33 AMERICA'S CUP (LE GRAND BAZAR)

Lorsque Alinghi prend le contrôle de la situation

© Thierry Martinez

Il y a deux semaines, la Court Suprême de New York Cour statuait en faveur du Defender Alinghi en déterminant une "période d'attente' jusqu'à la conclusion du procès l’opposant au Challenger BMWOracle. Ce jugement a démarré l'horloge le 12 Mai 2008 pour les 10 mois de préavis obligatoire repoussant la 33e America's Cup Match à la mi Mars 2009 au plus tôt. De plus, un deuxième coup bas était porté à la stratégie américaine, lorsqu’Alinghi réussissait à consolider son appel en cours avec ledit jugement, contestant ainsi la validité du Challenger Américain.

Les deux parties seront entendues par la court d'appel le 5 Juin 2008 avec une décision finale attendue dans le courant de l'été. La logique voudrait que la date de la prochaine América's Cup soit à nouveau reportée d'encore quelques mois. Etant donné que le système juridique américain a accepté qu'une période d'attente était applicable pendant la durée de la procédure judiciaire, on peut raisonnablement penser que l’America’s Cup aura bien lieu pendant l’été 2009.


Qu'est-ce que cela signifie pour le Challenger BMWOracle?
Le fait que le juge ait statué pour une « période d'attente» est un revers dans la stratégie de BMWOracle. En effet, avec une régate originellement programmée dans leurs esprits pour Octobre 2008, ils avaient commencé à construire leur bateau en fin d’année 2007 et le « missile American » doit être lancé dans le courant du mois de juin. BMWOracle avait décidé de concevoir et construire leur bateau sans attendre les résultats des juges alors qu'Alinghi a prit un énorme risque en attendant la décision finale du tribunal.

Imaginez la situation si le juge new yorkais avait statué en faveur des Américains pour un match en Octobre 2008! BMWOracle aurait gagné la course faute de concurrent car Alinghi n'aurait pas eu le temps de construire un bateau suffisamment efficace en si peu de temps. Cette stratégie aurait pu payer pour BMWOracle et aurait été une véritable catastrophe pour l'équipe Suisse. Ce n’est pas le cas et le coup est très sévère pour l’équipe Américaine. La déception doit être énorme à l’heure qu’il est outre atlantique. Mais ce n’est pas fini !

Le Certificat d'Enregistrement - Un document crucial
Le fondateur de l'America's Cup, George Shuyler a été très clair quand il a écrit dans le «Deed of Gift»: « le Defender est en droit de savoir a quoi ressemble le bateau du Challenger, afin qu'il puisse répondre au défi avec un bateau de son propre type, s’il le souhaite ». Le Deed of Gift précise en outre que le Challenger devra envoyer le « certificat d'enregistrement » de leur navire au Defender « dès que possible ».

Bien que le «dès que possible» ne soit évidemment pas une date ferme, il est important de se souvenir que BMWOracle a déposé son Défi aux Suisses le 11 Juillet 2007 et qu'ils leur restent à fournir le fameux « certificat d'enregistrement ». Après quasiment un an de délai, sommes-nous maintenant au-delà du «dès que possible»?

Comme G. Shuyler le déclarait «le Defender a le droit de savoir», il semble qu'Alinghi ait demandé ce document depuis plusieurs semaines et fait valoir que BMWOracle aurait dû fournir ce certificat avant Noël. Les Suisses estiment que ce retard est en contradiction manifeste avec l'acte de donation de la Coupe. De plus, ils s'interrogent sur des contradictions entre les quelques informations connues du navire américain et certains détails du certificat présentés dans le recours déposé auprès de la Court d'appel.

Nombreux sont ceux qui pensent que le bateau de BMWOracle est un trimaran, mais personne n'en n'est vraiment certain. Cette information essentielle dans la stratégie de défense d’Alinghi doit être révélée par le dit «certificat d'enregistrement ».

Est-ce un piège pour le Challenger Américain?
Alinghi aurait déjà dû commencer la construction de leur bateau, toutefois, ils maintiennent ne pas avoir suffisamment d'informations sur leur adversaire afin de savoir avec précision ce qu'il leur faut construire pour répondre au défi Américain. C’est un peu comme si BMWOracle avait défié Alinghi en annonçant qu'ils se présenteraient avec une arme à feu sans préciser si c'est un pistolet ou un canon! Jusqu'à maintenant, Alinghi a essentiellement réfléchi à la conception et à la construction de leur bateau en aveugle (ou partiellement aveugle en tous cas).

Par contre, le 'certificat d'enregistrement' pourrait également devenir un véritable piège pour les Américains. Si BMWOracle avait maintenant le projet de construire plusieurs bateaux, ils seront sans doute très nerveux à l’idée de lancer leur premier coursier car ils courront le risque très réel d'être obligés de l'utiliser pour la course.

Est-ce que l'argument de BMWOracle est «nous pouvons construire autant de bateaux que nous souhaitons tant qu'ils correspondent aux mensurations de notre défi déposé en son temps (mensurations très vagues au demeurant) et quand nous déciderons celui que nous voulons utiliser, nous vous donnerons le certificat d'enregistrement'.
Serait-ce là leur interprétation du «dès que possible » - c'est-à-dire « quand nous sommes prêts? »

Lorsque le Defender contrôle la situation? 2ème partie



Alinghi prend t'il la tête de la course?

Suite à l'état des lieux dressé d’hier sur la prise de contrôle d'Alinghi, nous étudions aujourd'hui certaines des stratégies possibles des deux protagonistes.

Quand une stratégie audacieuse se retourne contre son auteur!
En repoussant l'America's Cup en 2009 et comme pour ajouter de la douleur à la misère de BMWOracle, le processus juridique a donné au bureau d'étude d’Alinghi l’opportunité d'explorer différents types de bateaux. Les Suisses ont maintenant plus de temps pour réfléchir avant de lancer la construction de leur navire et surtout pour son futur développement une fois mis à l’eau. Le Defender peut également décider de concevoir et de construire plusieurs bateaux puisque lui, n'est pas tenue de désigner son bateau de course avant le jour de la première régate.


Si BMWOracle avait su qu'il avait plus d'un an pour concevoir, construire et tester sa machine de guerre, il est plus que probable que son planning d'étude et de construction aurait été différent. Les Américains auraient conçu un bateau plus puissant et donc potentiellement beaucoup plus rapide. Au lieu de ça, il risque d'être forcé de donner très bientôt plein d’informations au Defender alors que ce dernier n'a pas encore commencé à construire son propre bateau. Une telle situation ressemble de plus en plus à un véritable cauchemar pour le Challenger.

Attention! C'est pas le premier venu!
Toutefois BMWOracle n'est pas le premier venu et aura sans doute conçu un bateau avec toute une série de gréements de tailles diverses pour s'adapter aux différents lieux de régates possibles ainsi qu’aux conditions météorologiques potentiellement rencontrées. De plus, il aura beaucoup plus de temps pour en apprendre les finesses et les réglages en le lançant le plus tôt possible.

Consentement mutuel?
L’acte de donation de l’America’s Cup (Deed of Gift) indique que les deux concurrents peuvent éventuellement se mettre d'accord sur presque tout sur la base du « consentement mutuel »‘.
En ayant eu cette longue et pénible bataille juridique, les deux équipes ont donné le ton pour un «Match hostile » et la communication entre Alinghi et BMWOracle est en lambeaux. Le « consentement mutuel» ne faisant plus partie du langage de ces deux équipes, il semble que l'équipe pouvant souffrir le plus de cette situation hostile est à nouveau BMWOracle.

Comment peut-on dire çà lorsqu’il y a seulement quelques semaines le Challenger semblait avoir pris l’ascendant sur le Defender?
Tout simplement parce que le Deed of Gift favorise largement le Defender. Voyez plutôt.

• En dehors de choisir la date, le Defender choisit le lieu.
• Il sait bien à l'avance avec quel type d’arme le Challenger va venir le rencontrer.
• Il n’a lui même rien à dévoiler au Challenger avant le jour de la première régate.
• Il nomme les jaugeurs, juges et les arbitres en charge de la gestion des courses.
• Il écrit les divers règlements de courses.
• Il régit à peu près tout et n'importe quoi et pourrait même être autorisé à changer de bateau entre les courses s’il le souhaite.

Le règlement de l’America’s Cup est ainsi fait et il est loin d’être équitable. Un match hostile est un peu comme grimper l'Everest sans oxygène pour le Challenger. Une chose est certaine au vu de la situation actuelle, il faut s’attendre à ce qu’Alinghi ne donne pas un pouce de répit à BMWOracle.

Imaginons une des stratégies du Defender pour un match pendant l'été 2009?
Lorsque toutes les informations sont fournies au Defender, Alinghi peut décider de construire un bateau similaire a celui de son adversaire ou, et c’est plus probable, il peut choisir une autre voie architecturale.
Imaginons que le bateau américain soit un trimaran pesant 10 à 12 tonnes et soit optimisé pour 12 à 15 nœuds de vent. Une redoutable machine avec un éventail de mâts et voiles adaptables aux différents lieux et conditions de vent.
Le Defender peut concevoir un catamaran pesant 7 à 8 tonnes. Un multicoque parfaitement optimisé pour 5 à 8 nœuds de vent.
Il peut alors choisir un endroit où le vent est très léger voir même sélectionner Valence comme lieu de régate et décider que les courses débuteront à 8 heures du matin quand il n'y a pratiquement pas un souffle d’air pendant la saison chaude, comme on a pu le voir lors de la dernière America's Cup.

Sachant que l'équipe suisse est le spécialiste de la régate en catamaran sur le lac de Genève, ils savent parfaitement comment concevoir et construire un multicoque extrêmement léger, une véritable fusée dans des conditions de vent faible. Même avec plusieurs tailles de gréements dans leur artillerie, comment le Challenger américain se comportera t-il contre le missile suisse spécialement conçu pour le petit temps ?

Un Challenger n'a jamais remporté un match hostile
Malheureusement et comme chacun peut le constater, l'acte de donation de l’America’s Cup a été rédigé pour favoriser le Defender. Un Challenger n'a jamais remporté un match hostile dans l'histoire de l'America's Cup et compte tenu des règles très ‘particulières’ de ce trophée, il n'est pas étonnant que le New York Yacht Club ait défendu la Coupe pendant 132 ans avec succès.
A moins que le Challenger aie pris une longueur d'avance dans le secteur technologique, il n'a pratiquement aucune chance de gagner l'America's Cup dans ces conditions. Avec le jugement récemment rendu, BMWOracle vient de perdre cet avantage et leur situation pourrait être considérée comme désespérée.

Que faire maintenant?
Un "match hostile" avec un Defender qui détient tous les «as» dans son jeu est le scénario le plus défavorable pour le Challenger. Coincé et dos au mur, BMWOracle a maintenant une occasion unique de choisir:
• Vont-ils continuer avec leur «match» sans avoir pratiquement aucune chance de le gagner?
• Vont-ils "jeter l’éponge" avant qu'il ne soit trop tard et négocier un nouveau protocole avec le Defender?
• Ou, comme en 1988, allons-nous assister à un autre mis-match pour la 33e America's Cup en 2009?

Seul le temps nous le dira mais quel gaspillage s’il s'agissait de ce dernier?

Alain Gautier renonce à La Solitaire... pour la Coupe

© George Johns/Alinghi



Appelé à renforcer sa collaboration avec le Team Alinghi sur la prochaine Coupe de l'America, Alain Gautier est contraint d'annuler sa participation à la prochaine Solitaire du Figaro Suzuki. Le jeune et prometteur skipper Nicolas Lunven a été choisi pour lui succéder à la barre du Figaro FONCIA.

Interview d'Alain Gautier du Team FONCIA :
Alain Gautier, pouvez-vous nous expliquer le contexte et les raisons de votre choix ?
"J'ai dû prendre une décision difficile tant la Solitaire du Figaro est une course que j'adore, j'en ai fait quinze. Mais l'opportunité de la refaire se représentera sûrement dans les années à venir. Par contre, l'opportunité de participer à la prochaine Coupe de l'America, elle est unique. Je travaille comme consultant pour le Team Alinghi depuis février dernier. Tant que l'on ne savait pas de manière certaine que la Coupe se ferait bien en 2009, notre association n'engendrait pas de modifications du programme que l'on s'était fixé avec FONCIA, la Solitaire du Figaro et le circuit D35. Maintenant que l'on sait que l'America's Cup se fera en 2009, on est passé à une vitesse supérieure au niveau de notre collaboration. Sachant que l'on ne veut pas faire les choses à moitié, il faut savoir faire des choix. Nous avons donc décidé d'un commun accord avec FONCIA de suspendre ma participation à la Solitaire du Figaro."

Ton rôle au sein du Team Alinghi a-t-il évolué ?
"Je suis coach pour les entrainements en multicoque 60 pieds qui vont d'ailleurs reprendre bientôt et consultant auprès du design team. Maintenant que l'on est sûr de courir en multicoque en 2009, ce travail de consultant design va me prendre encore plus de temps auprès du Team Alinghi. Il va falloir mettre les bouchées doubles pour être prêt dans les temps."

C'est une forme de reconnaissance ?
"Je ne suis que consultant. J'essaie d'apporter à Alinghi mon expérience en multicoque. Vu les compétences qu'il y a dans ce team, mon apport ne sera que minime par rapport à la globalité du projet. Mais je sais aussi que les victoires, quels que soient les supports, ne sont possibles que grâce à l'accumulation d'une somme de petits détails et de talents mis à bout à bout. C'est grâce à cette accumulation de petits détails que l'on gagne. Alinghi l'a prouvé en remportant les deux dernières Coupe de l'America. Ils ont montré qu'ils avaient les compétences et qu'ils savent s'entourer. A partir de là, c'est vrai que je suis heureux de participer à cette aventure originale car une Coupe en multicoque, c'est original !"

Le Team FONCIA sera présent sur la Solitaire du Figaro puisque Nicolas Lunven s'est vu confier la barre de ton Figaro. Pourquoi ce choix ?"On connaît le talent de Nicolas Lunven, il a fini premier bizuth l'année dernière sur la Solitaire et réalisé une très belle Transat AG2R avec Jeanne Grégoire. En plus d'être doué, Nicolas est quelqu'un de très agréable et très sympathique. Le choix était assez évident, d'autant que c'était aussi l'opportunité d'aider un jeune qui n'avait pas de sponsor alors qu'il mérite largement d'être sur la ligne de départ de la Solitaire... ".

Jacky Lorenzetti, Président du directoire du groupe FONCIA :
"La Coupe de l'America est un véritable symbole d'innovation et de performance que tout marin rêve un jour d'atteindre. Nous sommes fiers que le détenteur de la Coupe de l'America sollicite l'expertise de notre skipper. C'est une belle récompense pour Alain Gautier et pour FONCIA dont l'histoire commune dure depuis près de 10 ans. Cette évolution est bien en lien avec la vie de l'entreprise qui est en quête permanente de réussite et de nouveaux challenges. C'est également pour ces raisons, que nous avons décidé de confier la barre du Figaro FONCIA à un jeune skipper de talent, Nicolas Lunven, dont la détermination et l'enthousiasme seront des atouts précieux dans cette compétition réputée exigeante."

Nicolas Lunven, skipper du Team FONCIA pour la prochaine Solitaire du Figaro Suzuki :
"Je remercie FONCIA et Alain Gautier de m'offrir la chance de participer à ma seconde Solitaire du Figaro. C'est bien sûr une énorme fierté de prendre la succession d'Alain. C'est vraiment une superbe opportunité pour moi de pouvoir intégrer le Team FONCIA pour cette Solitaire... Alain Gautier, Michel Desjoyeaux, ce n'est pas rien ! Il s'agit de deux grands noms de la course au large et de la voile française."

La SNG attend le résultat avec impatience

© Guido Cantini/ACM


La Société Nautique de Genève porte l'affaire devant la Chambre d'Appel et attend le résultat avec impatience

La Société Nautique de Genève (SNG), Defender de l'America's Cup, porte aujourd'hui l'affaire devant les cinq juges de la Chambre d'Appel de la Cour Suprême de New York. Le yacht club suisse avait réussi à renforcer son appel de la décision du Juge Cahn du 12 mai 2008 avec l'appel accéléré du 14 avril. Il continue maintenant de souhaiter une résolution rapide au litige initié par le Golden Gate Yacht Club (GGYC) il y a près d'un an.

Les juges David Saxe, Eugene Nardelli, Karla Moskowitz, Rolando Acosta et Leland DeGrasse ont accordé 30 minutes à la SNG et au GGYC pour entendre leurs arguments respectifs. Pour les deux parties, il s'agissait de la dernière opportunité de présenter leur exposé devant la Cour qui devrait rendre le jugement dans un délai réduit.

"Nous sommes ravis d'avoir fait entendre nos arguments devant la Chambre d'Appel quant à la validité du défi du GGYC tout en cherchant à obtenir des précisions sur la date et le lieu de la 33e America's Cup, a déclaré Lucien Masmejan, principal avocat de la SNG. Les ordonnances du Juge Cahn ont laissé plusieurs questions sans réponses et nous espérons que la Chambre d'Appel prendra en compte notre position. Les juges en charge de l'affaire ont semblés réceptifs et nous attendons avec impatience leur jugement. Nous espérons qu'en renforçant notre appel et en demandant une procédure accélérée, nous pourrons minimiser les délais inutiles. Nous avons hâte de voir enfin s'arrêter les perturbations imposées à l'America's Cup par la stratégie juridique opportuniste de BMW Oracle Racing.”
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Oracle satisfait de l’audience auprès de la Cour d’appel


Le GGYC est satisfait de l’audience auprès de la Cour d’appel et souhaite une décision rapide, de même qu’un match de Deed of Gift dans les meilleurs délais

Le Golden Gate yacht Club a annoncé aujourd’hui qu’il était très satisfait de l’audition qui s’est tenue auprès de la Division d’appel de la Cour Suprême de l’Etat de New York, et qu’il souhaitait une réponse prompte afin de pouvoir disputer le match de la prochaine America’s Cup dans les meilleurs délais.

« Comme quasiment tous les membres de la communauté vélique, nous souhaitons que cette action en justice trouve un épilogue rapide, si possible avant la fin du mois de juin, et disputer la prochaine America’s Cup dès que possible », a annoncé le porte parole du club Tom Ehman.

Ehman a ajouté que la Cour avait une excellente compréhension de la situation, et qu’elle avait posé des questions difficiles aux représentants de la Société Nautique de Genève (SNG). Le GGYC a par ailleurs répondu aux questions précises de la Cour.

L’audition d’aujourd’hui a eu lieu suite au recours déposé par le Defender, Société Nautique de Genève/ Alinghi, concernant la décision du juge de la Cour Suprême de l’Etat de New York Herman Cahn, affirmant que le GGYC était le challenger désigné pour la prochaine America’s Cup.

La SNG / Alinghi a également recouru contre la décision du Juge Cahn selon laquelle le match devrait se dérouler au mois de mars, demandant un délai supplémentaire.

D’après les règles de l’America’s Cup, le Defender bénéficie d’un délai de dix mois pour se préparer. SNG / Alinghi demandent plus de 22 mois de délai suite au défi du Golden Gate Challenge du mois de juillet 2007.

« Les arguments présentés aujourd’hui par la SNG / Alinghi sont identiques à ceux déposés précédemment auprès du juge Cahn, et déjà rejetés par ce dernier», a commenté Ehman. « Nous avons confiance en notre statut de Challenger of Record et nous nous réjouissons de participer prochainement à la compétition, sans nouveaux délais. »

La Coupe n'ira pas à Cuba !

© Ivo Rovira/Alinghi


Déclaration d'Ernesto Bertarelli
Suite à un article trompeur du journal italien La Republica lundi, Ernesto Bertarelli, président d'Alinghi, Defender de la 33e America's Cup, a nié aujourd'hui toute intention d'organiser la prochaine édition à Cuba. "Si la Cour de New York nous demande de courir un Deed of Gift Match contre le Golden Gate Yacht Club, le choix du lieu sera pris au moment voulu, mais nous n'organiserons pas l'événement à Cuba", a t'il déclaré depuis son bureau à Genève.


Les références à Cuba comme possible site d'accueil de la 33e America's Cup ont été publiées dans la presse (dans Il Corriere della Sera du 19 mars 2008 et The Independent du 23 mars 2008) et ont également été utilisées par les représentants du Golden Gate Yacht Club lors d'une conférence à Valencia (voir le Valencia Sailing Blog du 31 mai 2008). Cuba a en outre été mentionné avec ironie lors d'une conversation informelle entre Ernesto Bertarelli et un groupe de journalistes samedi dernier à Genève. Ce dernier n'a toutefois jamais suggéré que Cuba puisse être le lieu choisi pour la 33e America's Cup. "Je ne veux pas qu'une mauvaise blague qui circule depuis plusieurs mois soit mal interprétée ou utilisée hors de son contexte", a déclaré Ernesto Bertarelli.



Source : Alinghi

32e America’s Cup : souvenirs de journalistes

© Thierry Martinez


Pour fêter l’anniversaire de notre victoire cette semaine, nous avons demandé à des journalistes spécialisés de partager leurs souvenirs de la 32e America’s Cup. Ils sont tous sont des grands noms de la presse nautique et certains d’entre eux suivent le plus ancien trophée sportif depuis des décennies...

Magique



Après avoir passé assisté aux premiers matchs de la 32e America’s Cup sur l’eau à bord du bateau officiel du Defending Yacht Club, c’est à la Société Nautique de Genève que j’immortalisais les réactions des supporteurs d’Alinghi avec mon appareil photo. Deux écrans géants retransmettaient le match du 3 juillet. Le club house n’avait jamais été aussi rempli, trois générations de navigateurs alternaient applaudissements et atermoiements à chaque rebondissement. A quelques longueurs de l’arrivée je me plaçais face aux spectateurs, dos à l’écran, pour saisir leurs réactions au moment du passage de la ligne. En quelques secondes je voyais leurs visages passer de l’effroi à l’incrédulité, certains se tenaient la tête entre les mains, d’autres se mordaient les doigts, d’autres encore avaient commencé à lever les bras vers le ciel dans un élan de joie mais s’étaient arrêté net. On entendait des « noooonn » et des « ouiiiiii », ponctués de « mais qui a gagné ?!». Je ne voyais pas les images de Valence, juste le public de la Nautique. Puis tout d’un coup ils se sont tous dressés en hurlant leur joie, chacun embrassant un proche. Alinghi avait gagné, l’America’s Cup restait en Suisse. C’était magique.

Brice Lechevalier, Skippers Magazine

32e America’s Cup : souvenirs de journalistes (Régate 2)

© Thierry Martinez

Une histoire suisse


"Des pas qui s'étouffant dans la neige fraîche, le froid piquant de la nuit alpine, le bonheur de se réveiller sous une couette mouelleuse, de tirer le rideau et d'admirer les flocons n'en plus finir de recouvrir les arbres. Si je devais garder un souvenir de la victoire d'Alinghi à Valence, ce serait aussi cela, une sorte de rêve embrumé et mélancolique, la nostalgie d'un village des Grisons. J'ai bien failli ne jamais arriver à Lenzerheide, ce soir de mars 2006, alors que la nuit n'était plus qu'un nuage blanc, que les phares du car postal peinaient à pénétrer. C'est sans doute aussi dans cette station de ski, 2.000 mètres au-dessus du niveau des vagues, qu'Alinghi a commencé à préparer sa victoire. Un an plus tard, l'eau avait remplacé la neige, mais le ciel était toujours aussi bleu et le soleil éclatant. Et sur la mer, comme sur les pentes du Lenzerhorn, il ne s'agissait encore que d'une histoire de glisse, de carres bien affûtés. Une histoire suisse."


Eric Bernaudeau, Agence France Presse

RETRO:
Reportages
26.06.2008 (00:09 CET) - Valencia (ES)

Compte à rebours pour la victoire : Manche 3 du 32e America’s Cup Match


Valencia (SPAIN) 26 june 2007. 32nd America's Cup Match. Day1 Race1. Alinghi (blue flag) vs. Emirates Team New Zealand (yellow flag). ETNZ leading the race after the first upwind mark.
(Photo crédit: Ivo Rovira/Alinghi)Un point partout à l'aube de la troisième journée.

Il y a un an, lorsque Alinghi a pris le départ de la troisième manche, les deux équipes étaient à égalité.

Alinghi avait remporté le premier match samedi, et Emirates Team New Zealand le second dimanche. Rodney Ardern, aux bastaques et au winch à bord de SUI100, était alors très réaliste quant à ce score : "nous avons beaucoup de respect pour notre concurrent et nous savions qu'ils seraient un challenger à la hauteur. Nous ne nous attentions pas à gagner 5-0. Nous serions vraiment idiots de penser cela. C'est loin d'être terminé".



Lisez ce qui suit pour revoir qui était à bord lors de cette troisième journée, ce que les équipiers ont déclaré et quel bateau a remporté la seconde manche de cette bataille de titans...

Manche 3 du 32e America’s Cup Match : Morning News

Brise thermique d’est de 6 à 10 noeuds, se renforcant éventuellement 12 noeuds en fin d’après-midi. Nuageux, T 25°.

Liste des équipiers de SUI100
Numéro un Pieter van Nieuwenhuyzen
Pont-avant Curtis Blewett
Pied-de-mât Francesco Rapetti
Piano Josh Belsky
Wincheur Mark McTeigue
Wincheur Matt Welling
Régleur Simon Daubney
Régleur Lorenzo Mazza
Wincheur Will McCarthy
Régleur Grand-voile Warwick Fleury
Stratège / chariot Murray Jones
Bastaques / piano Dean Phipps
Bastaques / wincheur Rodney Ardern
Navigateur/ Juan Vila
Cellule arrière – Bastaques/ Ernesto Bertarelli
Tacticien/ Brad Butterworth
Barreur/ Ed Baird



Alinghi en chiffres :

Numéro de voile : SUI100
Yacht Club : Société Nautique de Genève
Pays : Suisse
Equipe créée en : 2000
Président du syndicat : Ernesto Bertarelli
Skipper : Brad Butterworth
Barreur : Ed Baird
Architectes : Rolf Vrolijk et le Alinghi design team
Chantier : Décision S.A Switzerland et le Alinghi boatbuilding team

Manche 3



Defender Vs Challenger
Alinghi (SUI100) Vs Emirates Team New Zealand (NZL92)
Alinghi, le Defender de l’America’s Cup, a le pavillon bleu, c’est-à-dire une entrée bâbord dans la zone de départ.
Emirates Team New Zealand, Challenger, a le pavillon jaune, il entrera donc en tribord dans la zone de départ.

Statistiques du jour

Statistiques de match race d’Alinghi avant l'America's Cup Match
Alinghi Vs ETNZ
Victoires : 4 (40%)
Défaites : 6 (60%)

Le premier à couper la ligne de départ
Alinghi 3 fois (30%)
ETNZ 3 fois (30%)
Départs à égalité 4 fois (40%)

Victoire quand en tête à :
La ligne de départ (premier à couper la ligne) Alinghi 67% ETNZ 67%
La première bouée au vent Alinghi 100% ETNZ 86%
La première bouée sous le vent Alinghi 100% ETNZ 86%
La deuxième bouée au vent Alinghi 100% ETNZ 86%

Avec un vent…
<13 noeuds Alinghi 20% ETNZ 80%
13-17 noeuds Alinghi 100% ETNZ 0%

Le saviez-vous? … Les 17 membres de l’équipage d’Alinghi ont participé à 77 America's Cups au total (32ème America’s Cup incluse), comptant 25 victoires jusqu’ici?



Ce jour-là en 1980, Freedom décrocha trois victoires de plus contre Clipper dans les régates préliminaires du New York Yacht Club. Freedom était le dernier 12-Mètres conçu par Olin Stephens avec Dennis Conner comme Skipper. Le bateau fut choisi comme Defender en 1980, et fut le dernier d’une série ininterrompue de vingt-quatre yachts à défendre l’America’s Cup pour le New York Yacht Club avec succès.

Ce jour-là en 2005, le dernier jour du Louis Vuitton Act 5, les régates en flotte, à Valence, Desafio Español, Mascalzone Latino-Capitalia Team, et Victory Challenge prenaient respectivement les 1ère, 2ème et 3ème places à la fin du LV Act 5. Luna Rossa Challenge remporta l’Act avec Alinghi se classant second Ce fut la seule régate non remportée par Alinghi en 2005.

Manche 3, 32e America’s Cup Match : Evening News

ALINGHI 1, EMIRATES TEAM NEW ZEALAND 2

Après une régate pleine de rebondissements, Alinghi qui avait récupéré l’avantage dans la Course 3 du 32ème America’s Cup Match, l’a reperdu dans les dernières minutes en faveur de Emirates Team New Zealand de 25 secondes dans des conditions de plus en plus difficiles. Cette régate, dans laquelle le bateau de tête a changé 6 fois, a été lancée dans un vent de 7-9 noeuds d’est/sud-est avec une mer formée. La décision du comité de course de donner le départ a été prise juste avant 17:00, l’heure limite. Juan Vila, navigateur, commente: “Nous nous sentions prêts. Nous ne trouvions pas que les conditions s’amélioraient, mais c’était à eux de décider, et nous devons le respecter.”

Alinghi franchit la ligne de départ en tête, mais a perdu l’avantage dans une bascule de vent, l’a regagné sur le second bord de près, puis, impuissant, a vu ETNZ le passer dans une autre bascule quelques minutes avant l’arrivée. Juan Vila décrit une journée difficile: “Les conditions étaient instables pour les deux équipes. Ces conditions changeantes, dans un vent léger, rendent le dénouement de la régate très aléatoire. Nous étions derrière au début, avons eu de la chance pour revenir dans le jeu, et avons fini derrière, nous sommes donc déçus.”

Le départ de la Course 3 a été retardé de deux heures avant que le Président du Comité de Course, Peter Reggio, ne trouve que les conditions de vent étaient stables. Alinghi a pris un meilleur départ, coupant la ligne avec 8 secondes d’avance, bien lancé, alors que l’équipe Kiwi n’avait pas une bonne vitesse. ETNZ, cependant, prit le côté droit du plan d’eau, et, environ 3 minutes après le départ, a viré en tribord dans une adonnante. ETNZ est passé devant Alinghi au premier croisement avec quatre longueurs d’avance, et a continué sur la droite pour enrouler la bouée avec 1:23 d’avance.

Alinghi a réduit l’écart à 1:02 à la porte sous le vent, et a rattrapé les Kiwis au près pour prendre de nouveau la tête de la course et avoir 15 secondes d’avance à la bouée au vent. Au portant dans une brise faiblissante, Alinghi est resté en tête jusqu’à la moitié du bord, puis a semblé entrer dans une zone de vent plus faible, ce qui a permis à ETNZ de remporter la course de 25 secondes.
Avec l’envie de se retrouver sur l’eau demain, Juan Vila déclare: “Nous allons prendre chaque course comme elle vient, et rester concentrés, chercher les opportunités, et naviguer comme nous savons le faire, comme nous devons le faire.”

BMW Oracle présente son programme de design de voiles

© Gilles Martin-Raget


Le team BMW ORACLE Racing est impliqué, en compagnie des experts de North Sails aux Etats-Unis, dans le design et la production des gigantesques voiles nécessaires pour la 33è America’s Cup.

Le design team des voiles travaille sous la direction du régleur de voiles du team BMW ORACLE Racing Ross Halcrow (NZL) ; il comprend notamment les designers Laurent Delage (FRA), Robert Hook (AUS) et Juan Meseguer (ESP). Delage apporte sa grande expérience des multicoques, acquise chez North Sails France. Hook, qui est également un vétéran de North sails, était l’un des membres de Team New Zealand lors de la dernière America’s Cup. Quant à Meseguer, qui dirige le loft North de Valence, il retrouve l’équipe avec laquelle il a participé à la 32è America’s Cup.


«Il s’agit d’un défi colossal, comme d’ailleurs pour tous les aspects du multicoque, car tout se fait à une échelle supérieure », a commenté Halcrow. « Le plan de voilure du multicoque est énorme; or, nous devons conserver un poids minimal. Bien que nous travaillions avec des matériaux et des méthodes comparables à ceux de la dernière America’s Cup, les designs sont très différents. Nous nous intéressons par ailleurs à des surfaces et des types de voiles variés, étant donné que nous ne connaîtrons le site de la prochaine America’s Cup que six mois à l’avance. »

Les autres régleurs de voiles du team participent également au développement du programme de design des voiles. Parmi eux, Dirk de Ridder (HOL), Noel Drennan (IRL), Daniel Fong (NZL) et Joe Newton (AUS).

JB Braun (USA) a pour fonction de coordonner le programme “aéro”, à savoir d’intégrer les voiles au reste du gréement. Il occupait une fonction similaire lors de la dernière Coupe avec BMW ORACLE Racing. Quant à Craig Philipps (AUS), il est en charge de la production des voiles.
Comme requis par le Deed of Gift de l’America’s Cup, les voiles et les autres composants du bateau doivent être construits dans le pays que le team représente.



Source : Bernard Schopfer

Alinghi vs Banque Pop IV

© Jacques Vapillon/Alinghi



Pendant le chantier, les navigations continuent pourrait-on dire au sein du Team Banque Populaire. Du 30 juin au 4 juillet, l'équipage du trimaran 60 pieds croisera le fer avec Alinghi, Defender de la 33ème America's Cup, à l'occasion d'une session d'entraînement à Lorient. A l'issue de cette première série de confrontations, les helvètes devraient revenir se mesurer aux hommes de Banque Populaire dans le courant du mois de juillet.

Le prochain match de l'America's Cup opposant les Suisses à leur adversaire, devant vraisemblablement se disputer en multicoque, c'est tout naturellement que cette équipe réputée pour son professionnalisme a sollicité l'un des experts en la matière, Pascal Bidégorry.


Accaparé par le chantier du Maxi Trimaran Banque Populaire IV, Pascal Bidégorry n’a cependant jamais caché l’envie et la nécessité pour lui de continuer à pouvoir se ménager des plages de navigation, au large ou entre trois bouées, à bord de grands ou de petits bateaux. Partant de ce principe et du besoin permanent d’échanger, de progresser, il ne pouvait décliner la proposition faite par l’équipe d’Alinghi : « C’est un réel plaisir pour moi d’avoir été contacté par des gens qui sont les meilleurs sur l’America’s Cup et de pouvoir échanger. Avant même d’avoir navigué, cette expérience est déjà très enrichissante et très plaisante. »

Du plaisir en perspective
Les premières confrontations entre Banque Populaire et Alinghi débuteront donc le 30 juin prochain, mais les sessions d’entraînements de mars dernier avaient donné à Pascal Bidégorry et ses hommes le virus du Match Racing à l’occasion d’un exercice improvisé avec un de leur concurrent. Il faut dire que les Formules 1 des mers, essentiellement conçues pour le large, n’offrent que rarement l’opportunité d’un match à un contre un. A la veille de renouveler l’expérience, le skipper de Banque Populaire ne cache pas le plaisir qu’il a à y retourner : « Le but pour nous est de pouvoir faire du bateau avec un très bon niveau sportif et toujours de faire tourner nos équipiers en vue des navigations sur le Maxi Trimaran Banque Populaire. Nous avons déjà pu nous confronter, au hasard d’entraînements à Lorient, avec les régatiers de l’America’s Cup. Nous avons ainsi pu nous rendre compte qu’il est finalement peut-être plus aisé pour les experts du multicoque de s’adapter au Match Racing que l’inverse. Nous avons vu que nous étions dans le coup et qu’il était très agréable de naviguer sur un format différent en étant concentré sur la gestion de l’adversaire. Nous avons été enthousiasmés par cette expérience qui nous a permis partager beaucoup de plaisir ».

Echanger pour progresser
Homme du large, Pascal Bidégorry se fait particulièrement bien à l’exercice proposé par les Suisses d’Alinghi en vue de leur entraînement à la 33ème America’s Cup. Et pour en saisir les moindres subtilités, il pourra s’appuyer sur l’expérience en la matière de Ronan Lucas. Le Project Manager du Team Banque Populaire a en effet à son actif deux campagnes de la Coupe au sein de Défis français et la perspective d’un retour aux sources n’est pas sans le réjouir : « Nous sommes flattés que l’équipe d’Alinghi nous ait contacté pour l’entraîner. Ces sessions vont nous permettre de naviguer avec et contre les meilleurs régatiers au monde. Nous espérons apprendre sur certains points à leur contact et leur apporter ce qui leur manque sur le multicoque que nous maîtrisons mieux qu’eux. Le fait qu’ils aient sollicité Pascal et le Team Banque Populaire est sans doute le signe que nous avons fait du bon travail ces quatre dernières années ».

Le début de l’été s’annonce donc véritablement placé sous le signe de la diversité pour le Team Banque Populaire qui après le large et le Record SNSM, fera de la rade de Lorient le plan d’eau de toutes les convoitises pour les observateurs avisés.

Le trimaran bleu et rouge voguera ensuite vers le Finistère, du 11 au 17 juillet prochains, pour participer à des opérations de relations publiques dans le cadre de la présence du Groupe Banque Populaire à l’événement BREST 2008.

Alinghi commence l'entraînement à deux bateaux avec les multicoques ORMA à Lorient
Alinghi entame une nouvelle phase d'entraînement en vue d'un potentiel Deed of Gift Match en multicoque 2009. Le Defender de la 33e America's Cup passe à la vitesse supérieure en s'entraînant désormais à deux bateaux avec les 60 pieds ORMA Foncia et Banque Populaire à Lorient du 30 juin au 5 juillet.

L'équipe suisse a l'intention de poursuivre ses développements sur les gros bateaux et les multicoques par l'intermédiaire de cette plateforme. "Nous devons maintenant nous roder avec la navigation, les manoeuvres et les approches des bouées en affrontant un autre bateau", a déclaré le tacticien et skipper de l'équipe Alinghi Brad Butterworth. "Avoir des équipiers sur les deux 60 pieds permettra d'accélérer considérablement notre apprentissage. C'est le début de notre programme d'entraînement à deux bateaux pour l'America's Cup en multicoque".

Cela fait déjà plusieurs mois que l'équipe navigante s'entraîne en multicoque, avec notamment la participation au Challenge Julius Baer en Décision35 sur le Lac Léman et à l'iShares Cup en eXtreme40.

“Nous sommes ravis de pouvoir nous entraîner sur des bateaux d'un tel calibre. Foncia et Banque Populaire ont tous les deux un beau palmarès à leur actif et nous avons hâte de naviguer à deux bateaux et d'augmenter le plus possible notre expérience des gros bateaux avant de naviguer sur notre propre multicoque en fin d'année. Nous sommes impatients de travailler avec le team de Banque Populaire et nous espérons que nos deux équipes en tireront des bénéfices", a ajouté Brad Butterworth.

Alinghi était à Lorient en mars dernier pour naviguer avec Alain Gautier sur Foncia et reviendra en juillet et pendant l'été pour se mesurer à Banque Populaire, skippé par Pascal Bidégorry.

Caractéristiques techniques
Banque Populaire :
Trimaran : ORMA 60'. Architectes : Nigel Irens et Benoît Cabaret. Mis à l'eau en 2002
Longueur : 18.28m
Largeur : 17.60m
Tirant d'eau : 5m
Mât : 30m
Déplacement : 5.3t
Grand voile : 175m2
Solent : 116m2
Gennaker : 250m2

Foncia :
Trimaran: ORMA 60’. Architectes : VPLP. Mis à l'eau en 2002
Longueur : 18.28m
Largeur : 17.60m
Mât : 28.5m
Grand voile : 188m2
Solent : 125m2
Foc : 84m2
Gennaker : 248m2

RETRO 32e America’s Cup : souvenirs de journalistes (Régate 4)

© Thierry Martinez



Pour fêter l’anniversaire de notre victoire cette semaine, nous avons demandé à des journalistes spécialisés de partager leurs souvenirs de la 32e America’s Cup. Ils sont tous sont des grands noms de la presse nautique et certains d’entre eux suivent le plus ancien trophée sportif depuis des décennies

Une histoire d’hommes


Une seconde pour une victoire ? Une dernière régate de folie ? Des renversements de situation à foison ? Une intensité totalement incroyable ? Une ambiance en mer comme à terre proprement inimaginable ? Que retenir de la Coupe de l’America 2007…

Car il y avait tout, tout ce qui fait que l’on aime le sport, que l’on adore ce sport-là. Alors je garderai à jamais un souvenir des hommes, des régatiers, ceux qui permettent que le spectacle soit bon, que les régates soient somptueuses. Les vainqueurs bien sûr – même si, excusez-moi Messieurs d’Alinghi, je n’ai pas aimé, mais pas du tout, l’arrogante remise du trophée, vos adversaires étaient déjà battus pourquoi ne pas les avoir intégrés à la fête et ainsi, tant rabaissés ? et cette casquette pitoyable attachée à la Coupe… comme si la Reine d’Angleterre portait une base-ball cap ? – les vaincus aussi.

Tous, ces marins qui nous ont fait vibrer. Le sourire coquin de Brad Butterworh, la démarche de flamand rose d’Ed Baird, le regard d’une intensité profonde et émouvante, les jours de défaite, d’Ernesto Bertarelli, la nonchalance somptueuse de Murray Jones… Mais tout autant le faciès de bouledogue de Grant Dalton, l’incroyable amplitude de Dean Barker, la bonhomie de Terry Hutchinson les soirs de victoire comme ceux d’insuccès…

Il est d’ordinaire habituel de retenir des précédentes Coupe de l’America, un homme, un bateau, un drapeau. Voilà un an, ils étaient 34 marins sur l’eau séparés par la victoire mais indivisibles par le talent, l’abnégation et la volonté. Merci à vous tous.

Philippe Joubin, L’Équipe




Source : Alinghi

RETRO
27.06.2008 (00:08 CET) - Valencia (ES)

Compte à rebours pour la victoire : Manche 4 du 32e America’s Cup Match

(Photo crédit: Ivo Rovira/Alinghi)Alinghi prêt pour la quatrième manche de la 32e America's Cup
L'épreuve d'hier fut particulièrement stressante car Alinghi et Emirates Team New Zealand se sont livrés une bataille très serrée, prenant tour à tour les commandes de cette troisième manche. Le Defender suisse s'est bien bagarré. De 1 minute et 23 secondes de retard, il est parvenu à revenir en tête de 15 secondes à la deuxième bouée au vent, mais les conditions de plus en plus instables dans le dernier bord de portant ont permis à ETNZ de prendre l'avantage sur la ligne d'arrivée qu'il a franchi avec 25 secondes d'avance.

Ne ratez pas l'interview de Craig Satterwaite sur Alinghi TV. Il décrit la pression ressentie lorsqu'on régate à un tel niveau et explique son rôle à bord de SUI91 qui sort tous les jours avec SUI100 pour aider à configurer le bateau avant le match. Découvrez également les grands moments de l'épreuve et glissez vous dans les coulisses du QG d'Alinghi à Valencia... !

Lisez ce qui suit pour revoir qui était à bord lors de cette quatrième journée, ce que les équipiers ont déclaré et quel bateau a remporté la quatrième manche de cette bataille de titans...

Manche 4 du 32e America’s Cup Match : Morning News

Vent d’est/sud est 7-9 noeuds. Partiellement nuageux, T. 24°

Manche 4
Defender Vs Challenger
Alinghi (SUI100) Vs Emirates Team New Zealand (NZL92)
Alinghi, le Defender de l’America’s Cup, a le pavillon jaune, il entrera donc en tribord dans la zone de départ.
Emirates Team New Zealand, Challenger, a le pavillon bleu, ce qui signifie une entrée bâbord dans la zone de départ.

Statistiques du jour
Le saviez-vous? …l’équipe a bu 14,000 litres d’eau en Mai?

Ce jour-là en 1889, le Royal Yacht Squadron, représenté par Lord Dunraven, retirait son défi pour l’America’s Cup parce que le New York Yacht Club avait exigé du Royal Yacht Squadron qu’il continue à courir sous les même conditions du Deed of Gift, si le Challenger remportait la Coupe. Il aura fallu quatre ans de négociations avant le début du premier challenge sous le troisième Deed of Gift, entièrement révisé. Le Deed of Gift avait été modifié en 1887, ce qui engendra de nombreuses critiques des yachts clubs Anglais et Européens, ainsi que de la presse sportive des deux côtés de l’Atlantique.

Ce jour-là en 2006, Alinghi battait Mascalzone Latino-Capitalia Team de 52 secondes dans le Louis Vuitton Act 12.

Manche 4, 32e America’s Cup Match : Evening News
ALINGHI ÉGALISE LE SCORE DANS LE 32E AMERICA'S CUP MATCH : 2-2

Alinghi a remis les compteurs à zéro dans ce passionnant 32ème America’s Cup Match contre Emirates Team New Zealand, avec 2 partout aujourd’hui grâce à une victoire de 30 secondes.

Après deux courses difficiles qui ont vu ETNZ ouvrir le score 2 à 1, Alinghi est revenu sur le chemin de la victoire avec un départ en force, une stratégie de contrôle serré, et une bonne vitesse pour une victoire à l’arrachée. Murray Jones, stratège commente la victoire d’aujourd’hui: “Bien sûr, avoir gagné nous rend tous plus légers. C’était une régate serrée, et nous avons bien navigué tout du long, ce qui nous donne plus confiance.”

Aujourd’hui, les conditions de vent étaient les mêmes qu’hier, soufflant du nord-est à environ 10 noeuds, avec des oscillations moins importantes. Changement de tactique de pré-départ, Alinghi a coupé la ligne à droite de ETNZ.
Ed Baird, barreur d’Alinghi, a patiemment attendu au vent de son homologue sur ETNZ, Dean Barker alors que les deux bateaux s’approchaient de la ligne de départ avec Barker en position de contrôle sous le vent. A environ 30 secondes du coup de canon, Barker abat, Baird suit. Baird, grâce à un meilleur timing, coupe la ligne 1 seconde avant le Challenger.

“Nous avons eu une information de dernière minute de Jon Bilger, notre météorologue nous disant de prendre la droite, et Ed a fait un super boulot dans la phase de pré-départ, ce qui nous a permis d’avoir un très beau départ à droite de Emirates Team New Zealand. Nous avons même réussi aller plus vite, et c’est vraiment grâce à quoi nous avons gagné la régate, puisque nous avons réussi à tenir jusqu’à la layline et valider notre avance, c’était fantastique,” décrit Murray Jones.

Dans un premier bord de près sans confrontation, Alinghi et ETNZ sont restés tribord amure pendant 16 minutes jusqu’à la layline bâbord, avec Alinghi au vent, possédant une mince avance. Lorsque les deux bateaux ont viré en bâbord, Alinghi s’est retrouvé en position favorable, et réussit à augmenter son avance de quatre longueurs à la première bouée. C’était la première fois depuis le début de la Coupe que les bateaux n’ont viré qu’une fois sur un bord de près.

Alinghi a encore augmenté son avance au premier bord de portant, pour enrouler la porte sous le vent 34 secondes avant son adversaire. Le Defender a gardé la tête de la course, passant la deuxième bouée au vent 25 secondes devant. Sur le dernier bord du parcours long de 12 miles nautiques, les deux équipages ont empanné 23 fois, mais Alinghi a contrôlé le jeu de façon serrée, ne laissant jamais ETNZ s’éloigner de plus de 500 mètres, jusqu’au delta final de 30 secondes.

Comme prévu pour le jour de repos demain, Murray reste franc: “Je vais me reposer pendant ce jour sans régate, et j’espère que mon corps va récupérer! Ca bouge beaucoup en haut du mât, là où je passe la majeure partie de la course, alors je veux juste me reposer.”

Valencia, nos vemos !

© Gilles Martin-Raget

Météo orageuse sur Valence !


L'incertitude juridique autour de l'America's Cup oblige AC Management à mettre fin au contrat de Ville d'Accueil avec Valencia

Suite au climat d'incertitude engendré par les actions du Golden Gate Yacht Club autour de la 33e America's Cup, AC Management et les institutions espagnoles (l'État Central, La Région de Valencia et la Municipalité de Valencia) n'ont pas d'autres solutions que de revoir les termes de leur relation et de mettre fin au contrat signé en juillet 2007 qui nommait Valencia comme Ville d'Accueil d'une 33e America's Cup ouverte à plusieurs défis en 2009.


Les deux parties ont trouvé un nouvel accord qui conclut des mois de discussions pour essayer d'adapter au contexte juridique actuel le contrat signé après le succès de la 32e America's Cup. Par le nouvel accord, l'organisation et l'exploitation des infrastructures du Port America's Cup seront gérées par les institutions espagnoles à partir 1er juillet. Les équipes de la 33e America's Cup peuvent continuer à utiliser leur base, et la majorité des avantages administratifs accordés aux teams et au personnel restent valables jusque fin 2008.

Michel Hodara, Directeur Général d'AC Management, société organisatrice de la 33e America's Cup au nom du yacht club defender, la Société Nautique de Genève, explique cet accord: "trop de questions restent encore sans réponse tant que la Chambre d'Appel de la Cour Suprême de New York n'a pas rendu sa décision. Le contrat de juillet 2007 n'est donc plus approprié. Les autorités espagnoles comprennent la situation et nous sommes ravis d'avoir pu trouver un accord adapté au contexte actuel, dans le meilleur esprit possible. Nous les remercions de prolonger l'utilisation des bases et des avantages administratifs accordés aux équipes".

"Cela ne veut pas dire que nous quittons Valencia. Le choix de la ville qui accueillera la 33e America's Cup sera avant tout basé sur des facteurs liés à la compétition et si Valencia est toujours considéré comme le meilleur endroit, un deuxième America's Cup Match sera organisé ici".



Source : Alinghi

Reportages
29.06.2008 (09:55 CET) - Valencia (ES)

32e America’s Cup : souvenirs de journalistes (Régate 5)

Valencia (Spain) 29 june 2007. 32nd America's Cup Match. Day5 Race5. Alinghi (blue flag) vs. Emirates Team New Zealand (yellow flag). Alinghi scorted by spectators and media boats at the entrance of Port America's Cup.
(Photo crédit: Ivo Rovira/Alinghi)

Pour fêter l’anniversaire de notre victoire cette semaine, nous avons demandé à des journalistes spécialisés de partager leurs souvenirs de la 32e America’s Cup. Ils sont tous des grands noms de la presse nautique et certains d’entre eux suivent le plus ancien trophée sportif depuis des décennies...

Bienvenue à Las Vegas!

Ernesto Bertarelli s'est régalé sur le plan d'eau de Valence. Vainqueur ou perdant à bord du SUI-100 lors des sept régates du Match entre Alinghi et Team New Zealand, le patron du syndicat suisse a toujours eu le bon mot pour stigmatiser la performance ou l'échec du jour. Voici quelques-unes de ses meilleures déclarations recueillies à chaud à la sortie du bateau.

Après la défaite dans la troisième régate:
"Bienvenue à Las Vegas! Vous jouez le rouge ou le noir? Il fallait se demander s'il était correct de donner le départ de cette régate dans ces conditions avec plus de 20 degrés de variations de vent. Je crois que c'était une erreur. Cette régate n'était pas conseillée aux cardiaques. Des courses comme celles d'aujourd'hui, on les voit plus souvent sur le lac au Bol d'Or que dans l'America's Cup."

Après la victoire dans la cinquième régate:
"C'est vrai, on a eu un peu de chance, mais si les Kiwis déchirent un spi, c'est que tout n'a pas bien fonctionné chez eux. Par forte brise, il faut être encore plus attentif dans la régate et savoir, le moment venu, capitaliser sur la faute de l'autre."

Après l'échec du protêt néo-zélandais:
« Ce protêt déposé par les Kiwis a été inutile. C'est une stratégie du siècle passé. Ridicule. Cela nous a fait perdre à tous une journée de repos. C'est regrettable, car les régates il faut les gagner sur l'eau."

Après la septième et dernière régate et la victoire finale:
"C'est plus grand que la dernière fois. Gagner a été beaucoup plus difficile que je ne le pensais. Si je devais choisir entre les deux Coupes, celles de 2003 et 2007, je prendrai celle de Valence. En 2003, j'avais une approche naïve de cette compétition. Mais je pense en avoir appris plus sur elle ces dix derniers jours que lors des sept dernières années. Pour moi, cela a été une leçon de vie. Aujourd'hui est le plus beau jour de ma vie, ceux de la naissance de mes enfants mis à part."

Pierre Nusslé, La Tribune de Genève

Franck Proffit chez Alinghi

© George Johns/Alinghi

Franck Proffit conseille Ed Baird

Le navigateur français Franck Proffit rejoint Alinghi, Defender de la 33e America's Cup pour aider l'équipe en vue de la prochaine édition qui pourrait donner lieu à un Deed of Gift Match en multicoque.

"Nous souhaitons à Franck la bienvenue dans l'équipe et nous avons hâte de travailler avec lui pour développer nos connaissances du multicoque en vue de la 33e America's Cup, à la fois sur l'eau et en termes de design", a déclaré le skipper d'Alinghi Brad Butterworth. "Son savoir-faire vient compléter celui d'Alain Gautier, de Nigel Irens et de Benoit Cabaret et renforce la solide équipe d'architectes et de marins que nous avons chez Alinghi"


Tout en comptant sur les membres dont elle dispose déjà, l'équipe suisse fait appel aux connaissances de plusieurs spécialistes pour guider à la fois le design team et le sailing team dans sa préparation pour la prochaine Coupe. Nigel Irens et Benoit Cabaret sont ainsi impliqués dans la conception du bateau et Alain Gautier navigue régulièrement avec l'équipage d'Alinghi sur le 60 pieds ORMA Foncia à Lorient.

À 45 ans, Franck Proffit a parcouru plus de 100 000 milles en multicoque et apporte avec lui des années d'expérience en la matière. Il a notamment remporté à deux reprises la Transat Jacques Vabre, quatre fois le Tour de l'Europe, a gagné The Race et fut récemment chef de quart, barreur et responsable opérationnel de Groupama 3 pendant la saison 2007-08 qui fut marquée par un record Miami New-York, un record de l'Atlantique Nord en moins de 100 heures et le record des 24 heures, avec 794 milles parcourus.

"Franck a beaucoup d'expérience dans les grands multicoques et nous en avons besoin pour préparer le Deed of Gift Match qui nous attend peut-être", conclue Brad Butterworth.

"C'est une superbe opportunité", a déclaré Franck Proffit. "Je suis ravi de pouvoir rejoindre l'équipe d'Alinghi. Le fait que la prochaine édition se passe en multicoque est une occasion exceptionnelle de partager mes 20 ans d'expérience dans ce domaine. Je suis ravi de pouvoir travailler sur la Coupe de l'America qui est le summum de la voile internationale. Intégrer l'équipe au sein du design team et du sailing team est quelque chose d'exceptionnel. C'est une belle et grande aventure".

"Il y a une masse de travail énorme et le temps est compté", poursuit-il. "Nous avons mis plus de deux ans à construire Groupama 3. Ici nous devons construire un "géant des mers" en très peu de temps. Il faut optimiser toutes les tâches très rapidement, mais il y a une super équipe. Je me sens plus proche d'Alinghi et de ses valeurs que des autres concurrents".

La première séance d'entraînement à deux bateaux ORMA60 aura lieu le 30 juin à Lorient avec Foncia et Banque Populaire. C'est là que Franck Proffit rejoindra l'équipe.

CV nautique de Franck Proffit
2007 record des 24 heures (794miles), Groupama 3
2007 record Miami-New York, Groupama 3
2007 record de l'Atlantique Nord, Groupama 3
2001 vainqueur de The Race, Club Med
1999 (Fujicolor), 2003 (Groupama 1) vainqueur de la Transat Jacques Vabre (sept participations à des Transats en double)
1995 (Fujicolor) vainqueur de la Transat Québec Saint-Malo
1992, 1994, 1997, 1999 vainqueur du Tour de l'Europe
Cinq fois Champion du Monde des équipages Fico-Lacoste

Banque Populaire IV en entraînement à Lorient LE 02/07/2008 11:13:21


Hier, mardi a marqué la seconde journée d'entraînements à Lorient entre Banque Populaire et Alinghi. Au programme, soleil et brise légère pour accompagner les confrontations entre les deux teams.
Hier soir un Pascal Bidégorry heureux de sa journée : « Ces entraînements se passent vraiment très bien et j’ai le sentiment que nos camarades suisses sont assez contents. Aujourd’hui nous avons enchaîné les speed tests et quelques manches ».
Les deux trimarans 60 pieds, Banque Populaire et Foncia, accueillerons chacun dix équipiers plus un observateur jusqu’à vendredi. De quoi permettre aux suisses de découvrir les subtilités de ce qui devrait être le support de la 33ème America’s Cup *.

* La 33ème America’s Cup devrait en effet se disputer en multicoques mais pour l’heure le choix du trimaran ou du catamaran n’a pas été révélé par Alinghi ou ses adversaires.

Rencontre avec Franck Proffit

© George Johns/Alinghi




Franck a rejoint le sailing team d'Alinghi ce mois-ci pour aider l'équipe à se préparer en vue d'un éventuel Deed of Gift Match en multicoque en 2009. Il vient de passer une semaine très productive à Lorient à bord des ORMA60 et ses 20 années d'expérience en multis sont un réel atout pour l'équipe navigante et les designers...

Qui est Franck Proffit ?
Je suis un navigateur professionnel et je travaille dans le milieu des multicoques depuis 20 ans. J'étais membre de l'équipe Fuji avec Loïck Peyron, puis j'ai navigué à bord de Club Med avec Grant Dalton pour The Race. J'ai ensuite rejoint Groupama avec Franck Cammas et j'ai travaillé à la fois sur le 60 pieds et sur Groupama 3, où j'étais chef opérateur.


Avez-vous déjà été impliqué dans l'America's Cup ?
Non, je n'ai aucune expérience de la Coupe. Je n'ai jamais travaillé sur ce genre de projet. C'est la raison pour laquelle je suis ici. C'est une nouvelle aventure et j'ai très envie de découvrir une nouvelle facette de notre sport. C'est pour moi une formidable opportunité.

Comment avez-vous été engagé par Alinghi ?
J'ai conctacté Pierre-Yves (Jorand) en lui envoyant un email pour lui dire que j'étais disponible pour discuter avec les gars de l'équipe. J'ai alors rencontré Brad (Butterworth), John Barnitt, Grant (Simmer) et Pierre-Yves à Valencia. Ils étaient intéressés à l'idée de travailler ensemble. J'ai ensuite discuté pendant plusieurs heures avec Ernesto (Bertarelli) et me voilà !

Que recherchez-vous chez Alinghi ?
Je fais ce métier depuis 25 ans et la première chose que je recherche, c'est l'équipe. Vue de l'extérieur, je pensais qu'Alinghi était une équipe assez fermée, mais maintenant que je vois cela de l'intérieur, je veux partager mon expérience, m'exprimer, m'intégrer et travailler ensemble. Je suis dans le milieu des multicoques depuis longtemps et j'ai eu l'occasion d'occuper différents rôles. J'ai été régleur, j'ai beaucoup barré sur Fuji et Groupama 3 et Groupama 2. Vers la fin, avec Fuji, j'étais tacticien. Sur Groupama, j'étais navigateur et barreur à plein temps. Aujourd'hui chez Alinghi, je suis là pour partager mon expérience. Je ne sais pas si je serai à bord du bateau. L'idée, c'est de concevoir le meilleur bateau possible. Ensuite nous verrons.

Quel est votre objectif pour la 33e America's Cup avec Alinghi ?
Les multicoques sont très différents des monocoques. En multicoque, il faut avoir une vigilance de tout instant. Même si le vent n'est pas très fort, il y a un risque de chavirage. Ce sont des bateaux très complexes. Rapides et complexes. Il y a beaucoup à apprendre avant de se sentir à l'aise en multicoque.

Bilan enthousiaste pour Pascal Bidégorry et le Team Banque Populaire
LE 08/07/2008 14:28:20


Après un début de session placé sous le signe des petits airs, la brise est venue accompagner les entraînements menés entre le Team Banque Populaire et l'équipe d'Alinghi la semaine dernière, jusqu'à priver les marins de sortie vendredi. Avec des conditions météo très diversifiées, chacune des deux équipes a pu se mesurer dans une ambiance studieuse et placée sous le sceau du plaisir et des échanges. De retour au chantier du Maxi Trimaran Banque Populaire, Pascal Bidégorry ne tarît pas d'éloges sur cette équipe suisse qu'il a découvert et ne cache surtout pas le bonheur qu'il a eu à croiser le fer avec les détenteurs de l'America's Cup.

« C’est toujours extrêmement agréable de voir des gens avec un palmarès et un vécu comme ceux d’Alinghi, revenir à quai avec un sourire d’enfant. Ils ont vécu quelque chose d’à part, parce que nos bateaux sont des machines à part, et je suis ravi d’avoir pu le partager avec eux. Cela a également été une chance pour nous de naviguer avec des gens aussi compétents qu’eux. Après trois jours de navigation, ils ont réussi à élever leur niveau sur un multicoque de manière incroyable pour des gens qui découvraient plus ou moins le support. J’ai le sentiment que le team Alinghi était satisfait de cette séance d’entraînements et quand je vois le travail accompli je me dis qu’ils ont des raisons de l’être. A titre plus personnel, je suis très excité par ce type de navigation et d’échanges avec des marins aussi sérieux, enthousiastes et talentueux. J’ai eu beaucoup de plaisir à partager ces moments avec eux. Ils sont motivés comme jamais, même quand il s’agit de s’entraîner. On sent cette réelle envie de faire un travail de qualité. Au sein du Team Banque Populaire, nous avons réuni une très belle équipe pour ces entraînements et nous avons vraiment partagé beaucoup de plaisir à faire du bateau comme ça. J’ai hâte d’y retourner ! »

L’expérience s’étant soldée par une belle réussite, elle sera rééditée dans le courant du mois de juillet. Les entraînements reprendront donc sous un format similaire en rade de Lorient. Les suisses d’Alinghi semblent bien avoir trouvé en Pascal Bidégorry et le Team Banque Populaire les partenaires qu’il leur fallait pour accéder à la conquête d’une nouvelle Coupe !

SLAM dunk !

© Gilles Martin-Raget

Sortez couvert !

BMW ORACLE Racing annonce aujourd’hui que SLAM s’associe à son défi pour l’America’s Cup.

Leader dans le domaine des vêtements techniques, la compagnie italienne sera le fournisseur officiel de l’équipe. « Nous sommes ravis d’accueillir SLAM », commente le CEO et skipper Russell Coutts. « SLAM est une entreprise innovante dans le domaine des vêtements techniques ; elle est reconnue en tant que leader lorsqu’il s’agit d’atteindre les meilleurs standards destinés à l’America’s Cup. Nous sommes fiers de partager ce challenge avec eux. »

Le partenariat a été annoncé ce matin, au sommet du Monte Baldo, en Italie, lors d’une conférence de presse destinée à présenter la RC 44 Malcesine Cup.
Fondée à Gênes en 1979, l’entreprise SLAM est bien établie dans le domaine des vêtements de sport, de même que dans la production de vêtements de pointe destinés aux meilleurs athlètes.

Carla Gardino, la Présidente de SLAM, a annoncé que toute l’équipe de SLAM était extrêmement fière d’avoir été choisie en tant que fournisseur officiel du team BMW ORACLE Racing.

« Il s’agit d’une formidable opportunité pour nos chercheurs et nos ingénieurs, qui va leur permettre de développer de nouveaux vêtements techniques de haute performance», a-t-elle déclaré. « Le fait de régater sur des multicoques implique en plus de trouver de nouvelles solutions techniques, que les membres du département recherche et développement de SLAM sont déjà en train de tester dans des régates dans le monde entier. »

« Nous développons des matières nouvelles en utilisant les nanotechnologies, ce qui permet d’offrir des performances exceptionnelles. Ces matières vont offrir des gains substantiels à bord de ces multicoques, tant dans le domaine de l’aérodynamique que de l’ergonomie, la respiration de la peau, la solidité et la rapidité à sécher. »

SLAM s’est toujours préoccupé du développement de ses produits, tout en préservant l’esprit pionnier de ses origines en explorant des matériaux et des coupes inédites, et en améliorant constamment la qualité de ses produits.
La création des produits SLAM a toujours été basée sur l’expérience des régatiers. Des matériaux et des designs pour les vestes, les pantalons, polos, pulls et souliers on régulièrement été testés en mer, par des membres des différentes équipes impliquées dans des compétitions dans le monde entier et soutenues par SLAM.
L’implication de la marque dans le sport de haut niveau date des Jeux olympiques de Moscou, en 1980, lorsque les italiens Gorla et Alfio Peraboni ont décroché la médaille de bronze dans la catégorie des Stars en portant les habits de la marque.
BMW ORACLE Racing est le Challenger of Record pour la 33è America’s Cup. L’équipe représente les Etats-Unis et porte les couleurs du Golden Gate Yacht Club de San Francisco. Le team se prépare pour un duel en multicoques face au Defender Suisse, Team Alinghi. Une Cour New-yorkaise va confirmer prochainement la date du match, qui se disputera au meilleur de trois manches. Le site de la régate doit encore être annoncé par le Defender.
BMW ORACLE Racing est basé à Valence, en Espagne. Le multicoque destiné à disputer la 33è America’s Cup est actuellement en construction à Anacortès, dans l’Etat de Washington, aux Etats-Unis.



Source : Bernard Schopfer

French Spirit navigue déjà ... en bassin de carènes

© Thierry Seray

Team French Spirit fait évaluer deux maquettes d’AC 90 au Bassin d’essais des carènes de Val de Reuil


Alors que la 33e America’s Cup doit se courir en multicoque uniquement entre le defender Alinghi et le challenger BMW Oracle, Marc Pajot, président et team manager du Team French Spirit est déjà tourné vers la 34e édition .

Avec ces essais dans le centre d’essais hydrodynamiques de la Délégation Générale pour l’Armement (DGA), Marc Pajot, Bertrand Pacé, Philippe Gouard et Yann Roux, docteur en mécanique des fluide et coordinateur du Jury, ont assisté mardi 8 juillet à une nouvelle phase dans la préparation des outils mis à la disposition du Jury du concours d’architecte du Team French Spirit.


C’est une phase de haute technologie qui se déroule actuellement à Val de Reuil avec les essais en bassin des futurs AC 90. Le principe : afin d’affiner ses outils de calcul numérique, le Team a fait dessiner par le cabinet d’architecture Fauroux à Cannes deux carènes extrêmes de la nouvelle jauge. Ces deux maquettes, de 7 mètres de long (échelle ¼) sont radicalement différentes, l’une large et l’autre étroite. Le but des observations n’est pas de déterminer quelle est la coque la plus performante, mais bien de comparer le résultat des essais en bassin avec le résultat des outils de simulation numériques. L’objectif est de pouvoir appliquer la meilleure « grille de lecture numérique » aux résultats des futurs plans qui seront remis par les cabinets d’architecture navals actuellement en lice pour le concours.

Le bassin utilisé pour les essais est le B600, bassin de traction de 545 m de long, 15 m de large, 7m de profondeur qui est le bassin le plus grand d'Europe. La taille du bassin est tellement importante que la courbure de la terre doit être prise en considération pour faire des essais précis. C’est dans ce bassin que sont testés tous les navires de la Marine Nationale.



Source : Maguelonne Turcat

Coupe América - Brad Butterworth - L'Interview

© Carlo Borlenghi/ALINGHI

Brad: La situation actuelle est ridicule!

Suites aux déclarations publiées récemment par le CEO de BMWOracle, Russel Coutts, nous avons donné au skipper d'Alinghi, Brad Butterworth la possibilité de donner son point vue.



(Lausanne, 4 août 2008) Sébastien Destremau: Brad Butterworth, vous avez gagné les quatre dernières Coupe América en tant que Tacticien/Skipper faisant de vous un marin hors norme. Votre ami Russell Coutts a récemment déclaré qu'il ne recommanderait pas à son équipe de s’inscrire à la prochaine édition de la Coupe América si votre équipe SNG Alinghi remportait le procès en cours. Qu'avez vous à dire sur ce sujet?


Brad Butterworth: Il appartient à Russell de juger ce qu'il souhaite faire avec l'équipe de BMWOracle. En ce qui nous concerne, Russell et moi avons toujours été de très bons amis mais nous sommes dans des équipes opposées en ce moment et nos opinions sont divergentes. Bien que l'on ne se parle pas beaucoup ces temps-ci, je suis sûr que notre amitié restera solide.

SD: Russell Coutts semble questionner la capacité de la Société Nautique de Genève à organiser une régate équitable dans le cadre (le protocole) établit par votre équipe et il se demande même si de nombreuses équipes s’inscriront le moment venu. Des commentaires?
BB: C'est très décevant de lire que la SNG ne serait pas capable d’organiser une épreuve de l’ampleur qu’est la Coupe América. La Coupe l'an dernier n'était pas si critiquable, nous avions modifié le protocole 14 fois entre 2003 et 2007 pour atteindre cet objectif. Par conséquent, de préjuger de notre volonté et de notre capacité à modifier le protocole en cours de route est totalement ridicule. Beaucoup d'entre nous pensaient que le premier protocole écrit l’année dernière était un peu trop sévère mais nous l’avons corrigé et le document modifié a finalement été signé par l’ensemble des challengers potentiels sauf GGYC / BMWOracle. Avec de nouveaux bateaux plus gros et des mesures prises pour réduire les coûts, je crois que nous tenons la bonne recette pour faire de la prochaine Coupe América l’un des plus grands évènements sportifs de la planète.

SD: GGYC/BMWOracle a fait appel de la décision du tribunal rendue la semaine dernière. Avez-vous été surpris et envisagez-vous la possibilité qu’il retire leur procès?
BB: Malheureusement non. Je pouvais comprendre leur stratégie quand ils poussaient pour que le match ‘hostile’ ait lieu le plus tôt possible contre nous. Lorsqu’ils avaient une bonne longueur d'avance au niveau de la construction de leur multicoque géant. Mais maintenant, cet avantage a disparu et leur décision de faire appel n’a aucun sens si ce n’est qu’elle leur donne la possibilité de participer directement à la Coupe América sans passer par les éliminatoires. Ils veulent simplement gagner le droit de régater dans la finale par les tribunaux, et non sur l'eau.

SD: Qu'en est-il d’un règlement à l'amiable?
BB: Lorsque nous avons gagné le procès la semaine dernière, nous nous sommes immédiatement occupés d’étudier les conséquences de la décision du tribunal avec nos partenaires du Club Nautique Espagnol (CNEV). Il y avait là une bonne opportunité pour que les deux belligérents de prendre du recul et de réfléchir sereinement à un règlement amiable. Au lieu de cela, BMWOracle s’est précipité dans un processus d'appel qui démontre clairement qu'ils ne veulent absolument pas autre chose que de gagner le droit de participer au Match.
L’anglais, Sir Keith Mills président de l’équipe TeamOrigin a généreusement proposé d'être un médiateur et qui sait ce qui pourrait arriver? Nous serions heureux qu'un règlement à l'amiable puisse mettre un terme à cette situation ridicule que nous vivons depuis un an. Cependant, je ne sais pas trop qu’elles sont les options possibles mais je ne m’attend pas à un règlement amiable, malheureusement!

SD: Quand prévoyez-vous la prochaine Coupe América? Que ce soit un match ‘hostile’ contre les Américains ou une épreuve conventionnelle avec de multiples challengers?
BB: Ca aussi c'est complètement ridicule. Nous avons ici deux scénarios: un Match ‘hostile’ et une épreuve "classique".
• Match hostile: Il faudra un minimum de six mois pour que la Cour d’Appel de l'État de New York Cour rende une décision qui sera finale. Ensuite, vous devez ajouter le délais de 10 mois minimum prévue dans l'acte de donation de l’épreuve. De plus, étant dans l’hémisphère Nord la Coupe América ne peut pas avoir lieu en hiver donc on cela nous reporte à l'été 2010 pour le match ‘hostile’. Il faudra encore deux ans à l’équipe qui remportera ce match ‘hostile’ pour organiser une épreuve "classique". Potentiellement cela repousse la 34ème Coupe América à 2012 voir 2013 au plus tôt!
• Epreuve ‘classique’: Si BMWOracle retirait son recours en appel maintenant, nous envisagerions d'avoir une Coupe América avec de multiple équipes dès 2010.

SD: Considérons que BMWOracle baisse pavillon et retire sa plainte pour un instant. Vous avez mentionné une régate classique en 2010. N’est-il pas possible de la faire dès l'an prochain?
BB: Pour être juste envers tous les concurrents et pas seulement les équipes les plus riches, le protocole interdit qu’une régate soit organisée dans les 18 mois qui suive la publication officielle des règles de classe du nouveau bateau le AC90. Croyez-moi, il sera très facile de réunir toutes les parties concernées autour d'une table et de finaliser les règles une fois pour toute. La Coupe América aura lieu 18 mois après cette date.

SD: En raison du passé houleux entre vos deux équipes, seriez-vous favorable à la participation de BMWOracle dans une épreuve ‘classique’?
BB: Vous voulez dire si ils retirent leur plainte et/ou perdent l'appel? Oui définitivement et même à bras ouverts. BMWOracle est une très bonne équipe et nous aimerions les avoir dans la prochaine épreuve. Toutefois, nous serions obligé de prendre l’avis de tous les autres Challengers qui s’étaient déjà inscrits. Après tout, ce sont eux qui souffre le plus en ce moment et je ne peux pas anticiper de leur décision. Certains d'entre eux sont très perturbés par la confusion actuelle.

SD: Parlant des grandes équipes – Un commentaire en ce qui concerne Team New Zealand qui avait clairement annoncée son soutient a BMWOracle il y a quelques mois?
BB: Il en va de même pour Team New Zealand. Bien que la position de Grant Dalton soit un peu confuse à l'heure actuelle, d'après ce que j'ai entendu, il semble tout à fait satisfait de la décision du tribunal nous donnant raison la semaine dernière.

SD: Une dernière question, Brad. Où êtes-vous en ce qui concerne la construction de votre multicoque géant?
BB: (rire) Là aussi nous sommes un perdus. Nous ne savons pas très bien ce qu'il faut faire avec une cible qui bouge tout le temps. Nous avons une réunion très importante dès demain (aujourd'hui), ici à Lausanne et nous verrons si nous avons besoin de réévaluer la date de lancement de notre multicoque.

SD: La date de lancement étant?
BB: Toutes les pièces sont en voie d'achèvement maintenant et nous sommes très proche de la mise en place du puzzle. Notre date de lancement était prévue pour la fin de l'année 2008, mais compte tenu de la nouvelle situation, nous allons peut-être reportée le lancement.

SD: Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions, Brad.



Source : Sebastien Destremau

América's Cup - Capitaine Sarno (Shosholoza) - L'INTERVIEW

© Carlo Borlenghi

Capitaine Sarno - Nous sommes près! Tout a été dit, ou presque au sujet du jugement de la Division d’Appel de la Cour de New York rendu la semaine dernière en faveur des Suisses de SNG/Alinghi, et la contre attaque menée par les Américains de GGYC/BMWOracle ayant fait appel de cette décision.

Nous avons demandé à Capitaine Salvatore Sarno, leader de l’équipe Shosholoza (Afrique du Sud) de donner son avis sur la question.

6 août 2008 - Sébastien Destremau: Capitaine Sarno, vous êtes le leader de l’équipe Shosholoza représentant l’Afrique du Sud. Pouvez-vous nous dire quelle a été votre sentiment lorsque vous avez entendu la décision de rétablir le Club Espagnol (CNEV) en tant que challenger officiel (Challenger of Record) pour la 33eme Coupe América?
Capitaine Sarno: J'ai été très surpris et bien sûr très heureux. Surpris parce que le verdict du juge Cahn semblait être logique à l'époque. C’était sans compter sur les avocats d’Alinghi qui ont trouvé d'autres cas de jurisprudences. Ces derniers ont fait basculés la décision en leur faveur. Et heureux, car cela signifiait que l'on pouvait recommencer à planifier notre participation dans la prochaine Coupe América.


SD: Quelles étaient les implications de cette décision pour votre équipe? Et combien de temps auriez-vous aimé avoir avant qu’une Coupe América "classique" (avec de multiples équipes) puisse se tenir?
Cpt Sarno: Team Shosholoza est tout a fait près pour suivre le calendrier annoncé par Alinghi. C’était parfait. La Coupe América a atteint son apogée en terme de popularité et chacun d'entre nous avait juste a surfer sur la vague du succès.

SD: Pensez-vous que BMWOracle a eu raison de faire appel de cette décision? Et à votre avis, quelles sont les raisons de leur décision ?
Cpt Sarno: Ce problème est devenue une affaire de personne et même pire, une bataille entre avocats. Ils en font une interminable bataille juridique fondée sur certaines ambigüités de l’acte de donation de la Coupe. Par ailleurs, je suis convaincu que BMWOracle n'a jamais été très sincère et ne poursuit que ses propres intérêts.

SD: Envisagez-vous un règlement l'amiable entre les deux protagonistes GGYC/BMWOracle et SNG/Alinghi?
Cpt Sarno: Non, connaissant les caractères des personnes impliquées, je ne pense pas que cela soit possible.

SD: Si GGYC/BMWOracle perdait son appel, verriez-vous leur inclusion comme participant à la prochaine Coupe América d’un œil favorable?
Cpt Sarno: À mon avis, ils devraient être interdits de toutes compétitions sportives … et pas seulement de voile.

SD: Vous vous êtes inscrits à la 33eme Coupe América connaissant parfaitement le cadre décrit par SNG/d'Alinghi. Ces règles ont été très critiquées par GGYC/BMWOracle. A votre avis, ces règles étaient-elles aussi injuste qu’on le dit ou similaires aux éditions précédentes? Et avez-vous été consulté pour les rendre meilleurs?
Cpt Sarno: Comme tout le monde, j’ai considéré le premier protocole de la 33eme Coupe América comme un projet. Mon représentant technique et moi-même, de concert avec les autres équipes avont beaucoup travaillé sur ce projet en particulier pour le clarifier plutôt que de changer certains points. Je pense que nous avons réussi à cet égard et la dernière version du protocole permettait une Coupe América bien meilleure que la précédente.

SD: Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions Capitaine Sarno.

Source : Sebastien Destremau

Marc Pajot satisfait du jugement en faveur d'Alinghi



© Photo : Thierry Martinez/ Team FRENCH SPIRIT

Le skipper français Marc Pajot, à la tête du défi français "Team FRENCH SPIRIT" pour la prochaine Coupe de l'America, s'est dit "très heureux" d'un jugement en faveur du défenseur suisse Alinghi annoncé à mardi New York, "s'il est définitif".
La chambre d'appel de la Cour suprême de l'Etat de New york a renversé mardi un jugement initial en faveur des Américains d'Oracle prévoyant un duel en multicoques en 2009 avec Alinghi, plutôt qu'une "Cup" sous sa forme traditionnelle avec de multiples challengers.
"Si ce jugement est définitif, nous sommes très, très heureux d'un retour à de multiples challenges", a déclaré à l'AFP Marc Pajot, rappelant que "Team FRENCH SPIRIT" était le seul challengeur français officiellement inscrit, parmi douze autres syndicats, pour la 33éme édition.
"Nous travaillons sur le nouveau voilier monocoque de 90 pieds prévu et l'équipe continue à se renforcer avec l'arrivée du spécialiste français de match racing, Mathieu Richard", a-t-il ajouté.
Un autre syndicat français, K-Challenge, se prépare également pour la prochaine America's Cup. Les discussions entre les deux challengeurs français potentiels ont été rompues.
Selon les spécialistes, la prochaine édition de la Coupe de l'America sous sa forme traditionnelle ne devrait pas avoir lieu avant 2011, peut-être à Valence si elle est confirmée, Oracle gardant la possibilité de faire appel du jugement de mardi.