La Volvo Ocean Race se met au vert © DR \ Team ABN AMRO
Parcequ'il n'y a pas que la performance du bateau qui compte ... La Volvo Ocean Race va participer au projet pionnier d’étudier comment les océans ont été infectés par des navires qui y déversent des milliards de tonnes d’eau ballastées. Tous les bateaux concurrents de la Volvo Ocean Race 2008-2009 seront impliqués dans le programme initié par le partenaire logistique officiel de la course, Wallenius Wilhelmsen Logistics (WWL).
L’équipier embarqué en charge de la production d’informations média sera responsable des prélèvements réguliers d’échantillons d’eau de mer qui seront analysés ensuite avec un « luminomètre » dont le principe est basé sur la bioluminescence. Cette recherche en mer implique l’enregistrement de l’ensemble de toutes les données observées qui feront l’objet d’un rapport final à l’issue de la course.
Le tracé 2008-2009 de la course va procurer aux scientifiques une rare opportunité d’analyser la biomasse des eaux éloignées des routes maritimes régulières.
WWL, un des leaders de la logistique et du transport maritime, fortement impliqué dans l’action environnementale, est particulièrement enthousiasmé par ce projet qui va ouvrir de nouvelles opportunités aux scientifiques de pointe qui cherchent à déterminer comment de nouvelles espèces envahissantes trouvées dans les eaux ballastées perturbent l’écosystème des grands océans de la planète.
“Les espèces étrangères envahissantes sont l’une des quatre agressions majeures qui menacent les océans. Les trois autres étant le changement climatique global, la pollution marine et la surpêche », souligne Melanie Moore, Chef du Département Environnement chez WWL.
« Ce que nous voulons étudier, c’est la quantité d’espèces différentes présente sur le parcours de la course. C’est la contribution que peuvent nous apporter les équipages. Le but est de mener des recherches qui conduiront à inventer, pour le futur, de nouveaux systèmes de traitements des eaux ballastées », ajoute-t-elle.
Le corps maritime des Nations Unies, l’International Maritime Organisation (IMO) travaille à amener les nations membres à ratifier une convention qui forceraient les pays à s’assurer que leurs navires traitent leurs eaux ballastées de telle sorte qu’ils ne transportent pas d’espèces envahissantes d’un océan à l’autre.
Chaque pays sur la route de l’édition 2008-2009 de la Volvo Ocean Race est soumis aux attaques d’espèces envahissantes, de l’ostrea gigas (huître) en Afrique du Sud, qui a causé l’europhication du milieu*, au Gymondinium catenatum en Chine, une algue responsable de l’empoisonnement des fruits de mer.
*Enrichissement artificiel d’une eau en matières nutritives d’origine industrielle qui peut perturber l’équilibre biologique des eaux par la diminution de l’oxygène dissous.
Afin de mettre l’importance de cette recherche en perspective, l’IMO a lancé une mise en garde alarmiste sur les menaces des ces espèces envahissantes maritimes transportées à travers le monde par les eaux ballastées.
Contrairement à d’autres pollutions marines dont l’environnement peut éventuellement se remettre, l’impact des espèces envahissantes marines est souvent irréversible.
La Volvo Ocean Race 2008-2009 sera la 10ème édition de ce marathon planétaire. Lancé d’Alicante en Espagne le 4 octobre prochain, elle passera pour la première fois, à Cochin en Inde, à Singapour et à Qingdao en Chine, avant de s’achever, pour la première fois de son histoire également, à Saint Petersbourg en Russie.
Disputée sur un parcours de quelques 37,000 milles, passant par 11 ports différents sur un programme de neuf mois, la Volvo Ocean Race 2008-2009 est le plus grand événement nautique international destiné aux équipages de navigateurs professionnels.
Source : Anne Massot