyant en ma stratégie Je ne suis pas forcément intuitif, j’essaie surtout de penser à long terme. Et puis quand ça marche, c’est un peu la spirale. Peut-être que j’ai cette réussite-là en plus. Et puis je suis assez sûr de moi, ou en tout cas, je suis confiant, depuis plusieurs années, dans ce que je suis capable de faire » confiait-il à Cherbourg-Octeville.

La meilleure performance de Morvan
Pour grimper sur le podium de cette 39e édition, il fallait gagner une étape. C’est ce qu’ont réussi à faire Gildas Morvan (Cercle Vert) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile)… Déjà trois fois 3e en 1999, 2000 et 2001, Gildas Morvan signe chez lui à l’Aber Wrac’h son meilleur résultat, après 13 participations. « Même si j’étais venu pour la gagne, je pense quand même que j’ai fait une belle solitaire. Tout s’est joué sur la première étape où Nicolas (Troussel) a un peu tué la course. Il a super bien navigué. Quant à moi, je connaissais déjà la place de 3e pas celle de deuxième, alors ça c’est fait… mais je serai obligé de revenir l’an prochain pour gagner ! »

Duthil, très solide troisième
Troisième au classement général avant jury, Frédéric Duthil, reviendra lui aussi, sans aucun doute. Le skipper de Distinxion Automobile peut s’enorgueillir de deux excellentes années sur La Solitaire. En 2007, il avait été un des hommes forts de l’épreuve. Il y avait remporté deux étapes pour finir 2e au général, juste derrière Michel Desjoyeaux. Cette année, ce semi-professionnel issu de la voile olympique a encore gagné en consistance : « C’est rigolo : Nicolas (Troussel) gagne la première étape et va gagner le général, Gildas (Morvan) gagne la deuxième et va finir 2e et moi je gagne la 3e et je vais finir troisième. On en a bavé mais ce qui me rassure, c’est que je deviens vraiment régulier, cette saison je ne suis pas descendu du podium, je commence à devenir régulier, c’est le plus dur. Je pense que j’ai gagné en polyvalence, en régularité, en opiniâtreté. »

Dans leur sillage, Erwan Tabarly (Athema) fait un retour très remarqué sur la course après une année d’absence et reste fidèle à sa réputation de champion de la régularité. Sur le podium virtuel à Cherbourg-Octeville, il se fait piquer la 3e place par Frédéric Duthil dans l’ultime étape et se retrouve avec la « médaille en chocolat » autour du cou. Sans aucune amertume.

A souligner, plutôt deux fois qu’une, l’excellente Solitaire de Jeanne Grégoire (Banque Populaire), régulière aux avant-postes sur les 3 manches. Cinquième, c’est de loin le meilleur résultat de Jeanne en 7 participations. Elle égale ainsi la prestation de l’Anglaise Clare Francis en 1975, jusqu’à présent meilleure performance féminine sur la course.

François Gabart, un bizuth heureux
Terminons avec le premier du classement provisoire Bénéteau des bizuths, François Gabart. Sacré Espoir Région Bretagne cette année, le jeune skipper de 25 ans prouve d’une part la pertinence de ces sélections opérées par le Centre d’Entraînement de Port La Forêt et d’autre part qu’il fait partie des futurs cadors de la classe. En dehors de la deuxième étape, François a très souvent joué dans le groupe des 15 premiers, au milieu de skippers bien plus expérimentés que lui. Pendant toute cette Solitaire, il a aussi répété qu’il prenait beaucoup de plaisir à découvrir les joies et les vicissitudes de la course. "Je m'attendais à plein de choses mais pas à ce que j'ai vécu. Il faut vivre cette course pour la comprendre. J'ai découvert plein de choses sur moi, sur mon envie de gagner, sur mes compétences. J'ai essayé de ne rien lâcher. La seule frayeur que j'ai eue c'était cette baleine croisée à quelques centimètres dans la deuxième étape. Sur la troisième, j'ai tout donné, c'était le sprint, j'ai même un peu de casse sur le bateau et je suis vraiment fatigué. Je m'attendais à prendre du plaisir et je me suis régalé !»

22:45
L’interview de Nicolas Troussel, vainqueur de La Solitaire 2008

Nicolas Troussel : « comme un aboutissement »

Deuxième victoire dans la Solitaire pour Nicolas Troussel. Le skipper de Financo se hisse parmi les grands, à une couronne seulement des Jean Le Cam, Michel Desjoyeaux (qui était encore à deux avant l’an dernier) et Philippe Poupon… Cela pose son homme. Aux pontons victorieux de l’Aber Wrac’h, le skipper de Financo revient sur sa course, dit sa joie… et ses envies de Vendée Globe.

Le premier sentiment ?
Je suis heureux… et fatigué ! J’attendais cette victoire. Après les écarts creusés lors de la première étape, les deux autres m’ont paru un peu longues ! C’est l’aboutissement de tant d’années de travail, tant d’années de bateau…

As-tu douté, quand tu es parti au nord ?
Forcément, un peu. J’ai fait une bêtise en faisant le tour d’Aurigny à l’envers. C’était éprouvant de faire la course un peu à l’arrière des autres, il a fallu que je m’accroche pour tenter de rester au contact. Quand on est derrière on peut toujours gamberger un peu, d’autant que j’ai cassé du matériel, ma girouette, et du coup je n’avais plus de pilote en mode vent. Il a fallu barrer tout le temps. Cette dernière étape était extrêmement dure : 300 milles de près, 150 milles de portant… ça s’est fait dans la difficulté, mais après la bouée, la météo était avec moi : sous spi je savais que je ne pouvais pas perdre beaucoup, que mon matelas de 6 heures d’avance devait suffire, sauf casse évidemment.

Quel bilan sportif tires-tu de cette édition ?
J’étais moins bien sur cette étape-là, c’est vrai, mais faire premier et deuxième sur les deux premières étapes, c’est tout de même exceptionnel je pense. Je ne suis pas quelqu’un qui extériorise énormément, mais je ressens une grande joie à l’intérieur. D’ailleurs, je crois que je ne réalise pas bien encore. C’est ma troisième grande victoire avec Financo (deux solitaires et un Trophée BPE, NDR)… et je ne m’en lasse pas ! (rires)

Réalises-tu que tu n’es plus qu’à une victoire de marins légendaires comme Le Cam, Desjoyeaux, Poupon ?
Ce sont vous, les journalistes, qui êtes juges de cela. Moi je ne me pose pas de questions. J’espère juste prouver que j’ai ma place ici et continuer à bien naviguer, à me faire plaisir sur l’eau. Je ne vais pas m’enflammer et continuer à faire ce que j’aime. Là, j’ai juste envie d’ôter mon ciré, m’asseoir, et me dire qu’on a fait du bon boulot, qu’on a atteint l’objectif, puisque cette Solitaire était l’objectif principal de la saison.

Qu’est-ce qui a fait la différence, à ton avis ?
Je ne sais pas. C’est un tout. Une bonne préparation, minutieuse jusque dans des petits détails qu’on pourrait trouver ridicules… et qui ne le sont pas. Et la confiance en soi. Je sais que j’ose tirer des bords où les autres n’iront pas. Je me sens vraiment très serein. C’est peut-être là que ça s’est joué.

Le prochain rêve de Nicolas Troussel, c’est quoi ?
Le Vendée Globe. J’espère que j’ai prouvé à beaucoup de gens que je suis capable de faire ce tour du monde et j’ai hâte de monter un projet pour être au départ dans quatre ans. Les rêves évoluent : avant je rêvais de faire La Solitaire… et maintenant j’ai un peu de mal à réaliser que je l’ai gagnée deux fois. Mais je reviendrai dès l’année prochaine, évidemment, j’aime trop cette course !
BM

Jeanne Grégoire termine 5è de la Solitaire du Figaro
C'est avec une vive émotion que Jeanne Grégoire, skipper du Figaro Banque Populaire pour la 5e année consécutive, a reçu l'accueil chaleureux de ses proches réunis sur le ponton du joli port de l'Aber Wrac'h. Arrivée 12è de cette 3è et dernière étape, la navigatrice ne réalise pas encore tout à fait sa place au classement général de cette épreuve réputée la plus dure du Circuit Figaro.
Jeanne a franchi la ligne d'arrivée de cette 18è étape à 18h 29mn, restant concentrée jusqu'au dernier moment sur ses ultimes manoeuvres. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas et c'est tant mieux car l'an dernier, la navigatrice picarde terminait sur un malheureux dématâge aux Sables d'Olonne ! Oubliées les périodes difficiles de doute et de déception, aujourd'hui Jeanne peut savourer la récompense d'un travail bien fait. L'expérience et la ténacité ont enfin parlé. Jeanne la sérieuse, assidue à la tâche à longueur d'année vit ici une belle victoire.

Seule femme à détenir autant de participations dans la Solitaire du Figaro*, Jeanne rejoint le cercle très fermé du top 5 des figaristes. La dernière femme à afficher un tel résultat et avec une victoire d'étape est l'Anglaise Clare Francis en 1975 !

Classement général de la Solitaire du Figaro 2008 avant jury :

1- Nicolas Troussel / Financo en 224h 32min 51s
2- Gildas Morvan / Cercle Vert à 04h22'15'
3- Frédéric Duthil /Distinxion Automobile à 05h34'38'
4- Erwan Tabarly / Athema à 05h53'57'
5- Jeanne Grégoire / Banque Populaire à 06h54'50'
6- Christopher Pratt / DCNS 97 à 06h55'37'
7- Nicolas Bérenger /KONE Ascenseurs à 07h03'54'
8- Gildas Mahé / Le Comptoir Immobillier à 07h52'27'
9- Laurent Pellecuer / Docteur Valnet aromathérapie à 07h52'46'
10- Thierry Chabagny / SUZUKI Automobiles à 08h23'08'
...

* la course fêtera l'année prochaine ses 40 ans.

LES NEWS DU JOUR

12/08/2008

09:25
Tous les Figaro Bénéteau sont arrivés dans le port l'Aber Wrac'h

Les 38 concurrents de la troisième et dernière étape de La Solitaire du Figaro sont arrivés à L'Aber Wrac'h.

12:42
Inauguration officielle du village de l'Aber Wrac'h

L'inauguration du village de l'Aber Wrac'h a eu lieu ce mardi à midi en présence de nombreuses personnalités locales. Mr Christian Calvez, Président de La Communauté de Commune de Plabannec et des Abers, Mr Claude Guiavarch, Conseiller Général et Maire de Lannilis, Messieurs les Maires de Tréglonou, de Kersaint, de Plouguin, de Locbrevalaire, et de Saint Pabu, Mr Pajot, Vice-Président de la CCI de Brest et Mr Tréguer, Maire de Landeda ont visité les différents stands du village guidés par Jacques Caraës, l'enfant du pays et directeur de course. " L'organisation de l'arrivée de La Solitaire du Figaro était un véritable challenge pour tous que nous avons relevé avec brio. Une semaine durant, les visiteurs pourront profiter des diverses animations organisées pour l'occasion et cette belle semaine se terminera en beauté par la parade de clôture entre L'Aber Wrac'h et l'Aber Benoit." a déclaré Mr Tréguer, maire de Landeda.

16:10
Erwan Tabarly (Athema), 4e de la 39e Solitaire au classement général provisoire : « j’ai navigué propre »

« Ca a été dur. On a fait 300 milles de près. C’était une sacrée bouée de dégagement… J’ai du dormir 2 ou 3 heures sur cette dernière étape. On n’a pas eu des conditions où l’on pouvait facilement mettre le pilote pour aller se reposer. Mais c’était la dernière. L’objectif était de tout donner. Ca ne servait à rien de garder des forces. Je ne sais pas ce qui me manque pour gagner une étape. Ca viendra. Je n’ai jamais été très loin. Peut-être que je n’ai pas été assez extrême… Ce qui me caractérise, c’est que je suis toujours régulier. Il faut peut-être prendre un peu plus de risques… Mais bon, c’est à double tranchant. C’est une façon de naviguer.

J’ai la médaille en chocolat… j’aurais été super heureux de faire 3e, mais je suis content de la façon dont j’ai navigué, c’est le principal. Je me sens bien sur le bateau, j’ai fait des options qui me paraissaient correctes, je me suis bien amusé et j’ai navigué propre. »

16:27
François Gabart (Espoir Région Bretagne), 1er bizuth, 17e de la Solitaire : « Je sais maintenant que je suis bien adapté à cette épreuve »

« 17e… c’est pas mal même si je ne m’étais pas fixé d’objectif sur cette course, estimant qu’en tant que bizuth, il était difficile d’être régulier pendant 4 semaines. Et j’avais raison. Car j’ai fait une deuxième étape nulle. Mais j’avais accepté l’idée de faire des erreurs. Par contre, à côté, j’ai fait deux belles étapes au cours desquelles j’ai toujours remonté des places. Je suis assez fier de ça. J’ai appris beaucoup de choses et j’ai pris confiance en moi. Je sais que je suis capable de bien naviguer. C’est prometteur pour la suite, je sais que j’ai le potentiel pour bien marcher en bateau à voile et je sais maintenant que je suis bien adapté à cette épreuve. L’exercice du solo est un jeu qui me correspond à merveille, même si parfois c’est un jeu bête, pas très rigolo. Sur la 3e étape, par exemple, je me suis carrément mis en mode guerrier, pendant deux jours. Je ne pensais pas pouvoir tenir comme ça. J’ai découvert des choses sur moi en terme de volonté, de capacité à me battre. »

16:34
Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs, 7e au général) : "C'était vraiment difficile"

"On pourrait être dans le canal St Georges à se faire rincer… vu le vent qu’il y a, on est mieux à terre (rires)! Septième au général, c’est bien, c’est ma meilleure Solitaire du Figaro ; Je suis vraiment très content d’entrer dans les 10 premiers, de faire cette place de 7ème… même si je ne suis qu’à 9 minutes de la 5e place de Jeanne (Grégoire). C’est un gros progrès par rapport aux années précédentes, et c’est toute la magie de ce sport de finir à quelques minutes les uns des autres au bout de 230 heures de course. On va vraiment au bout de nous mêmes : hier dans le chenal de l’Aber Wrac’h, j’étais encore à bloc de chez à bloc, la tête dans l’eau pour surveiller les algues et ne rien lâcher., et je sais que Christopher (Pratt) et Jeanne (Grégoire) ont fait pareil, il faut se battre, encore et toujours jusqu’à la ligne. Comme on a tous les mêmes bateaux, très comparables en vitesse, il faut tout donner. Physiquement et moralement, cette édition était très dure… la pétole et la baston au près, ce sont vraiment les conditions les plus exigeantes, c’était vraiment difficile… Maintenant je vais passer l’hiver à essayer de trouver le secret pour gagner, car c’est vrai que claquer une étape me ferait du bien, maintenant. "

16:38
Jacques Caraës, directeur de course : " Une très belle satisfaction"

" Voilà deux éditions où on n’a pas trop de chance, avec des systèmes dépressionnaires qui nous empêchent de faire les parcours initialement prévus, mais on s’adapte à chaque fois et on s’en sort, ça c’est une très belle satisfaction. Je suis vraiment heureux aussi aujourd’hui d’avoir tout le monde au bercail, d’avoir réussi à rentrer l’ensemble de la flotte à l’abri avant ce coup de vent qui nous passe dessus en ce moment. Je pense que tout le monde est content d’être à terre aujourd’hui. Sur le niveau des coureurs, c’est clair que cette Solitaire tire vers le haut. Quand on regarde le podium, on voit qu’il y a à la fois beaucoup d’expérience et beaucoup de talent. Ils ne sont pas là par hasard… Je suis vraiment étonné aussi par les bizuths, dont les trois premiers François Gabart, Adrien Hardy et Isabelle Joschke sont d’une qualité exceptionnelle. Mais il n’y a pas de secret chez eux non plus : ce sont des marins qui s’entraînent dur tout l’hiver dans des centres d’entraînement performants, ils sont en forme, ils bossent à l’année pour progresser. Ces trois là sont de futurs champions, c’est évident. L’année prochaine ? Je pense que nous reviendrons vers une édition à quatre étapes, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment ".

16:42
Jean Pierre Nicol (Gavottes), 27e de la Solitaire du Figaro : « Il y a de l’espoir »

« C’est une Solitaire du Figaro très positive pour moi. Je suis encore un peu juste dans quelques compartiments notamment en vitesse mais j’ai souvent fait jeu égal avec les ténors du circuit. Si on m’avait dit au départ de l’épreuve que j’allais terminer deux fois dans les 20 premiers, j’aurais signé immédiatement. Je me suis rendu compte que j’avais les capacités ! Stratégiquement, tactiquement et dans la navigation, j’ai fait de gros progrès. Avec un peu plus d’entraînement, de préparation technique, je pense pouvoir jouer avec les 5 premiers, vraiment ! Il y a de l’espoir. »

16:48
Nicolas Lunven (Foncia), 16e au général : « je prends des notes …»

« Même si il y a une pointe d'amertume et de déception dans les étapes 2 et 3, il y a quand même du positif qu'il ne faut pas oublier. Pour ma deuxième participation à la Solitaire, pouvoir faire jeu égal avec des garçons comme Nicolas Bérenger, Fred Duthil ou Erwan Tabarly, ce n'est pas mal. J'ai réussi à tirer mon épingle du jeu à côté d'eux et c'est un point satisfaisant. Néanmoins, il sera nécessaire de faire un bilan de cette Solitaire, afin notamment d'identifier la cause de mes problèmes au portant. C'est quelque chose de plus difficile à comprendre, à analyser... Il y a du travail en perspective. Par rapport à l'année dernière, j'ai le sentiment d'avoir déjà pris conscience de tous les points qu'il va falloir améliorer pour la prochaine fois. Au lendemain de l'arrivée, je suis déjà en train de me projeter dans l'avenir et je passe mon temps à prendre des notes ! »

16:53
Jean-Charles Monnet (Degrémont Suez Environnement), 29e au général :

" L’objectif était de faire dans les 20, 25e et je n’en suis pas si loin. Ceci dit, je n’ai pas très bien navigué, j’ai des progrès à faire, notamment dans le tout petit temps qui m’a fait péter les plombs sur la première étape. J’ai pris beaucoup de plaisir malgré tout, dommage qu’on n’ait pas pu aller à l’île de Man, je m’y étais préparé, mais il faut bien faire avec la météo, on n’a pas le choix. J’ai bien progressé en gestion du bateau et du bonhomme, maintenant il faut que je trouve la bonne carburation dans la pétole. Il va falloir revenir l’an prochain !

16:54Armel Tripon (Gedimat) 24e au général : "j'aurais bien fait une 4e étape !"

« Dommage qu’il n’y ait pas une quatrième étape, parce que je serai vraiment prêt à repartir tant je me sens bien sur le bateau et dans la compétition. Pour moi, il y a un monde entre l’an dernier et cette année : j’ai progressé sur beaucoup de paramètres, à commencer par celui de ne plus refuser le combat avec les meilleurs. Je ne prends plus d’options suicidaires et je suis dans le match avec les bons. Sans mon erreur à Molène que je paie très cher, sans doute 10 places au général, le bilan comptable serait meilleur, mais ce qui est réellement important, c’est la progression, le niveau d’exigence auquel je suis arrivé et qu’il faut encore optimiser. Les Troussel, Morvan, Duthil sont à ce niveau d’exigence extrême sans lequel tu ne peux réussir. J’en suis proche mais il fat encore travailler. »

17:02
Vincent Biarnes (Côtes d’Armor), 13e au général : « pas si mal… »

« J’avais vraiment à cœur de finir sur une belle étape. C’est chose faite et j’en suis ravi. Je fais mieux que l’an passé et même si l’objectif de départ n’est pas vraiment rempli, je reste assez content de ce que j’ai fait. Treizième au général, ce n’est pas si mal pour une deuxième Solitaire. Et puis, la course était vraiment particulière cette année. Entre les conditions météo pour le moins tordues, les écarts de temps impressionnants, les modifications de parcours et le trafic maritime plus qu’intense auquel on a dû faire face, nos nerfs ont été mis à rude épreuve ! ».

17:22
Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), 10e au général : « bien soutenu »

« Ce que je retiens surtout, c’est la confiance de mon partenaire. Ils ont été formidables, toujours à me soutenir avec juste les regards ou les mots tout simples qui font du bien. Mine de rien, c’est la première fois que cela m’arrive dans ma carrière. Je savais que c’était essentiel, mais cela se révèle encore plus capital que je ne le pensais ».

17:46
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « je me sens très figariste »

« C’est top. Je suis hyper contente de terminer 5e, je me suis régalée, je me suis fait super plaisir sur l’eau, ce qui était le but. L’année dernière, si je n’avais pas chaviré j’aurais aussi fini dans les10 au général ; mais j’avais navigué en dents de scie, je m’en sortais bien au final, sur des petits coups à la fin. Cette année, c’était différent, j’étais toujours dans le match, je tentais des trucs… J’ai eu l’impression de me faire confiance. Mais je me dis quand même que c’est dur pour une fille d’aller gagner la Solitaire, il faut bien se rendre à l’évidence. Je ne sais pas pourquoi. Mine de rien, le bord de largue qu’on s’est fait hier, lorsque tu prends la barre à 5h du matin et que tu la lâches le soir en arrivant au ponton…entre temps, t’as fait que mouliner… Hier, c’est la première fois que j’arrive à tenir un bord de largue avec les mecs. Voilà. En fait, je me sens très figariste. Je fais partie des figaristes ! Pour une fois, je suis contente et fière de moi. Hier au ponton, je ne savais pas que j’avais réussi à passer Christopher et Nico, les larmes sont montée parce que 5e, ce n’est qu’à deux places du podium. Même si ce podium est loin en temps. »

17:43
Morceaux choisis à l’Aber Wrac’h
Tous les concurrents sont à bon port depuis la nuit dernière à l’Aber Wrac’h, où on a fêté comme il se doit les grands vainqueurs : les Troussel, Morvan, Duthil, Gabart & Co. Cet après-midi, le coup de vent qui avait amené la modification de parcours souffle sur le village, 30 nœuds, rafales à 40. On est mieux à terre. L’occasion de questionner les skippers de cette 39e Solitaire du Figaro, au fur et à mesure de leurs arrivées sur le village, de leurs visites chez les kinés de la course pour tenter de soulager des corps fourbus par ces 230 heures de course acharnée en trois semaines.

13/08/2008

10:18
Laurent Gouezigoux (Boistech) : "un nouveau départ"

"Cette Solitaire était pour moi un nouveau départ, puisque j'ai participé à ma première en 2006 et j'ai fait une parenthèse en 2007. Je manquais de préparation et j'ai eu l'impression de monter en puissance tout au long des trois étapes. J'ai même été en tête dans le premier tiers de la dernière. Bien évidement, le problème de ballastes couplé à l'entrée d'eau sur le rouf qui m'ont contraints à l'abandon dans le dernier sprint me frustrent, notamment par ce que je me sentais dans le coup. Mais bon, le circuit Figaro Bénéteau est extrêmement concurrentiel, et il faut énormément de travail pour occuper les avants postes. Globalement je suis satisfait, de ma prestation si l'on voit cette édition comme une étape dans ma carrière. Vivement l'édition 2009!"

Le film de la course


Marquée par des conditions météo qui ont contraint sans cesse la direction de course à adapter parcours et timings, cette Solitaire du Figaro consacre trois grands marins… et quelques autres. Voici, étape par étape, le résumé de cette 39e édition. Le film de la course, en quelque sorte.


Etape 1. La Rochelle – Vigo

Une course de lenteur décisive

Elle était la plus courte sur le papier (450 finalement réduits à 320 milles), elle a été la plus longue sur l’eau et s’est révélée décisive pour le classement général de cette 39e édition.

Cette première étape a été marquée par 60 heures de pétole, suivies d’un finish au près dans la brise et d’une réduction de parcours au Cap Ortegal, à 130 milles du port galicien de Vigo.

Dans la baie de La Rochelle, le coup d’envoi très poussif dans moins de 5 nœuds de vent puis les premières heures de course menées par Vincent Biarnes (Côtes d’Armor) vont en effet donner la couleur à ce marathon de lenteur. Au premier pointage de 4h00 du matin, après leur première nuit en mer, les 50 figaristes n’ont parcouru que 27,4 milles, à la vitesse moyenne de… 1,9 nœuds (5,3 km/h) ! Ce sera ensuite le même concours d’escargot sur un golfe de Gascogne transformé en glacis, l‘humeur des marins variant au grès des risées et des trous de vent. « En phase avec la météo », selon ses mots, Nicolas Troussel, prend les commandes de la flotte le lendemain du départ, en fin d’après-midi. A force de concentration et d’opiniâtreté, il parvient peu à peu à s’échapper, prenant un wagon à chaque souffle, et laissant ses poursuivants sur le carreau, y compris les plus proches, Christian Bos (Région Midi Pyrénées) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile). Après trois jours de mer, le skipper de Financo passe la ligne d’arrivée mouillée dans la magnifique baie de Santa Marta, au cap Ortegal, lundi 28 juillet à 15h50, 5h33 devant un dauphin très heureux, Christian Bos lui-même séparé d’une heure de Frédéric Duthil qui complète le podium. Derrière le marin de Plougasnou, déjà vainqueur en 2006, les écarts sont énormes. Tous les cadors à sa suite, qui hésitent entre espoir et résignation, comptent bien sur les deux étapes suivantes pour tenter de changer le cours de l’histoire. La direction de course décidera de retarder le départ d’une journée pour laisser aux navigateurs, fourbus après un convoyage de 130 milles vers Vigo, le temps de se reposer pendant 24 heures…


Etape 2 Vigo-Cherbourg-Octeville


575 milles sous spi entre cargos, courants et cailloux


Avec un vent aux abonnés absents dans la baie de Vigo, les marins vont patienter 5 heures avant de s’élancer au large des îles Cies, sur un très original départ « à l’anglaise ». En théorie, ce deuxième acte de 575 milles promet quelques séquences dramatiques avec, pour les 50 protagonistes, 4 difficultés principales à surmonter : la remontée le long des côtes espagnoles, pour atteindre, dans des vents faibles, le cap Finisterre ; une traversée du golfe de Gascogne en compagnie des cargos, et surtout le passage à la pointe Bretagne puis du Raz Blanchard avec des coefficients de marée de 100 promettant 6 à 8 nœuds de courants contraires. Comme souvent sur La Solitaire, cette étape s’est jouée dès le franchissement du premier obstacle. Et c’est le tout frais quadragénaire Gildas Morvan (Cercle Vert), après avoir optionné sous spi le long des côtes de la Galice, qui parvient en tête au virage du cap Finisterre, à l’aube du deuxième jour de course. Premier à empanner il est aussi le plus prompt à bénéficier d’un vent d’ouest de 15 nœuds. Dès lors, il va faire cavalier seul jusqu’à l’arrivée à Cherbourg-Octeville, maintenant en permanence 10 milles de marge sur le peloton de chasse et n’hésitant pas, par peur de tout perdre dans le jus du Raz Blanchard, à aller flirter de très près avec les cailloux de la pointe du Cotentin. Dans ce long périple sous spi disputé dans des vents medium, quelques concurrents vont laisser des plumes. Franck Le Gal (Lenze) démâte après avoir été abordé par un cargo dans les brumes du golfe de Gascogne. Le normand Eric d’Hooghe (FMC Recyclage-Thomson Recyclage), en panne de pilote, jette l’éponge à son tour. Certains concurrents vont perdre de précieuses places dans le Fromveur, voire dans l’archipel de Molène, d’autres en empruntant l’extérieur des îles anglo-normandes. Le 4 août à 18h26, Gildas Morvan arrive en vainqueur (sa 4e victoire d’étape en 13 participations) dans le port Normand, après 3 jours et 3 heures de mer. Nicolas Troussel (Financo) auteur d’une superbe remontée tout au long de la course, parvient à se hisser en 2e position. Derrière, c’est Christopher Pratt (DCNS 97) qui vient à bout de la superbe bagarre au contact entre une bonne dizaine de poursuivants dont Thiery Chabagny (Suzuki Automobiles), Erwan Tabarly (Athema), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), Romain Attanasio (DCNS 62), Jeanne Grégoire (Banque Populaire), Jean-Pierre Nicol (Gavottes) et Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs).


Etape 3 : Cherbourg-Octeville – l’Aber Wrac’h via Brittany Buoy (471 milles)


300 milles de près, 150 de portant…


Une dépression très creuse est annoncée sur l’Irlande, générant des vents de 40 nœuds susceptibles de piéger la flotte dans le canal St Georges, au retour de l’île de Man. Une fois de plus, la météo contraint la direction de course à revoir sa copie. L’étape record n’aura pas lieu, va pour un parcours très rude de 500 milles : il faut aller virer la bouée Brittany Buoy, 250 milles au large de la Bretagne avant de revenir vers l’Aber Wrac’h. Un gigantesque parcours banane, en somme. Au départ de Cherbourg-Octeville, le leader du général Nicolas Troussel (Financo), s’élance en tête mais commet l’erreur de choisir une route à l’intérieur de la Manche, par le nord d’Aurigny. Il s’isole et se retrouve dans le ventre mou du classement, avec une dizaine de milles de retard. Le peloton est passé à l’est de Guernesey, mais ceux qui mènent sont les extrêmes sudistes descendus à la côte bretonne : Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), Armel Tripon (Gedimat) etc. Ils trouvent les premiers la bonne bascule et s’attaquent à un énorme bord de près. La mer dure et diverses avaries ont alors déjà raison de 8 bateaux qui abandonnent. Ils ne sont plus que 38 à lutter contre des vents d’ouest-sud-ouest de 30 nœuds et une mer hachée. Le passage à la bouée est une délivrance pour tous. « 300 milles de près, 150 milles de portant », résumera Troussel. Les spis se gonflent et la flotte fond directement sur l’Aber Wrac’h, puisqu’un nouveau coup de vent oblige la direction de course à ôter du parcours le passage à Sein initialement prévu, afin de mettre la flotte au plus vite à l’abri. A l’attaque constante, trois hommes se détachent en tête : Frédéric Duthil, Gildas Morvan (Cercle Vert) et Laurent Pellecuer (Dr Valnet Aromathérapie). A 10 milles de l’arrivée, Duthil est entre la marque et ses deux chasseurs. Il remporte l’étape haut-la-main et souffle du même coup la 3e place au général à un Erwan Tabarly (Athema)) pourtant encore très régulier aux avant-postes (4e). La lutte pour la deuxième place est sublime entre Morvan et Pellecuer qui finissent en match race sur le plateau du Libinter, Morvan réussissant à doubler Pellecuer dans les tous derniers mètres. Nicolas Troussel limite bien les dégâts : 18e à un peu plus de 2h, son avance de 6 heures n’a fondu que d’un tiers. Il remporte donc pour la deuxième fois La Solitaire du Figaro, devant Gildas Morvan et Fred Duthil. Podium simple : le vainqueur de l’étape 1 est 1er au général, celui de l’étape 2 est 2e et le lauréat de la troisième monte sur la troisième marche de ce même podium final. Chez les bizuths, c’est François Gabart (Espoir Région Bretagne) qui empoche la mise devant Adrien Hardy (Agir Recouvrement) et Isabelle Joschke (Synergie). A l’Aber Wrac’h, les habitants ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir les marins. La fête peut commencer